1921 Le rêve – de Jacques de Baroncelli avec Jeanne Delvair, Gabriel Signoret & Suzanne Bianchetti | 1927 La cousine Bette – de Max de Rieux avec Germaine Rouer, Henri Baudin, Alice Tissot & Charles Lamy | 1929 Au bonheur des dames – de Julien Duvivier avec Dita Parlo, Ginette Maddie & Pierre de Guingand | 1939 Le feu de paille – de Jean Benoît-Lévy avec Lucien Baroux, Orane Demazis, Gaby Basset & Henri Nassiet | ||
Andrée Brabant, de son vrai prénom Marie Thérèse Andrée, est née le 23 mai 1901 à Reims en Champagne. Peu après sa naissance, elle est confiée à la garde de sa grand-mère avant de revenir, à quatre ans, auprès de son père, employé des chemins de fer, et de sa mère, femme au foyer. Dix ans plus tard, après une infidélité de son père, ses parents se séparent. Elle suit sa mère à Paris où elle trouve rapidement un travail de sténodactylo. Peu après, elle fait la connaissance du maître de ballets des concerts Mayol et se fait engager par Félix Mayol lui-même pour être danseuse dans ses revues.
En 1916, Abel Gance cherche une jeune ingénue pour son prochain film, «Le droit à la vie», une de ses amies lui conseille d’aller voir la nouvelle danseuse chez Mayol. Le cinéaste tombe sous le charme et lui offre aussitôt le rôle. Andrée Brabant abandonne la scène pour se consacrer pleinement au cinéma. L’année suivante, Abel Gance l’emploie à nouveau dans «La zone de la mort», avec Léon Mathot, et elle tourne pour André Antoine «Les travailleurs de la mer» adapté de Victor Hugo. En douze ans, la belle et jeune actrice, toujours chaperonnée par sa mère, tourne dans une vingtaine de productions qui vont faire d’elle une véritable vedette. Parmi ses meilleurs films, citons: «La cigarette» (1919) de Germaine Dulac; «La maison vide» (1921) de Raymond Bernard; «Le rêve» (1921) une adaptation de Emile Zola par Jacques de Baroncelli; «Les ombres qui passent» (1924) de Alexandre Volkoff avec le grand acteur russe Ivan Mosjoukine avec qui elle a une brève liaison ou «Le mariage de Mademoiselle Beulemans» (1927) l’un des tous premiers films de Julien Duvivier. Elle apparaît aussi dans deux sérials de qualité, «Travail» (1919) de Henri Pouctal et «Tao, le fantôme noir» (1923) de Gaston Ravel. À cette époque, Andrée Brabant mène une vie fastueuse, achète un hôtel particulier à Neuilly-sur-Seine, que l’on ne tarde pas à appeler l’Hôtel Brabant, et accumule les aventures amoureuses, dont certaines illustres, le Roi Fouad 1er d’Egypte et le Président de la République Paul Deschanel. Jamais elle ne se maria et jamais elle n’aura d’enfant, un sacrifice pour sa carrière qu’elle acceptera sans regrets tout le reste de sa vie.
En 1929, Andrée Brabant joue dans son premier film parlant, «Maternité» de Jean Benoît-Lévy, mais elle fait l’erreur de croire que ce nouvel Art n’est pas fait pour elle. La vedette honore les quelques contrats cinématographiques en cours et part jouer la comédie au théâtre du Grand-Guignol pour prouver à son public qu’elle n’a pas besoin du cinéma pour savoir parler. Mais, avec l’apparition du parlant, la concurrence devient rude et les cachets de plus en plus maigres. Andrée se sépare petit à petit de tous ses bijoux puis de tous ses biens, dont son hôtel particulier. Elle reste malgré tout active au Grand Guignol jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Après la Libération, Andrée Brabant part vivre avec sa mère à Marseille. Après la mort de celle-ci, sans ressources, elle devient démonstratrice dans l’électroménager pour la marque Brandt et parcours pour son nouveau métier la France et l’Afrique du Nord. À l’âge de la retraire, elle s’installe à Belgentier dans le Var. En 1964, elle joue son dernier rôle au cinéma dans «L’âge ingrat» de Gilles Grangier auprès de Fernandel et Jean Gabin, puis, la vieille actrice sombre inexorablement dans l’oubli. Elle meurt le 2 novembre 1989 à Toulon dans le plus total anonymat.
