![]() 1949 Amédée – de Gilles Grangier avec Rellys, Julien Carette, Robert Arnoux, Marcel Pérès & Paul Azaïs | ![]() 1951 Moumou – de René Jayet avec Raymond Bussières, Pierre-Louis, André Gabriello & Annette Poivre | ![]() 1956 Trois de la marine – de Maurice de Canonge avec Marcel Merkès, Henri Genès, Jean Carmet & Milly Mathis | ![]() 1964 Jaloux comme un tigre – de Darry Cowl avec Darry Cowl, Francis Blanche, Jean Poiret & Michel Serrault | ||
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Qui se souvient de Jeannette Batti ? En dépit d’une carrière de près de 40 ans et d’un talent dédié au cinéma, mais aussi au théâtre, à l’opérette et à la télévision, elle n’a pas vraiment marqué l’histoire du 7ème art. Et pourtant… Née Henriette Eugénie Genot, le 6 septembre 1921 à Marseille, elle troque son nom pour un pseudonyme plus «sexy», plus chantant, lorsqu’elle débute au cinéma dans «Le roi des resquilleurs» (1945), du réalisateur Jean Devaivre. Elle y tient le rôle de Lulu.
Jolie blonde joviale et pétulante, Jeannette Batti enchaîne les films et se lance dans l’opérette avec «Quatre jours à Paris» (1948), de Francis Lopez. C’est un franc succès et le début d’un grand amour avec celui qui sera son seul et unique époux, le comédien Henri Genès, lequel s’est produit dans maintes comédies célèbres auprès de Bourvil et de Louis de Funès. Ensemble, ils vont jouer dans des pièces de théâtre, des opérettes et quatorze films, sur les trente-sept que tournera Jeannette Batti dans sa carrière. On peut citer, parmi d’autres, «Paris est toujours Paris» (1950) de Luciano Emmer, avec Marcello Mastroianni, «Trois de la Canebière» (1955) et «Trois de la marine» (1956) de Maurice de Canonge, avec Marcel Merkès et, dernier film qui les réunit, «Sacrés gendarmes» (1980) de Bernard Launois, avec Jacques Balutin, Daniel Prévost.
Son tempérament, sa présence, sa gouaille auraient dû placer Jeannette Batti en haut de l’affiche, à l’égale d’une Arletty. Mais, malchance ou manque de discernement, elle côtoie le plus souvent des réalisateurs peu talentueux, se fourvoie dans des films sans envergure, voire sans intérêt, et reste cantonnée dans des rôles secondaires ou sans grand prestige dès ses débuts d’actrice. Au côté de Simone Signoret, elle se prostitue dans «Macadam» (1946), de Marcel Blistène. Elle est ensuite Mademoiselle Rolande la chanteuse de cabaret dans «Jean de la Lune» (1948), de Marcel Achard auprès de Danièle Darrieux et Claude Dauphin, la petite amie de Henri Genès dans «Cent francs par seconde» (1951) de Jean Boyer, la dame des toilettes dans «Jaloux comme un tigre» (1964) de et avec Darry Cowl,... Et le théâtre ne la met pas davantage en valeur. Son heure de gloire, elle la doit à Claude Autant-Lara qui lui offre un rôle à sa mesure. Jeannette Batti est Mariette, l’épouse de Bourvil, dans un film phare du cinéma français, «La traversée de Paris» (1956), film qui dénonce la marché noir pendant l’occupation, d’après une nouvelle de Marcel Aymé, où jouent également Jean Gabin et Louis de Funès.
