Mae West

Mary Jane West, fille d’un boxeur et d’une mannequin, naît le 17 août 1893, à Brooklyn, dans l’état de New York. Chaperonnée par sa mère, la jeune enfant suit des cours de comédie et à sept ans, apparaît pour la première fois sur la scène du Royal Theatre. Par la suite, elle joue des vaudevilles dans plusieurs autres salles new-yorkaises. À seulement quatorze ans et devenue très jolie, elle se produit dans la revue des Folies Bergère de New York. On l’appelle déjà la «Baby Vamp».

En 1926, déjà très populaire, Mae West décide d’écrire et de jouer «Sex», un sujet très controversé pour l’époque mais qu’elle prétend bien connaître et qui lui attire les foudres de la censure. Elle est jugée pour obscénité et emprisonnée quelques jours. Mais il est trop tard, la publicité faite autour de cette affaire amplifie le succès de la pièce et la comédienne que rien ne freine devient immédiatement une star et un symbole sexuel. Tout au long de sa carrière, elle récidive dans la provocation avec «The drag» (1927), pièce qui est bannie de Broadway pour cause de son sujet sur l’homosexualité; «Pleasure man» (1928); «The constant sinner» (1931) et «Diamond Lil» (1949-1951). Toutes ces pièces, étant, précisons-le, des adaptations de ses propres écrits.

En 1932, Mae West débute à Hollywood avec un fabuleux contrat avec la Paramount, pour tourner «Nuit après nuit» aux côtés de George Raft. En effet, elle a un droit de regard sur toute la production de ses films, cela va des dialogues jusqu’au choix de ses partenaires, de ses réalisateurs et même de ses techniciens. La même année, elle enchaîne avec l’adaptation de sa propre pièce «Lady Lou» où elle pour partenaire sa nouvelle découverte, Cary Grant. En 1933, une autre de ses pièces est portée à l’écran, «Je ne suis pas un ange» toujours avec le beau Cary Grant. Elle choisit aussi Johnny Mack Brown pour «Ce n’est pas un péché» (1934) de Leo McCarey, Victor McLaglen pour «Annie du Klondike» (1936) de Raoul Walsh et Edmund Lowe pour «Fifi Peau de Pêche» (1937) de A. Edward Sutherland. En 1940, Mae West joue encore dans «Mon petit poussin chéri», une comédie burlesque avec W.C. Fields avec qui elle a coécrit le scénario. En 1943, après le tournage de «Tropicana» de Gregory Ratoff, auprès de Victor Moore, et fortune faite, Mae West se retire du cinéma pour profiter de la vie, tout en continuant la scène. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les soldats américains surnomment leur gilet de sauvetage: le Mae-West, en référence à son avantageuse poitrine. Par la suite, la soixantaine bien sonnée, elle apparaît encore à Las Vegas, dans un show musical. Entourée par une vingtaine d’athlètes, Mae est toujours aussi plantureuse, à croire que le temps n’a pas de prise elle.

En 1969, Mae West accepte d’apparaître dans l’adaptation du roman de Gore Vidal, «Myra Breckinridge» face à la nouvelle bombe sexuelle, Raquel Welch. L’actrice fait une ultime prestation en 1977 dans «Sextette» auprès de Timothy Dalton débutant et de plusieurs culturistes qui pourraient être ses arrières petits-enfants. En Août 1980, Mae West est victime d’un accident vasculaire cérébrale en se levant de son lit. Après plusieurs séjours à l’hôpital, elle s’éteint le 22 novembre, à son domicile d’Hollywood en Californie, terrassée par une embolie cérébrale. Elle avait quatre-vingt-sept ans. Son corps repose au Cypress Hills Cemetery de Brooklyn.

© Philippe PELLETIER