![]() 1958 Hiroshima mon amour – de Alain Resnais avec Eiji Okada, Stella Dassas & Emmanuelle Riva | ![]() 1972 Nathalie Granger – de Marguerite Duras avec Lucia Bosè, Jeanne Moreau, Gérard Depardieu & Bruno Nuytten | ![]() 1974 India song – de Marguerite Duras avec Mathieu Carrière, Michael Lonsdale & Delphine Seyrig | ![]() 1976 Baxter, Véra Baxter – de Marguerite Duras avec Delphine Seyrig, Nathalie Nell & Gérard Depardieu | ||
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Marguerite Duras, née Marguerite Donnadieu le 4 avril 1914 à Gia Định, près de Saïgon, en Indochine française, est l’une des figures majeures de la littérature et du cinéma français du XXe siècle. Femme de plume, de combat et d’expérimentation, elle a marqué de son empreinte singulière la scène culturelle en explorant les confins du langage, du désir et de la mémoire. Fille d’instituteurs coloniaux, elle passe une enfance tumultueuse au Vietnam, un territoire qui nourrira son œuvre. La mort prématurée de son père, puis la ruine de sa mère, bouleversent son existence. Ces expériences fondatrices, empreintes de souffrance et d’exil, inspireront plus tard ses récits les plus poignants, notamment «Un barrage contre le Pacifique» (1950) et «L’Amant» (1984), prix Goncourt.
À 18 ans, Marguerite Duras quitte l’Indochine pour rejoindre Paris. Après des études de droit et de sciences politiques, elle entre au ministère des Colonies. C’est dans l’effervescence intellectuelle de l’après-guerre qu’elle s’oriente résolument vers l’écriture. En 1943, elle adopte le pseudonyme de Marguerite Duras, du nom d’un village du Lot-et-Garonne. Cette même année, elle publie son premier roman, «Les Impudents». Les années 1950 marquent l’intensification de son parcours littéraire et politique. Proche du Parti communiste, elle milite, s’engage dans les débats intellectuels, tout en continuant de publier des romans aux formes de plus en plus novatrices. En parallèle, elle commence à s’intéresser à l’image, signant des scénarios pour le cinéma, notamment pour «Hiroshima mon amour» (1958), réalisé par Alain Resnais et avec Emmanuelle Riva. Ce film, dont elle écrit le texte en collaboration étroite avec le cinéaste, est considéré comme l’une des pierres fondatrices de la Nouvelle Vague.
C’est dans les années 1960 que Marguerite Duras prend pleinement la caméra. Elle réalise son premier long métrage, «La musica» (1966), adaptation de sa propre pièce. Mais c’est dans les années 1970 que son œuvre cinématographique s’affirme avec radicalité. «India Song» (1974), chef-d’œuvre de minimalisme sensoriel, mêle voix off, lenteur hypnotique et décors figés pour raconter l’ennui d’une femme dans une ambassade à Calcutta. Le film, déroutant mais salué par la critique, révèle une conception unique du cinéma, au carrefour du théâtre, de la poésie et de l’expérimentation sonore. Marguerite Duras poursuit cette voie atypique avec «Le camion» (1976), où elle dialogue avec Gérard Depardieu dans un camion stationné, tandis qu’on imagine le film en train de se faire.
Outre sa carrière de cinéaste, Marguerite Duras demeure prolifique comme écrivaine. Ses textes, souvent autobiographiques, interrogent le féminin, le manque, la folie amoureuse. Elle devient une figure médiatique, volontiers provocatrice, mais toujours lucide sur la société, l’art, et les dérives du pouvoir. Dans les années 1980, «L’amant», adaptation de ses souvenirs d’Indochine, connaît un immense succès. Le roman est adapté au cinéma en 1991 par Jean-Jacques Annaud, bien que Duras se soit distanciée du film. Ce triomphe public ne l’éloigne pas de sa quête formelle et intime, qu’elle poursuit jusqu’à la fin de sa vie. Marguerite Duras s’éteint à Paris le 3 mars 1996, à l’âge de 81 ans. Elle laisse une œuvre foisonnante, transversale, dérangeante et profondément libre. Dans ses livres comme dans ses films, elle a su faire de la fragilité un langage, de l’absence une présence, et du silence une voix inoubliable.
