1948 La proie (cry of the city) de Robert Siodmak avec Victor Mature, Shelley Winters & Debra Paget | 1949 Le marché des voleurs / Les bas-fonds de Frisco (thieve’s highway) de Jules Dassin avec Valentina Cortese | 1957 Les frères Rico (the brothers Rico) de Phil Karlson avec Dianne Foster, Kathryn Grant & James Darren | 1971 Le parrain (the godfather) de Francis Ford Coppola avec Marlon Brando, Al Pacino & Robert Duvall | ||
Richard Conte, de son vrai nom Nicholas Peter Conte, est né à Jersey City, dans le New Jersey, le 24 mars 1910. Son père est un coiffeur italien immigré et sa famille est modeste. Très doué pour les études, il doit pourtant les interrompre pour gagner sa vie. Tour à tour garçon de café, coursier, chauffeur de camions, pianiste de jazz ou danseur mondain, il finit par être repéré, dans le cabaret où il travaille, par des producteurs de Broadway, qui lui offrent un petit rôle dans la pièce «Les hommes en blanc».
Peu après, Richard Conte entame une carrière qui s’étend sur trois décennies. Le poil sombre, le regard assuré et la mâchoire carrée, creusée d’une fossette, il donne une impression d’assurance et même de puissance. Le jeu de ce grand acteur, très sous-estimé, est dense et concentré, mais il sait conférer à ses personnages les plus sombres cet éclair d’humanité qui en fait des êtres de chair et de sang. Son physique latin le prédispose aux rôles de gangsters ou de policiers italo-américains. Gangster, il l’est dans nombre de films: dans «Appelez Nord 777» (1948) de Henry Hathaway, il écope de près d’un siècle de prison, même si, en fait, il est innocent; dans «La proie» (1948), autre grand film noir de Richard Siodmak, il est accusé du meurtre d’un policier et poursuivi, après son évasion, par un Victor Mature tenace, qui fut son ami d’enfance: c’est encore un condamné à la prison, dénoncé par un de ses frères, dans «La maison des étrangers» (1949) de Joseph L. Mankiewicz; le voilà même en tueur professionnel, engagé par le chef du syndicat du crime, Broderick Crawford, dans «New-York confidentiel» (1955) de Russell Rouse. En parlant de syndicat du crime, Richard Conte l’a souvent dirigé: dans «Association criminelle» (1955) de Joseph Lewis, par exemple, où, chef de gang redouté, il est combattu par un détective, Cornel Wilde, qu’il fait enlever et torturer par ses hommes de main ou, bien sûr, dans «Le parrain» (1971) de Francis Ford Coppola, où il est Don Barzini ou encore dans «Le boss» (1973), de Fernando Di Leo.
Mais Richard Conte est aussi souvent du côté de la loi. Comme policier d’abord, et c’est le lieutenant Dave Santini face au privé Tony Rome, alias Frank Sinatra, dans les deux films de Gordon Douglas, «Tony Rome est dangereux» (1967) et «La femme en ciment» (1968). Comme soldat courageux ensuite, qui fait partie du «Commando de la mort» (1945) de Lewis Milestone, avec Dana Andrews, qui doit attaquer un bastion allemand durant la bataille d’Italie, en 1943, ou des «Dix hommes pour l’enfer» (1955) de Harmon Jones, qui composent une patrouille américaine coupée de ses bases durant la guerre de Corée. Comme simple citoyen enfin, qui essaie de lutter contre un trafiquant en fruits et légumes, Lee J. Cobb, dans «Les bas-fonds de Frisco» (1948) de Jules Dassin. Au début des années 1970, Richard Conte va se perdre dans des séries Z italiennes, comme «Eroticoffolia» (1974), de Mario Siciliano, film d’horreur au titre évocateur, sur fond de satanisme et de messes noires, «Rome violente» (1975) de Marino Girolami, où il incarne un juge confronté aux méthodes expéditives d’un policier ou encore son dernier film, «Bacchanales infernales» (1975) de Franco Lo Cuscio et Angelo Pannacio, où il joue un exorciste.
