![]() 1953 Le vagabond des mers (the master of Ballantrae) de William Keighley avec Errol Flynn & Anthony Steel | ![]() 1959 La malédiction des pharaons (the mummy) de Terence Fisher avec Peter Cushing & Christopher Lee | ![]() 1962 Le meurtrier – de Claude Autant-Lara avec Maurice Ronet, Marina Vlady, Robert Hossein & Gert Froebe | ![]() 1965 Repulsion – de Roman Polanski avec Catherine Deneuve, John Fraser, Ian Hendry & Patrick Wymark | ||
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Brune pulpeuse, aux yeux languides et à la moue aguicheuse, Yvonne Furneaux est un composé de Vivien Leigh et de Elizabeth Taylor, avec une sensualité plus à fleur de peau. De son vrai nom Elisabeth Scatcherd, elle naît le 11 mai 1926, à Roubaix, mais ses parents sont anglais et l’essentiel de sa carrière se déroule outre-Manche. Cette actrice voluptueuse, aux charmes un peu plantureux, est l’Yvonne De Carlo des Britanniques, toujours prête, comme sa consœur américaine, à se lancer dans l’aventure.
Dans l’une de ses premières apparitions à l’écran, «Le vagabond des mers» (1953), de William Keighley, un flamboyant film de cape et d’épée, elle dénonce aux Anglais son amant, Errol Flynn, qui a pris fait et cause pour les Stuart, prétendants au trône d’Angleterre. Dans le rôle du Prince Noir, Errol Flynn tombe à nouveau sous le charme d’une Yvonne Furneaux qui, dans «L’armure noire» (1955), de Henry Levin, pousse la chansonnette dans une auberge. Magnifiée par une image en couleur qui souligne sa carnation de lait et son regard clair, l’actrice confirme son statut de reine du film d’aventures. Ces péripéties, elle les voit souvent dans un passé plus ou moins légendaire, comme dans le classique de Terence Fisher, «La malédiction des pharaons» (1959), où ce qui relie ses deux personnages, l’épouse de l’archéologue joué par le grand Peter Cushing, et une princesse égyptienne momifiée, ce sont ses yeux, dont la lumineuse limpidité n’a jamais paru aussi belle.
Si Terence Fisher a confié ce rôle de grande prêtresse à Yvonne Furneaux, c’est qu’il avait bien senti que le charme de l’actrice pouvait se mêler d’un peu de venin. On le retrouve dans ses personnages de souveraines perfides: c’est l’ambitieuse Reine Jassa qui, dans «Les lanciers noirs» (1961), de Giacomo Gentilomo, tient recluse une princesse innocente, ou la Reine mythique de Babylone, Sémiramis, qui complote pour s’emparer du trône dans «Sémiramis, déesse de l’Orient» (1962), de Primo Zeglio. Quant à son «Hélène de Troie», dans le péplum de Giorgio Ferroni en 1964, qui revisite le célèbre récit d’Homère, elle a surtout des malheurs. Elle a aussi joué des personnages contemporains, dont le plus célèbre est la fiancée de Marcello Mastroianni dans le cultissime «La dolce vita» (1959), de Federico Fellini. Il y aussi la mondaine de «Femmes entre elles» (1955), de Michelangelo Antonioni ou la Marta qui, dans le très sensible «La rue des amours faciles» (1959), de Mario Camerini, partage une vie de bohème dans une sorte de Montmartre romain. On la retrouve aussi dans des films policiers, comme «Chasse à la drogue» (1960), de Riccardo Freda, dans lequel Yvonne Furneaux incarne la maîtresse d’un malfrat, «Le meurtier» (1962), de Claude Autant-Lara, où la police la croit victime de son mari, Maurice Ronet, ou encore un des meilleurs films de Dino Risi, «Au nom du peuple italien» (1971), où elle est l’épouse d’un industriel véreux, soupçonné de meurtre, Vittorio Gassman.
Après «La malédiction des pharaons», Yvonne Furneaux fait aussi d’autres incursions dans le film d’horreur, jouant dans le chef-d’œuvre de Roman Polanski, «Répulsion» (1965), ou dans son dernier film, après une éclipse d’une dizaine d’années, «Frankenstein’s great aunt Tillie» (1984), de Myron J. Gold, qui la voit incarner une descendante du célèbre baron. Puis l’actrice se retire pour de bon et s’éteint, presque centenaire, le 5 juillet 2024, à North Hampton, aux Etats-Unis.