© Philippe PELLETIER

1957 | Barrage contre le Pacifique ( this angry age / la diga sul Pacifico / the sea wall ) de René
Clément avec Anthony Perkins
Seulement roman |
1958 | Hiroshima mon amour – de Alain Resnais avec Eiji Okada |
1959 | CM Le soleil de Pierre – de Daniel Lecomte |
1960 | Moderato Cantabile – de Peter Brook
avec Jean-Paul Belmondo
Une aussi longue absence – de Henri Colpi avec Alida Valli |
1963 | L’itinéraire d’un marin – de Jean Rollin
avec Silvia Montfort
CM Nuit noire, Calcutta – de Marin Karmitz avec Maurice Garrel |
1964 | 10 heures 30 du soir en été ( 10 :30 P.M. summer ) de Jules Dassin
avec Peter Finch
Le moment de la paix ( chwila pokoju ) de Georges Franju, Tadeusz Konwicki, Egon Monk & Marguerite Duras avec Hélène Dieudonné Segment « Les rideaux blancs » |
1966 | La voleuse – de Jean Chapot
avec Romy Schneider
La musica – de Marguerite Duras & Paul Seban avec Delphine Seyrig Le marin de Gibraltar ( the sailor from Gibraltar ) de Tony Richardson avec Orson Welles |
1969 | Détruire dit-elle – de Marguerite Duras avec Daniel Gélin |
1971 | Jaune le soleil – de Marguerite Duras avec Sami Frey |
1972 | Nathalie Granger – de Marguerite Duras avec Lucia Bosé |
1973 | La femme du Gange – de Marguerite Duras avec Françoise Lebrun |
1974 | India song – de Marguerite Duras
avec Mathieu Carrière
+ interprétation |
1975 | Son nom de Venise dans Calcutta désert – de Marguerite Duras
avec Michael Lonsdale
CM Cygne I – de Absis avec Elizabeth Lennard Seulement voix & narration |
1976 | Des journées entières dans les arbres – de Marguerite Duras
avec Madeleine Renaud
Le camion – de Marguerite Duras avec Gérard Depardieu + interprétation Baxter, Véra Baxter – de Marguerite Duras avec Delphine Seyrig + voix & narration |
1977 | CM Césarée – de Marguerite Duras
+ voix & narration |
1978 | Le navire night – de Marguerite Duras
avec Dominique Sanda
+ voix & narration CM Les mains négatives – de Marguerite Duras + voix & narration |
1979 | CM Aurélia Steiner [Melbourne] – de Marguerite Duras
+ voix & narration CM Aurélia Steiner [Vancouver] – de Marguerite Duras + voix & narration |
1980 | CM Le faux Cinématon de Yann Andréa filmé par une authentique Marguerite Duras – de
Marguerite Duras avec Yann Andréa
Seulement réalisation & production |
1981 | Agatha et les lectures illimitées – de Marguerite Duras
avec Bulle Ogier
+ voix & narration CM L’homme atlantique – de Marguerite Duras avec Yann Andréa + interprétation, voix & narration |
1982 | CM En rachâchant – de Danièle Huillet & Jean-Marie Straub avec Olivier Straub |
1984 | Les enfants – de Marguerite Duras
avec André Dussollier
+ voix & narration Ours d’Argent, Mention Spéciale, au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Prix C.I.D.A.L.C. au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Prix C.I.C.A.E. au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne |
1984 | Das mal des todes – de Peter Handke avec Marie Colbin |
1990 | CM Le coupeur d’eau – de Philippe Tabarly avec Ariane Ascaride |
1991 | L’amant – de Jean-Jacques Annaud avec Jane March |
1992 | DO La mort du jeune aviateur anglais – de Benoît Jacquot
+ interprétation |
1993 | DO Ecrire – de Benoît Jacquot
+ interprétation |