À la télévision, on peut voir Richard Conte dans des séries comme «77 Sunset Strip» (1963), où il incarne le détective Butter, «Arrest and trial» (1964), avec Ben Gazzara ou encore «The Danny Thomas Hour» (1967). L’acteur décède à Los Angeles, d’une crise cardiaque, le 15 avril 1975.
© Jean-Pascal LHARDY
1939 | Heaven with a barbed wire fence – de Ricardo Cortez avec Jean Rogers |
1943 | Guadalcanal ( Guadalcanal diary ) de Lewis Seiler avec Lloyd Nolan |
1944 | Prisonniers de Satan ( the purple heart ) de Lewis Milestone avec Dana Andrews |
1945 | Capitaine Eddie ( captain Eddie ) de Lloyd Bacon
avec Fred MacMurray
Une cloche pour Adano / Pour que sonne la cloche ( a bell for Adano ) de Henry King avec Gene Tierney Commando de la mort ( a walk in the sun / Salerno Beachhead ) de Lewis Milestone avec John Ireland L’assassin rôde toujours ( the spider ) de Robert D. Webb avec Faye Marlowe |
1946 | Quelques part dans la nuit ( somewhere in the night ) de Joseph L. Mankiewicz
avec John Hodiak
13 Rue Madeleine – de Henry Hathaway avec James Cagney |
1947 | L’orchidée blanche ( the other love ) de André De Toth
avec Barbara Stanwyck
Appelez Nord 777 ( call Northside 777 / calling Northside 777 ) de Henry Hathaway avec James Stewart |
1948 | La proie ( cry of the city ) de Robert Siodmak
avec Shelley Winters
Big Jake – de Richard Thorpe avec Wallace Beery |
1949 | La maison des étrangers / La maison de la haine ( house of strangers ) de Joseph L.
Mankiewicz avec Susan Hayward
Le marché des voleurs / Les bas-fonds de Frisco ( thieve’s highway / collision / hard bargain / the thieves’ market ) de Jules Dassin avec Valentina Cortese + chansons Le mystérieux docteur Korvo / Le gouffre ( whirlpool ) de Otto Preminger avec José Ferrer |
1950 | Brigade secrète ( the sleeping city / web of the city ) de George Sherman
avec Coleen Gray
Trente Jours à vivre / Sous la menace ( under the gun ) de Ted Tetzlaff avec Audrey Totter |
1951 | Un crime parfait ( Hollywood story ) de William Castle
avec Julie Adams
La quatrième issue ( the raging tide ) de George Sherman avec Shelley Winters |
1952 | Le libérateur ( the fighter / The first time ) de Herbert Kline
avec Vanessa Brown
L’heure de la vengeance / Le dernier chevalier ( the raiders / riders of vengeance / the riding kid ) de Lesley Selander avec Viveca Lindfors La femme aux gardénias ( the blue gardenia ) de Fritz Lang avec Anne Baxter |
1953 | La légion du Sahara / La légion du désert ( the desert legion ) de Joseph Pevney
avec Arlene Dahl
Les esclaves de Babylone ( slaves of Babylon ) de William Castle avec Linda Christian La tueuse de Las Vegas ( highway dragnet ) de Nathan Juran avec Joan Bennett |
1954 | La course à la mort ( mask of dust / race for life ) de Terence Fisher
avec Mari Aldon
Association criminelle ( the big combo ) de Joseph H. Lewis avec Jean Wallace New York confidentiel / Objectif : Meurtres ( New York confidential ) de Russell Rouse avec Anne Bancroft The big tip off – de Frank McDonald avec Constance Smith |
1955 | Little red monkey / The case of the red monkey – de Ken Hughes
avec Rona Anderson
Bengazi – de John Brahm avec Mala Powers La colline de l’enfer / Dix hommes pour l’enfer ( target zero ) de Hermon Jones avec Peggy Castle Une femme en enfer ( I’ll cry tomorrow ) de Daniel Mann avec Susan Hayward |
