George Cukor

Issu d’une famille aisée et cultivée de la bourgeoisie américaine, George Dewey Cukor naît le 6 juillet 1899, à New York, dans l’île de Manhattan. Il débute très jeune au théâtre comme acteur et régisseur. Dans les années vingt, il se fait un nom à Broadway dans diverses mises en scène. Il est déjà célèbre quand Universal lui propose d’écrire les dialogues de «À l’Ouest rien de nouveau» (1929) de Erich Maria Remarque et réalisé par Lewis Milestone.

En 1930, George Cukor est engagé par la Paramount pour diriger plusieurs adaptations de pièces de théâtres à succès. Deux ans plus tard, il réalise «Une heure près de toi» avec Maurice Chevalier. Mais il se brouille avec Ernst Lubitsch. Il quitte la Paramount et arrive à RKO pour laquelle il réalise «What price Hollywood ?» avec Gregory Ratoff. En 1933, il est nommé pour l’Oscar du meilleur réalisateur pour «Les quatre filles du docteur March» avec Katharine Hepburn. L’actrice qu’il a déjà dirigé en 1933 dans «Hérédité» aux côté de John Barrymore, restera une fidèle amie et l’une de ses interprètes favorites.

En 1934, pour la Metro Goldwyn Mayer, George Cukor réalise «Les invités de huit heures» où il met en scène une pléiade de stars dont Jean Harlow, John Barrymore et Wallace Beery. Les années suivantes, il se partage entre les différents studios hollywoodiens et dirige les plus grandes vedettes. Parmi lesquelles: Norma Shearer pour «Roméo et Juliette» (1936), Greta Garbo pour «Le roman de Marguerite Gautier» (1936) et Claudette Colbert pour «Zaza» (1939). Durant les années quarante, Cukor connaît une période d’insuccès et de projets avortés. «La femme aux deux visages» (1941) avec Garbo et «Hantise» (1944) avec Ingrid Bergman, seront les seules productions appréciées de cette période. Sa carrière est relancée, en 1947, avec «Une double vie», un film noir qui lui vaut une nouvelle nomination aux Academy Awards. Suivent une série de succès populaires: «Madame porte la culotte» (1949) avec Katharine Hepburn, «Comment l’esprit vient aux femmes» (1951) troisième nomination aux Oscars, «Une femme qui s’affiche» (1953) tous deux avec Judy Holliday, et «La croisée des destins» (1956) avec Ava Gardner.

En 1960, George Cukor dirige Yves Montand et la sublime Marilyn Monroe dans «Le milliardaire». Finalement, en 1964, il reçoit l’Oscar du meilleur réalisateur pour l’adaptation de la pièce de George Bernard Shaw, «My fair Lady», une comédie musicale éblouissante par ses costumes et ses décors grandioses, avec Rex Harrison et la ravissante Audrey Hepburn. Il accepte encore de travailler pour quelques films de commande ou de télévision, mais s’éloigne de plus en plus des plateaux. Il retrouve Katharine Hepburn, en 1975, pour les remarquables téléfilms «Love among the ruins», l’histoire d’une actrice vieillissante qui refuse de renoncer puis, en 1979, pour «The corn is green». En 1981, il signe sa dernière réalisation «Riches et célèbres» avec les très belles Candice Bergen et Jacqueline Bisset.

George Cukor meurt le 24 janvier 1984, à Los Angeles, victime d’une crise cardiaque. C’était quelques jours seulement avant que ne ressorte, en version intégrale, son meilleur film «Une étoile est née» (1954) avec Judy Garland. Il repose désormais au cimetière de Forest Lawn Memorial Park, à Glendale dans le comté de Los Angeles.

© Philippe PELLETIER