Alain Quercy

Issu d’une famille bourgeoise, Alain Quercy voit le jour le 26 avril 1928 dans le treizième arrondissement parisien. Son père, Christian Pineau, travaille à la Banque de France, il sera plus tard député et plusieurs fois ministre; sa mère, Nadine née Grégoire Dessaunais de Guermarquer, femme au foyer, s’occupe des quatre enfants. Ses parents se séparent en 1933. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le petit Alain est envoyé à Saint-Gaultier dans l’Indre où il sera officiellement adopté pour sa protection par Marie Dechezaux, car son père Résistant actif, membre des réseaux de renseignements «Cohors» et «Phalanx» est alors l’un des hommes les plus recherchés par les Allemands. La mention d’adoption sera finalement annulée par jugement en mai 1946. Il sera adopté une seconde fois par cette même personne par jugement du 7 décembre 1955 et portera désormais le nom de Pineau-Dechezeaux.

Après ses études, Alain Quercy fréquente le Conservatoire et fait ses débuts sur scène dès la fin des années quarante. Au cours de la décennie suivante, il est distribué dans des pièces comme «Le compagnon de voyage» (1950) de Jacques Chabannes, mis en scène par et avec Maurice Escande; «Chaud et Froid» (1956) de Fernand Crommelynck, mis en scène par l’auteur; «Une histoire de brigands» (1959) de et mis en scène par Jacques Deval. Entre temps, le jeune comédien a rencontré la troisième des quatre sœurs Poliakoff, Hélène, plus connue sous son nom de comédienne Hélène Vallier. Il l’épouse le 1er juillet 1950. Après trois ans et demi de mariage, le couple divorce en octobre 1953. Par la suite, Alain Quercy se mariera et divorcera encore à deux reprises, avec Jacqueline Breitel de 1954 à 1965 puis avec Hélène Cornilliet de 1972 à 1985.

Pour le cinéma, Alain Quercy joue son premier rôle auprès de Micheline Presle et Georges Marchal dans «Les derniers jours de Pompei» réalisé en Italie par Marcel L’Herbier en 1948. Après une brève apparition dans «Rendez-vous de juillet»(1949) de Jacques Becker, on le voit, entre autres, dans l’adaptation de la pièce de Georges Feydeau «Le dindon» (1950), au côté de sa belle-sœur Odile Versois dans «Domenica» (1951) de Maurice Cloche, «Les aristocrates» (1955) de Denys de La Patellière avec Pierre Fresnay, «Le secret du chevalier d’Eon» (1958) de Jacqueline Audry avec Andrée Debar dans le rôle-titre, «La fille du torrent» (1961) de Hans Herwig avec Alida Valli, «La bonne soupe» (1963) de Robert Thomas avec Annie Girardot ou «Les tentations de Marianne» (1972) de Francis Leroi son dernier rôle au cinéma. Dès le milieu des années cinquante, Alain Quercy est au générique de bons nombres de feuilletons et dramatiques télévisées, comme acteur dans un premier temps, puis comme scénariste pour la série «Une autre vie» (1971) avec Corinne Marchand, et comme réalisateur pour le feuilleton «Ces grappes de ma vigne» (1975). Pendant 25 ans, il va écrire une vingtaine de scénarios pour le petit écran, parmi lesquels, les adaptations de «François de Champi» (1975), «La petite Fadette» (1979), «Les maîtres sonneurs» (1980) d’après George Sand, et le script original de «L’alambic» (1998) pour Jean Marbœuf.

Alain Quercy est mort discrètement à Blois, dans Loir-et-Cher, le 24 juin 2012. L’annonce de sa disparition ne sera révélée au grand public que lors de la séquence de l’hommage rendu aux disparus de 2012 à la 38ème cérémonie des César le 22 février 2013.

© Pascal DONALD