Janis Paige

Donna Mae Tjaden vient au monde le 16 septembre 1922 à Tacoma dans l’état de Washington. Ses parents ont deux filles mais se séparent quand Donna n’a encore que quelques années. La jeune fille poursuit une scolarité sans histoires, se destine à la dactylographie et suit des cours de chant. Débarrassée de l’enseignement, elle travaille chez un fourreur puis chez un plombier. Elle est également caissière dans un drugstore. L’Amérique entre en Guerre, sa mère décide de faire ses paquets et d’aller vivre à Hollywood. Elle chante à la «Hollywood Canteen», tenu par Bette Davis pour veiller au confort et au bon morale des troupes américaines, et décroche un contrat avec la Warner.

En 1944, elle débute donc à l’écran dans «Le bal des sirènes», un monument technicolor à la gloire de Esther Williams et s’appelle désormais Janis Paige. En Décembre 1945, Rod Cameron annonce dans la même journée qu’il va l’épouser et qu’il la quitte pour Yvonne de Carlo! Elle a ensuite une relation avec un fringuant capitaine de l’armée de l’air qui renonce à rester une heure de plus parmi les cinglés d’Hollywood. Elle se console avec Albert R. Broccoli, le futur producteur de James Bond. La vie hollywoodienne de Janis Paige n’est pas à la hauteur de ses espérances. La qualité de ses rôles la navre et tourne des films qu’elle n’aime pas. Elle vit des aventures sans lendemains et épouse le restaurateur Frank Louis Martinelli. Fin 1949, La Warner jette l’éponge et ne renouvelle pas son contrat. Dès 1950, non seulement son mariage est une catastrophe qui débouche sur un divorce mais sa situation est on ne peut plus délicate, elle doit reprendre une tournée de cabarets, ce qui a toujours été considéré à Hollywood comme un pis-aller un peu méprisable sauf si c’est à Las Vegas, mais son spectacle est un vif succès.

Et puis, quelques prestations à Broadway qui loin d’être passées inaperçues font qu’elle soit approchée par Lee Strasberg qui souhaite la voir enseigner les arcanes de son art en son sacro-saint Actor’s Studio. Finalement, Janis Paige reste à Broadway et rejette toutes les offres qui viennent de Californie. Elle triomphe dans des comédies musicales. Elle fait de la télévision. Elle devient une intime de Bob Hope avec qui elle travaille et part en tournée à Cuba et en Corée distraire les troupes bien avant Marilyn Monroe. Au milieu des années 50, Janis Paige est non seulement une grande vedette de la télévision, mais elle triomphe dans «Pyjama game» et accepte de convoler une deuxième fois. Cette fois avec le producteur de télévision Arthur Stander. Ils se marient à Las Vegas le 18 janvier 1956. Le mariage ne dure que 14 mois. En 1959, elle joue un second rôle dans «Ne mangez pas les Marguerites» dont la vedette est Doris Day. Le 30 Août 1962, en tournage sur la côte d’Azur, Janis Paige épouse à Nice, le compositeur Ray Gilbert. Ce troisième mariage apporte une stabilité inattendue à l’actrice qui dorénavant se fiche comme d’une guigne du cinéma. Le couple vit une partie de l’année au Brésil et si madame daigne rentrer à Broadway c’est pour succéder à Angela Lansbury dans «Mame».

Au début des années 70, Janis Paige a un accident qui faillit la laisser paralysée. En mars 1976, son mari la laisse veuve. Soucieuse de son apparence et de perpétrer sa jeunesse, elle reste très active jusqu’en 2001 où elle prend sa retraite télévisée. Elle a résolument tourné le dos à Hollywood depuis 1967 et n’a tourné qu’un seul film dans les années 90. Elle s’éteint à l’âge vénérable de 102 ans le 2 juin 2024.

© Philippe PELLETIER & Céline COLASSIN