Á partir des années 1960, Jeannette Batti renoue avec des films sans relief et apparaît dans des épisodes de séries télévisées à succès, notamment «Les Saintes chéries» (1968), de Nicole de Buron, auprès de Micheline Presle et Daniel Gélin, «La lune Papa» (1977) avec Jean-Pierre Rambal, «Les amours des années folles» (1980) avec Pierre Doris, ou «Les enquêtes du commissaire Maigret» (1983) avec Jean Richard. Le glas de sa carrière sonne à l’âge de 61 ans, avec un rôle très mineur dans la comédie culte de la troupe du Splendid, au succès intemporel, «Le père Noël est une ordure» (1982) réalisée par Jean-Marie Poiré. Elle se consacre ensuite à sa vie privée et sombre dans l’oubli. Elle perd son mari, Henri Genès, en août 2005 et décède six ans plus tard, à près de 90 ans, le 10 février 2011 à Courbevoie (Hauts de Seine). Etoile filante qui s’éteint sans avoir jamais vraiment brillé...
© Isabelle MICHEL

1945 | Le roi des resquilleurs – de Jean Devaivre avec Rellys |
1946 | Macadam – de Jacques Feyder & Marcel Blistène avec Paul Meurisse |
1947 | Une nuit à Tabarin – de Carl Lamac
avec Robert Dhéry
Mademoiselle s’amuse – de Jean Boyer avec Bernard Lancret Éternel conflit – de Georges Lampin avec Fernand Ledoux |
1948 | Jean de la Lune – de Marcel Achard
avec Claude Dauphin
La petite chocolatière – de André Berthomieu avec Henri Crémieux Aux yeux du souvenir / Souvenir – de Jean Delannoy avec Jean Marais |
1949 | Voyage à trois – de Jean-Paul Paulin
avec Pierre Louis
Amédée – de Gilles Grangier avec Julien Carette |
1950 | Paris est toujours Paris ( Parigi è sempre Parigi ) de Luciano Emmer avec Marcello Mastroianni |
1951 | Moumou – de René Jayet
avec Raymond Bussières
Nous irons à Monte Carlo – de Jean Boyer avec Ray Ventura Cent francs par seconde – de Jean Boyer avec Philippe Lemaire |
1952 | L’étrange amazone – de Jean Vallée
avec Gérard Landry
Les détectives du dimanche – de Claude Orval avec Bernard Lajarrige La fête à Henriette – de Julien Duvivier avec Michel Roux Bacchus mène la danse – de Jacques Houssin avec Marcel Vallée Inachevé |
1953 | J’y suis … j’y reste – de Maurice Labro
avec Jacques Marin
Une nuit à Megève – de Raoul André avec Paul Cambo L’œil en coulisses – de André Berthomieu avec Henri Genès Soirs de paris / Folies de Paris – de Jean Laviron avec Rita Cadillac CM Vedettes en pantoufles – de Jacques Guillon avec Cab Calloway Seulement apparition |
1955 | Trois de la Canebière – de Maurice de Canonge avec Mischa Auer |
1956 | Coup dur chez les mous – de Jean Loubignac
avec Raymond Souplex
L’auberge en folie / L’auberge fleurie – de Pierre Chevalier avec Rudy Hirigoyen La traversée de Paris – de Claude Autant-Lara avec Jean Gabin Trois de la marine – de Maurice de Canonge avec Jean Carmet |
1963 | Ces femmes folles, folles, folles ( queste pazze pazze donne / queste pazze, pazze, pazze,
donne ) de Marino Girolami
avec Magali Noël
Les pirates du Mississippi ( die flußpiraten vom Mississippi ) de Jürgen Roland avec Horst Frank |
1964 | Jaloux comme un tigre – de Darry Cowl avec Jean Poiret |
1968 | Les gros malins / Le champion du tiercé – de Raymond Leboursier avec Francis Blanche |
1970 | Clair de terre – de Guy Gilles avec Annie Girardot |
1972 | Les joyeux lurons – de Michel Gérard avec Michel Galabru |
1978 | CM Artignosse à Paris – de Jacques Soumet avec Henri Genès |
1979 | Sacrés gendarmes – de Bernard Launois avec Daniel Prévost |
1980 | La nuit de la mort / Les griffes de la mort – de Raphaël Delpard
avec Charlotte de Turckheim
Touch’ pas à mon biniou / Gueules de vacances – de Bernard Launois avec Sim |
1982 | Le Père Noël est une ordure – de Jean-Marie Poiré avec Gérard Jugnot |