1958 La tête du tyran (Giuditta e Oloferne) de Fernando Cerchio avec Isabelle Corey & Massimo Girotti | 1960 Divorce à l’italienne (divorzio all’italiana) de Pietro Germi avec Marcello Mastroianni & Pietro Tordi | 1960 La vengeance des barbares (la vendetta dei barbari) de Giuseppe Vari avec Anthony Steel & Robert Alda | 1962 L’arsenal de la peur (the captive city) de Joseph Anthony avec David Niven, Lea Massari & Ben Gazzara | ||
Daniela Rocca naît à Acireale, ville pauvre de la côte sicilienne proche de Catane, le 12 Septembre 1937. Pour être pauvre, Acireale n’en est pas moins truffée d’églises baroques, fière de sa vue imprenable sur la mer et de son carnaval, le plus célèbre et le plus chatoyant de toute la Sicile. C’est dans ce cadre que Daniela est élue miss Catane en 1953 à la suite de quoi elle s’envole pour Rome afin d’y devenir Miss Italie. C’est une certaine Marcela Marcinari qui emportera le titre mais Daniela n’a pas fait le déplacement pour rien. Elle décroche des petits rôles dans quelques films.
Le grand couturier Pierre Balmain, frappé par la beauté de la jeune fille l’invite à Paris et fait d’elle un de ses mannequins vedettes. Dans la foulée, le réalisateur Maurice Cloche lui fait faire de vrais débuts au cinéma aux côtés de Georges Marchal et Agnès Laurent dans «Marchands de filles» en 1957, Daniela Rocca a vingt ans et tout lui sourit. Malheureusement, cette parisienne d’adoption a le mal du pays et des plages ensoleillées d’Italie, Balmain peut aller se rhabiller, elle rentre chez elle. Dès sa descente d’avion, Daniela Rocca est couverte de propositions de films et devient une incontournable des péplums, genre désuet certes, mais très à la mode et qui de plus est fort lucratif. Après tout, Sophia Loren, Anouk Aimée, Pier Angeli et autres Tina Louise et Mylène Demongeot s’y sont bien collées sans faire la fine bouche. En 1958, le réalisateur Fernando Cerchio lui donne un rôle important dans «La tête du tyran», le premier d’une série de films historiques et bibliques auxquels elle participe les deux années suivantes. Elle se fait admirer dans des œuvres aussi variées que «La bataille de Marathon» (1959) de Jacques Tourneur, «Les légions de Cléopâtre» (1959) de Vittorio Cottafavi et autres «Reine des Amazones» (1959) de Vittorio Sala. Les films ne sont pas des chefs-d’œuvre, ils n’en ont d’ailleurs pas la prétention, mais ils font de Daniela Rocca une vedette connue, une «bella ragazza» souvent en couverture de magazines, l’actrice ayant même le privilège de donner la réplique à Curd Jürgens dans «Paradis de femmes» en 1962.
Mais pour être très admirée pour son physique, Daniela Rocca n’est pas une tapageuse, pas de «dolce vita» pour cette authentique fille des faubourgs pauvres de Sicile. On sait peu de choses d’elle en huit années de vedettariat hormis le fait qu’elle consacre ses cachets à l’acquisition d’appartements confortables pour y loger sa famille pauvre. Pour elle, le scandale la rattrapera en même temps que le succès. Elle est choisie pour être l’épouse de Marcello Mastroianni dans «Divorce à l’italienne» (1960) de Pietro Germi. Le film est un succès planétaire et pour l’occasion, Germi lui a demandé de se dessiner une ombre de moustache pour s’enlaidir. Daniela accepte de bonne grâce, elle est follement amoureuse de son metteur en scène, persuadée qu’il sera pour elle ce que Carlo Ponti est pour Sophia Loren. À ce détail près que Germi repousse dédaigneusement ses avances. Bafouée, la Sicilienne tente de mettre fin à ses jours. Tout cela est très mélodramatique et la presse s’en amuse, tout le monde rit sauf Daniela dont la raison chavire et devra être internée pour déficience mentale.
Daniela Rocca meurt le 2 Mai 1995 dans une maison de santé de Milo en Sicile non sans avoir publié cinq livres et un recueil de poèmes. Elle était internée depuis 1967, sa plus grande peine n’étant pas d’être privée de liberté mais séparée de ses chiens.
© Céline COLASSIN
1955 | Il padrone sono me... – de Franco Brusati
avec Pierre Bertin
L’affaire Mirella / Adieu toi que j’ai tant aimé ( addio sogni di gloria ) de Giuseppe Vari avec Ettore Manni Il nostro campione – de Vittorio Duse avec John Kitzmiller |
1957 | Marchands de filles – de Maurice Cloche
avec Georges Marchal
Le ciel brûle ( il cielo buccia ) de Giuseppe Masini avec Amedeo Nazzari |
1958 | La tête du tyran / Judith et Holopherne ( Giuditta e Oloferne ) de Fernando Cerchio avec Massimo Girotti |
1959 | La bataille de Marathon ( la battaglia di Maratona ) de Jacques Tourneur
avec Steve Reeves
Non perdiamo la testa – de Mario Mattoli avec Ugo Tognazzi Caltiki, le monstre immortel ( Caltiki – il mostro immortale ) de Riccardo Freda avec John Merivale Les légions de Cléopâtre ( le legioni di Cleopatra ) de Vittorio Cottafavi avec Linda Cristal Austerlitz – de Abel Gance avec Pierre Mondy La reine des Amazones ( la regina delle Amazzoni ) de Vittorio Sala avec Rod Taylor |
1960 | Esther et le roi ( Esther e il re / Esther and the king ) de Raoul Walsh
avec Richard Egan
La vengeance des barbares ( la vendetta dei barbari ) de Giuseppe Vari avec Anthony Steel Les brigands ( i masnadieri ) de Mario Bonnard avec Antonio Cifariello Divorce à l’italienne ( divorzio all’italiana ) de Pietro Germi avec Marcello Mastroianni |
1962 | L’attico – de Gianni Puccini
avec Walter Chiari
L’arsenal de la peur ( the captive city / la città prigioniera / conquered city ) de Joseph Anthony avec David Niven Peccati d’estate – de Giorgio Bianchi avec Mark Damon Paradis des femmes / Paradis des hommes / Les Don Juan de la Côte d’Azur ( i Don Giovanni della Costa Azura / i dongiovanni della Costa Azzurra ) de Vittorio Sala avec Curd Jürgens |
1963 | L’ennui et sa diversion, l’érotisme / L’ennui / L’érotisme ( la noia ) de Damiano Damiani
avec Bette Davis
Symphonie pour un massacre – de Jacques Deray avec Charles Vanel |
1964 | Le corniaud – de Gérard Oury
avec Louis de Funès
Et vint le jour de la vengeance ( behold a pale horse ) de Fred Zinnemann avec Gregory Peck |
1966 | Assicurasi vergine – de Giorgio Bianchi avec Leopoldo Trieste |
1969 | Un jour, une vie ( un giorno, una vita ) de Albino Principe avec Pierre Brice |