© Jean-Pascal LHARDY

1951 | Meet me tonight / Fumed oak / Tonight at 8:30 – de Anthony Pelissier avec Nigel Patrick |
1952 | The genie – de Lance Comfort & Lawrence Huntington
avec Douglas Fairbanks Jr.
L’inconnu de Monaco / Vingt-quatre heures de la vie d’une femme ( twenty-four hours of a woman’s life / affair in Monte Carlo ) de Victor Saville avec Richard Todd |
1953 | L’opéra des gueux ( the beggar’s opera ) de Peter Brook
avec Laurence Olivier
Le vagabond des mers ( the master of Ballantrae ) de William Keighley avec Errol Flynn The house of the arrow – de Michael Anderson avec Oskar Homolka CM The javanese dagger – de Paul Dickson avec Anthony Nicholls |
1954 | Cross Channel – de R.G. Springsteen
avec Wayne Morris
L’aigle rouge ( il principe della maschera rossa ) de Leopoldo Savona avec Frank Latimore |
1955 | Femmes entre elles ( le amiche ) de Michelangelo Antonioni
avec Gabriele Ferzetti
L’armure noire / Le prince noir ( the warriors / the dark avenger ) de Henry Levin avec Peter Finch |
1956 | L’homme de Lisbonne ( Lisbon ) de Ray Milland avec Claude Rains |
1958 | Carta al cielo – de Arturo Ruiz Castillo avec Rafael Bardem |
1959 | La malédiction des pharaons ( the mummy ) de Terence Fisher
avec Peter Cushing
La douceur de vivre ( la dolce vita ) de Federico Fellini avec Marcello Mastroianni La rue des amours faciles ( via Margutta ) de Mario Camerini avec Gérard Blain Lui, lei e il nonno – de Anton Giulio Majano avec Walter Chiari |
1960 | Le tank du huit septembre ( il carro armato dell’8 settembre ) de Gianni Puccini
avec Jean-Marc Bory
Le chat miaulera trois fois ( a noi piace freddo… ! ) de Steno avec Ugo Tognazzi Chasse à la drogue ( caccia all’uomo ) de Riccardo Freda avec Philippe Leroy |
1961 | Le comte de Monte Cristo – de Claude Autant-Lara
avec Louis Jourdan
Film en 2 époques 1 : La trahison 2 : La vengeance Les lanciers noirs ( i lancieri neri ) de Giacomo Gentilomo avec Mel Ferrer |
1962 | Sémiramis, déesse de l’Orient ( io Semiramide / I am Semiramis / slave queen of Babylon )
de Primo Zeglio avec John Ericson
Le meurtrier – de Claude Autant-Lara avec Maurice Ronet Il criminale / Treno di natale – de Marcello Baldi avec Jack Palance |
1963 | Les 4 chauffeurs de taxi ( i quattro tassisti ) de Giorgio Bianchi avec Erminio Macario |
1964 | Dr. Mabuse et le rayon de la mort / Mission spéciale au deuxième bureau / Mission
secrète deuxième bureau ( die todesstrahlen des Dr. Mabuse / the death ray mirror of
Dr. Mabuse / the death ray of Dr. Mabuse / the devilish Dr. Mabuse / I raggi mortali
del Dr. Mabuse / the secret of Dr. Mabuse ) de Hugo Fregonese
avec Peter van Eyck
Hélène, reine de Troie / Maciste et la reine de Troie / Le lion de Thèbes ( leone di Tebe / the lion of Thebes ) de Giorgio Ferroni avec Massimo Serato |
1965 | Repulsion – de Roman Polanski avec John Fraser |
1966 | Le scandale – de Claude Chabrol avec Anthony Perkins |
1971 | Au nom du peuple italien ( in nome del popolo italiano ) de Dino Risi avec Vittorio Gassman |
1972 | La tentation dans le vent de l’été ( versuchung im sommerwind ) de Rolf Thiele avec Helmut Käutner |
1984 | Frankenstein’s great aunt Tillie – de Myron J. Gold avec Aldo Ray |