1960 Une femme est une femme – de Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo & Jean-Claude Brialy | 1962 Vivre sa vie – de Jean-Luc Godard avec Sady Rebbot, André S. Labarthe, Peter Kassovitz & Henri Attal | 1969 Chambre obscure (laughter in the dark) de Tony Richardson avec Nicol Williamson & Siân Phillips | 1994 Haut bas fragile – de Jacques Rivette avec Bruno Todeschini, Marianne Denicourt & André Marcon | ||
Indissociable de son pygmalion, le cinéaste Jean-Luc Godard, Anna Karina est une actrice, scénariste et chanteuse née le 22 septembre 1940, à Solbjerg au Danemark, sous le nom de Hanne Karin Bayer. Pour fuir une mère défaillante et un beau-père violent, elle part pour Paris que les chansons de Edith Piaf lui ont fait découvrir. Elle a 17 ans, peu de ressources et ne parle pas le français! Mais elle est née sous une bonne étoile. Sa beauté ne passe pas inaperçue. Échouée dans un café, elle est repérée par la directrice d’une agence de mannequins qui lui propose de poser pour le magazine «Elle». S’ensuit une double rencontre qui entérine son entrée dans l’univers artistique. Coco Chanel troque son nom pour celui, plus glamour de Anna Karina, et Jean-Luc Godard, jette son dévolu sur cette joliesse au regard d’un bleu intense. Le rôle qu’il veut lui confier dans «À bout de souffle» (1959) exige qu’elle se déshabille. Anna refuse. Mais le cinéaste est tenace et amoureux. Pour «Le petit soldat» (1960), sur fond de Guerre d’Algérie, il lui offre le rôle principal et… une bague au doigt! Si le film subit un temps la censure, il sonne pour Anna Karina le tocsin d’une riche carrière dans le cinéma, et pas seulement sous l’égide de son mari.
Sept films les uniront jusqu’à la rupture de leur couple, avec quelques pépites, d’une Nouvelle Vague en plein essor. Dans «Une femme est une femme» (1960), Anna Karina joue avec les sentiments de Jean-Claude Brialy et de Jean-Paul Belmondo pour assouvir son désir d’enfant. Une interprétation subtile, mélange de fragilité et d’effronterie, couronnée du prix de la meilleure actrice au festival de Berlin. Dans «Vivre sa vie» (1962), elle se livre à la prostitution, puis se lance avec son amant, joué par Jean-Paul Belmondo, dans un périple semé d’embûches à travers la France dans «Pierrot le fou» (1965). La même année, Anna Karina incarne une troublante Suzanne Simonin dans le film de Jacques Rivette, autre figure de la Nouvelle Vague, «La religieuse», d’après le roman de Denis Diderot. Un drame jugé scandaleux à sa sortie et censuré par le Ministre de la culture André Malraux. Pour Anna Karina l’un des plus beaux rôles de sa carrière. D’autres grands réalisateurs la courtisent. Luchino Visconti la choisit pour être Marie, l’amie amoureuse du héros Meursault, dans sa fidèle adaptation de l’œuvre d’Albert Camus «L’étranger» (1967). Et Tony Richardson pour «Chambre obscure» (1969) ou encore Rainer Werner Fassbinder pour «Roulette chinoise» (1976) nimbent leurs héroïnes de son jeu très féminin.
Artiste inspirée et passionnée, Anna Karina s’attelle à un film dont elle écrit le scénario, la musique et qu’elle réalise et produit «Vivre ensemble» (1972). Elle y est Julie, femme libre et fantasque, détournant de sa vie bien rangée un professeur d’histoire qui sombre peu à peu dans l’alcool et la drogue. Partenaire de Ava Gardner et Anthony Quinn dans le film américain de Jean-Yves Prate «Regina Roma» (1984), elle retrouve Jacques Rivette dans «Haut bas fragile» (1994), histoire de trois jeunes femmes aux destins croisés, dont elle signe la musique. Entre cinéma, théâtre, télévision, écriture de romans et de chansons, l’actrice déploie ses talents dans tous les registres et réitère la mise en scène avec «Victoria» en 2008. Après son idylle avec Jean-Luc Godard, assombrie par la perte d’un enfant mort-né, elle se remarie trois fois. Dans un documentaire intitulé «Anna Karina, souviens-toi» (2017), Dennis Berry, son dernier mari, lui rend hommage et raconte une destinée de conte de fées. Anna a chanté Gainsbourg «Sous le soleil exactement». Décédée le 14 décembre 2019, elle repose désormais sous les étoiles exactement...
