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Marguerite Deval



Date et Lieu de naissance : 19 septembre 1866 (Strasbourg, France)►
Date et Lieu de décès : 18 décembre 1955 (Paris, France)►
Nom Réel : Marguerite Hippolyte Juliette Brulfer

ACTRICE
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1932 La folle nuit – de Robert Bibal avec Colette Broïdo, Suzanne Bianchetti, Max-Georges Lafon & Guy Parzy
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1935 Bichon – de Fernand Rivers avec Victor Boucher, Marcel Vallée, Jane Loury, Dolly Davis & Robert Seller
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1941 Le valet maître – de Paul Mesnier avec Elvire Popesco, Henri Garat, Roger Karl & Alexandre Mihalesco
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1945 Tant que je vivrai – de Jacques de Baroncelli avec Edwige Feuillère, Jacques Berthier & Georges Lannes

Haute comme trois pommes et la voix citronnée, Marguerite Deval s’agite comme une poupée mécanique. Et il n’est même pas nécessaire de la remonter. Quand elle entre dans une pièce, en un plan, cette «voleuse de répliques» tire toute la couverture à elle. Drapée dans une robe traînante, qui ne saurait même dévoiler la cheville, trois rangs de perles au cou et coiffée d’un chapeau fleuri, elle arrive vers vous à vive allure, ajuste son face-à-main et, avec un débit de mitraillette, vous rabat le caquet. Sonné par cette tornade en jupons, vous n’avez plus qu’à battre en retraite.

Marguerite Deval, née Brulfer, est née sous le Second Empire, le 19 septembre 1866. Elle débute, aux Bouffes-Parisiens, une décennie avant l’invention du cinéma! Elle paraît en effet, en 1884, dans «Le chevalier Mignon», un opéra-comique de Charles Clairville et Ernest Depré, sur une musique de Léopold de Wenzel. Dès le début, Marguerite Deval a des formes opulentes et de l’abattage à revendre. Elle se sert des deux pour amuser la galerie et débiter, de sa voix de crécelle, des gaudrioles dont son œil malicieux tempère la trivialité. Elle a ainsi un grand succès dans «Quand je suis paf», tirée de l’opérette «Mon amant» (1932), d’Henry Darcourt et Victor Alix; elle y chante: «Quand j’suis paf, paf, paf, paf, ça me chatouille le pif, pif, pif, pif». Tout un programme! Au théâtre, la carrière de Marguerite Deval, qui s’étend sur près de 60 ans, lui permet d’aborder des auteurs comme Tristan Bernard, Francis de Croisset ou même, sur le tard, Jean Anouilh. Elle fonde même, en 1898, et dirige un temps, le théâtre des Mathurins.

Après deux films muets, elle n’aborde vraiment le cinéma qu’à 65 ans passés! Dès que paraît sur l’écran sa silhouette dodue, il n’y en a que pour elle. Ses pimbêches rancies, ses vieilles filles péremptoires et ses bourgeoises loufoques envahissent tout l’écran. C’est la femme de l’homme d’affaires André Alerme, dans le film que Jacques Deval a tiré de sa pièce «Tovaritch» (1934), la vieille actrice un peu toquée de «L’homme du jour» (1936), de Julien Duvivier, la femme du diplomate Roger Karl dans «Le valet maître» (1941), de Paul Mesnier ou encore la comtesse de Latour du Nord dans l’adaptation, en 1947, de la pièce de Feydeau, «Monsieur chasse», par Willy Rozier. Dans l’univers de Feydeau, où souffle un vent de folie, l’actrice est comme un poisson dans l’eau. Dans «Marie-Martine» (1942), un grand film méconnu de Albert Valentin, Marguerite Deval, avisant un cadavre dont la taille la surprend, a une façon de dire: «on dirait le duc de Guise» qui a de quoi réjouir les spectateurs cinéphiles.

Mais, sous ses airs de fofolle, Marguerite Deval garde la tête sur les épaules et peut même se montrer sordide. Dans le célèbre film de Jean Grémillon, «Gueule d’amour» (1937), elle fait comprendre à Jean Gabin que, s’il s’obstine à courtiser sa fille, Mireille Balin, celle-ci perdra l’appui de ses riches protecteurs, et elle, le bénéfice d’une vie facile, où la vieille dame peut satisfaire sa gourmandise, et son goût pour la crème au chocolat. De même, dans «Prisons pour femmes» (1938), de Roger Richebé, où le romancier Francis Carco joue son propre rôle, elle n’hésite pas à se livrer à un odieux chantage auprès de Renée Saint-Cyr, menaçant de révéler son passé de détenue. Après être apparue dans un dernier film, en 1952, Marguerite Deval décède, dans son domicile parisien, le 18 décembre 1955.

© Jean-Pascal LHARDY

copyright
1910 CM La noce à Canuche – de Michel Carré avec Harry Baur
1914 CM Caza cherche une fuite – de ? avec Lucien Cazalis
1932La folle nuit – de Robert Bibal avec Suzanne Bianchetti
1933Cent mille francs pour un baiser – de Hubert Bourlon & Georges Delance avec Jean Gehret
1934Tovarich – de Jacques Deval, Germain Fried, Jean Tarride & Victor Trivas avec Pierre Renoir
1935Bichon – de Fernand Rivers avec Victor Boucher
1936L’homme du jour – de Julien Duvivier avec Maurice Chevalier
1937Gueule d’amour – de Jean Grémillon avec Jean Gabin
1938Prisons de femmes – de Roger Richebé avec Viviane Romance
La rue sans joie – de André Hugon avec Pierre Alcover
Bécassine – de Pierre Caron avec Max Dearly
1939Ils étaient neuf célibataires – de Sacha Guitry avec André Lefaur
La famille Duraton – de Christian Stengel avec Jules Berry
1940Le président Haudecœur – de Jean Dréville avec Harry Baur
1941Le valet maître – de Paul Mesnier avec Roger Karl
La maison des sept jeunes filles – de Albert Valentin avec Jean Tissier
1942La grande marnière – de Jean de Marguenat avec Fernand Ledoux
La loi du printemps – de Jacques Daniel-Norman avec Pierre Renoir
Marie-Martine – de Albert Valentin avec Bernard Blier
Mademoiselle Béatrice – de Max de Vaucorbeil avec André Luguet
1943Le voyageur sans bagages / Le voyageur sans bagage – de Jean Anouilh avec Pierre Fresnay
La collection Ménard – de Bernard-Roland avec Lucien Baroux
1945Tant que je vivrai – de Jacques de Baroncelli avec Ferruccio Tagliavini
On demande un ménage – de Maurice Cam avec Marcel Pérès
Monsieur chasse – de Willy Rozier avec Paul Meurisse
Les J3 – de Roger Richebé avec Giselle Pascale
1946Gringalet – de André Berthomieu avec Charles Vanel
1948Les casse-pieds / La parade du temps perdu – de Jean Dréville avec Noël-Noël
Le furet – de Raymond Leboursier avec Jacqueline Delubac
1949Dernière heure, édition spéciale – de Maurice de Canonge avec Odette Joyeux
Éve et le serpent – de Charles-Félix Tavano avec Gaby Morlay
1950Paris chante toujours ! – de Pierre Montazel avec Raymond Souplex
Fiche créée le 29 août 2009 | Modifiée le 6 août 2023 | Cette fiche a été vue 14202 fois
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