1956 | Pleine de vie ( full of life ) de Richard Quine avec Judy Holliday |
1957 | Les frères Rico ( the brothers Rico ) de Phil Karlson
avec Dianne Foster
Barrage contre le Pacifique ( this angry age / la diga sul Pacifico / the sea wall ) de René Clément avec Silvana Mangano |
1959 | Ceux de Cordura / Les héros de Cordura ( they came to Cordura ) de Robert Rossen avec Rita Hayworth |
1960 | Pepe – de George Sidney
avec Cantinflas
Seulement apparition L’inconnu de Las Vegas / Onze hommes à minuit ( ocean’s eleven ) de Lewis Milestone avec Angie Dickinson |
1963 | Mercredi soir, neuf heures ( who’s been sleeping in my bed ? ) de Daniel Mann
avec Dean Martin
The eyes of Annie Jones – de Reginald Le Borg avec Joyce Carey |
1964 | Le plus grand cirque du monde ( circus world / the magnificent showman / the Samuel
Bronston’s circus world ) de Henry Hathaway
avec Claudia Cardinale
La plus grande histoire jamais contée ( the greatest story ever told ) de George Stevens avec Max von Sydow Synanon ( get off my back ) de Richard Quine avec Stella Stevens |
1965 | Extraña invasión / Stay tuned for terror – de Emilio Vieyra avec Monica Mihanovich |
1966 | Le hold-up du siècle ( assault on a queen ) de Jack Donahue
avec Frank Sinatra
Hôtel Saint-Gregory ( Hotel ) de Richard Quine avec Merle Oberon |
1967 | Sentence de mort ( sentenza di morte ) de Mario Lanfranchi
avec Tomas Milian
Operation cross eagles – de Richard Conte avec Rory Calhoun Tony Rome est dangereux ( Tony Rome ) de Gordon Douglas avec Gena Rowlands |
1968 | La femme en ciment / Une fille en ciment ( lady in ciment ) de Gordon Douglas avec Raquel Welch |
1969 | Explosion ( the blast ) de Jules Bricken avec Don Stroud |
1971 | Le parrain ( the godfather / Mario Puzo’s the godfather ) de Francis Ford Coppola avec Marlon Brando |
1972 | Le boss ( il boss / the boss / murder inferno / wipeout ! ) de Fernando Di Leo
avec Henry Silva
Piazza Pulita ( 1931: Once upon a time in New York / Pete, Pearl and the pole ) de Luigi Vanzi avec Irene Papas |
1973 | Anastasia mio fratello / Anastasia mio fratello ovvero il presunto capo dell’ anonima
assassini – de Steno
avec Alberto Sordi
Polices parallèles / Polices parallèles en action ( Milano trema – La polizia vuole giustizia / violent professionals ) de Sergio Martino avec Luc Merenda Big guns / Les grands fusils ( Tony Arzenta / Tony Arzenta è big guns / no way out ) de Duccio Tessari avec Alain Delon L’emprise des sens ( Anna, quel particolare piacere ) de Giuliano Carnimeo avec Edwige Fenech Salut les pourris / La vengeance d’un pourri ( il poliziotto è marcio / shoot first, die later ) de Fernando Di Leo avec Vittotio Caprioli L’onorata famiglia / L’onorata famiglia : Uccidere è Cosa Nostra – de Tonino Ricci avec Raymond Pellegrin |
1974 | Malocchio ( eroticofollia / evil eye / mal de ojo / más allá del exorcismo ) de Mario Siciliano
avec Lone Fleming
La encadenada / A diary of a murderess / Diary of an erotic mistress / Diary of an erotic murderess / Perversione – de Manuel Mur Oti avec Marisa Mell Rome violente ( Roma violenta / forced impact / violent city ) de Marino Girolami avec Maurizio Merli |
1975 | Un cri dans les ténèbres / Bacchanales infernales ( un urlo nelle tenebre / cries and shadows naked exorcism / the possessor / the return of the exorcist ) de Franco Lo Cascio & Angelo Pannacciò avec Françoise Prévost |