© Pascal DONALD
1916 | Le droit à la vie – de Abel Gance
avec Paul Vermoyal
Nemrod et compagnie / Nemrod et Cie – de Maurice Mariaud avec Léon Mathot CM Les yeux qui accusent – de Charles Burguet avec Berthe Jalabert |
1917 | La zone de la mort – de Abel Gance
avec Anthony Gildès
Les travailleurs de la mer – de André Antoine & Léonard Antoine avec Romuald Joubé Film en 2 parties 1 : 1ère époque 2 : 2ème époque CM L’âme de pierre – de Charles Burguet avec Gaston Modot |
1918 | Hier et aujourd’hui – de Dominique Bernard-Deschamps
avec Henry Houry
La calomnie – de Maurice Mariaud avec Suzanne Delvé |
1919 | La cigarette – de Germaine Dulac
avec Gabriel Signoret
Travail / Au travail – de Henri Pouctal avec Léon Mathot Sérial en 7 épisodes 1 : L’effort humain 2 : L’apostolat 3 : La lutte 4 : L’hymne au travail 5 : Justice 6 : La montée du peuple 7 : La paix dans le travail |
1920 | Flipotte – de Jacques de Baroncelli
avec Suzanne Bianchetti
Toute une vie – de Henry de Golen avec Jacques de Féraudy |
1921 | La maison vide – de Raymond Bernard
avec Pierre Alcover
Le rêve – de Jacques de Baroncelli avec Jeanne Delvair La tourmente – de Serge Nadejdine avec Nicolas Koline |
1923 | Réhabilitée / La gare sonne – de Louis Paglieri
avec Jean Devalde
Le secret de Polichinelle – de René Hervil avec Maurice de Féraudy Au-delà de la mort / Plus loin que la mort / Pour l’amour de son frère ( más allá de la muerte ) de Benito Perojo avec Georges Lannes Tao / Tao, le fantôme noir – de Gaston Ravel avec Joë Hamman Sérial en 10 épisodes 1 : Le secret du bronze 2 : Une trame subtile 3 : Sous le masque 4 : Histoire d’un vol 5 : Les mésaventures de Bilboquet 6 : L’étau se resserre 7 : De Paris à Dakar 8 : Haines et amours 9 : Le mariage de Raymonde 10 : Dans l’ombre du temple |
1924 | La cible – de Serge Nadejdine
avec Nicolas Rimsky
Les ombres qui passent – de Alexandre Volkoff avec Ivan Mosjoukine |
1926 | Le berceau de dieu / Les ombres du passé – de Fred Leroy-Granville avec Henri Baudin |
1927 | La cousine Bette – de Max de Rieux
avec Germaine Rouer
Le mariage de Mademoiselle Beulemans – de Julien Duvivier avec Jean Dehelly Princesse Masha – de René Leprince avec Jean Toulout |
1928 | Madame Récamier – de Tony Lekain & Gaston Ravel avec Marie Bell |
1929 | Maternité – de Jean-Benoît Lévy
avec Georges Deneubourg
Au bonheur des dames – de Julien Duvivier avec Ginette Maddie |
1930 | CM La maison – de Jean Benoît-Lévy avec Jacqueline Blanc |
1933 | CM Le tendron d’Achille – de Christian-Jaque avec Marcel Maupi |
1939 | Le feu de paille / L’enfant prodige – de Jean Benoît-Lévy avec Lucien Baroux |
1964 | L’âge ingrat – de Gilles Grangier avec Jean Gabin |