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Jacqueline Laurent



Date et Lieu de naissance : 8 août 1918 (Brienne-le-Château, France)
Date et Lieu de décès : 18 décembre 2009 (Grasse, France)►
Nom Réel : Jacqueline Suzanne Janin

ACTRICE
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1937 Sarati, le terrible – de André Hugon avec Harry Baur, Georges Rigaud, Marcel Dalio & Jean Tissier
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1938 Les enfants du juge Hardy (judge Hardy’s children) de George B. Seitz avec Mickey Rooney & Lewis Stone
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1939 Le jour se lève – de Marcel Carné avec Jean Gabin, Arletty, Jules Berry, Léonce Corne & René Génin
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1944 Le chemin du péché (le vie del peccato) de Giorgio Pastina avec Leonardo Cortese & Carlo Ninchi

Le pur ovale d’un visage ravissant, éclairé par deux yeux innocents, une coiffure qui évoque la Garance des «Enfants du Paradis», un babil d’enfant, Jacqueline Laurent a joué, pendant quelques années, les ingénues ou les petites filles étonnées, avant de sombrer dans un oubli immérité. De son vrai nom Jacqueline Suzanne Janin, elle est née le 6 août 1918 à Brienne-le-Château, dans l’Aube. Son nom est lié pour toujours, bien sûr, au film magnifique de Marcel Carné, «Le jour se lève» (1939), emblème du fameux réalisme poétique dû, entre autres, à Jacques Prévert, qui eut une liaison avec Jacqueline, qu’il a surnommée son «bel amour tout neuf». Et pourtant, quand on songe à ce film, on revoit Jean Gabin, assiégé dans sa chambre d’hôtel, l’acidulée Arletty ou encore Jules Berry, prodigieux en dresseur de chiens sadique. Mais on ne parle jamais de Jacqueline Laurent, la douce orpheline qui a grandi parmi les fleurs et qui émeut Gabin: «T’es belle comme ça avec tes fleurs, t’as l’air d’un petit arbre». Elle réussit, dans ce rôle si périlleux d’ingénue, à paraître émouvante sans être mièvre. Elle éclaire ses scènes d’une innocence fraîche, qui court à travers le film comme un filet d’eau pur.

Il s’agit bien du rôle de sa courte carrière, car ses autres films sont, comme elle, tombés dans un oubli peut-être injuste. Elle participe pourtant à deux œuvres de André Hugon, «Gaspard de Besse» (1935), d’après le roman de Jean Aicard, et «Sarati le terrible» (1937), qui se passe à Alger, et où le grand Harry Baur convoite sa nièce, incarnée par Jacqueline Laurent. Dans «Les deux timides» (1941) de Yves Allégret, elle accueille avec grâce la cour maladroite d’un Claude Dauphin timoré. Son rôle dans «Un chapeau de paille d’Italie» (1941) de Maurice Cammage, médiocre adaptation de la pièce de Labiche, est épisodique. Sa participation à «L’homme qui joue avec le feu» (1942) de Jean de Limur, est plus étoffée. Dans ce film , elle vient apporter le trouble de sa jeune sensualité aux pensionnaires de M. Désert, le cher Aimé Clariond, pour qui l’amour est une maladie qu’on peut guérir.

Jacqueline Laurent fait une partie de sa carrière à l’étranger. Elle tourne un film à Hollywood, où Jacques Prévert l’accompagne, «Les enfants du juge Hardy» (1938) de George B. Seitz, qui fait partie de la série des Andy Hardy, interprétée, de 1937 à 1946, par Mickey Rooney, Judy Garland, Lewis Stone et Fay Holden. Ces films, très populaires, relatent les heurs et malheurs de la famille du juge Hardy. Jacqueline Laurent tourne ensuite plusieurs films en Italie, comme «Dernier amour» (1943) de Gianni Franciolini, où elle interprète la sœur de Clara Calamai, l’actrice la plus en vue du fascisme et la vedette d’«Ossessione» (1943) de Luchino Visconti. C’est pour Luigi Zampa, qui est aussi un talentueux scénariste, qu’elle tourne aussi «L’abito nero da sposa» (1945), un film historique situé dans la Rome du début du XVIe siècle et dans lequel elle donne la réplique à Fosco Giachetti, acteur emblématique du fascisme, qu’on a vu dans «L’escadron blanc» ou «Scipion l’Africain». On voit enfin Jacqueline Laurent dans le second film de Giorgio Pastina (qui venait de tourner un film consacré à Henri IV), «Le chemin du péché» (1944), aux côtés de comédiens très connus en Italie, comme Leonardo Cortese ou Andrea Checchi. Jacqueline Laurent quitte les écrans à la fin des années 1940 et, après un dernier rôle dans «Le coup de grâce» (1964) de Jean Cayrol et Claude Durand, elle se retire sur la Côte d’Azur. C’est là que, le 18 décembre 2009, la petite fleuriste du «Jour se lève» s’éteint paisiblement à Grasse, dans son sommeil.

© Jean-Pascal LHARDY

copyright
1935Gaspard de Besse – de André Hugon avec Raimu
1937Sarati, le terrible – de André Hugon avec Harry Baur
1938Les enfants du juge Hardy ( judge Hardy’s children ) de George B. Seitz avec Mickey Rooney
1939Le jour se lève – de Marcel Carné avec Jean Gabin
1941Un chapeau de paille d’Italie – de Maurice Cammage avec Fernandel
Les deux timides – de Yves Allégret avec Pierre Brasseur
1942L’homme qui joue avec le feu – de Jean de Limur avec Georges Marchal
1943Dernier amour ( addio, amore ) de Gianni Franciolini avec Leonardo Cortese
1944Le chemin du péché / Le chemin du mal ( le vie del peccato ) de Giorgio Pastina avec Carlo Ninchi
1945L’abito nero da sposa – de Luigi Zampa avec Fosco Giachetti
1964Le coup de grâce – de Jean Cayrol & Claude Durand avec Michel Piccoli
Fiche créée le 5 décembre 2011 | Modifiée le 8 juin 2018 | Cette fiche a été vue 15357 fois
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