© Isabelle MICHEL
1959 | CM La fille avec des chaussures ( pigen og skoene ) de Ib Schmedes |
1960 | Une femme est une femme – de Jean-Luc Godard
avec Jean-Paul Belmondo
+ chansons Ours d’Argent de la meilleure actrice au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Ce soir ou jamais – de Michel Deville avec Claude Rich Le petit soldat – de Jean-Luc Godard avec Michel Subor CM Charlotte et son steack / Présentation – de Eric Rohmer avec Jean-Luc Godard Seulement voix CM Petit jour – de Jacques Pierre avec Jacques Brel |
1961 | Cléo de 5 à 7 – de Agnès Varda
avec Corinne Marchand
Seulement apparition She’ll have to go / Maid for murder – de Robert Asher avec Clive Dunn Le soleil dans l’œil – de Jacques Bourdon avec Jacques Perrin CM Les fiancés du pont Mac Donald ou méfiez-vous des lunettes noires – de Agnès Varda avec Jean-Luc Godard |
1962 | Vivre sa vie / Vivre sa vie : Film en douze tableaux – de Jean-Luc Godard
avec Sady Rebbot
Etoile de Cristal de la meilleure actrice aux prix de l’Académie du cinéma Français, France Les quatre vérités ( las cuatro verdades / le quattro verità / three fables of love ) de Alessandro Blasetti, René Clair, Luis García Berlanga & Hervé Bromberger avec Jean Poiret Segment « Le corbeau et le renard » de Hervé Bromberger Shéhérazade – de Pierre Gaspard-Huit avec Gérard Barray DO Le joli mai – de Chris Marker & Pierre Lhomme avec Chris Maker Seulement apparition |
1963 | Dragées au poivre – de Jacques Baratier
avec Guy Bedos
+ chansons Un mari à prix fixe – de Claude de Givray avec Roger Hanin |
1964 | Le voleur du Tibidabo ( la vida es magnífíca ) de Maurice Ronet
avec Maurice Ronet
+ chansons Bande à part – de Jean-Luc Godard avec Claude Brasseur La ronde – de Roger Vadim avec Jane Fonda De l’amour – de Jean Aurel avec Jean Sorel Alphaville / Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution – de Jean-Luc Godard avec Eddie Constantine |
1965 | Des filles pour l’armée ( le soldatesse ) de Valerio Zurlini
avec Tomas Milian
Pierrot le fou – de Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo + chansons La religieuse / Suzanne Simonin, la religieuse de Denis Diderot – de Jacques Rivette avec Francisco Rabal |
1966 | Made in U.S.A. – de Jean-Luc Godard
avec Yves Afonso
Tendres requins ( tender sharks / zärtliche haie ) de Michel Deville avec Mario Adorf Le plus vieux métier du monde / L’amour à travers les âges ( the oldest profession / the oldest profession in the world / l’amore attraverso i secoli / love trough the centuries / das älteste gewerbe der welt ) de Michel Pfleghar, Franco Indovina, Jean-Luc Godard, Mauro Bolognini, Philippe de Broca & Claude Autant-Lara avec Jean-Pierre Léaud Segment « Anticipation » de Jean-Luc Godard DO Carl Th. Dreyer – de Jørgen Roos avec Carl Theodor Dreyer Seulement apparition |
1967 | Lamiel – de Jean Aurel
avec Jean-Claude Brialy
L’étranger ( lo straniero / amare per vivere ) de Luchino Visconti avec Marcello Mastroianni |
1968 | Jeux pervers ( the magus ) de Guy Green
avec Michael Caine
Avant que vienne l’hiver ( before winter comes ) de Jack Lee Thompson avec David Niven Michael Kohlhaas, le rebelle ( Michael Kohlhaas : Der rebell ) de Volker Schlöndorff avec David Warner |
1969 | Chambre obscure ( laughter in the dark ) de Tony Richardson
avec Nicol Williamson
Justine – de George Cukor avec Dirk Bogarde Le temps de mourir – de André Farwagi avec Bruno Cremer |
1970 | L’alliance – de Christian de Chalonge avec Jean-Pierre Darras |
1971 | Rendez-vous à Bray – de André Delvaux
avec Mathieu Carrière
Notre agent à Salzburg ( the Salzburg connection / top secret ) de Lee H. Katzin avec Klaus Maria Brandauer |
1972 | Vivre ensemble – de Anna Karina
avec Jean Aurel
+ scénario, musique & production CM In conversation: Anna Karina and Alistair Whyte – de ? avec Alistair Whyte |
1973 | L’invention de Morel ( l’invenzione di Morel ) de Emidio Greco
avec John Steiner
Pain et chocolat ( pane e cioccolata ) de Franco Brusati avec Nini Manfredi |
1975 | L’assassin musicien – de Benoît Jacquot
avec Howard Vernon
Les œufs brouillés – de Joël Santoni avec Jean Carmet |
1976 | Roulette chinoise ( chinesisches roulette ) de Rainer Werner Fassbinder avec Ulli Lommel |
1977 | L’affaire louche ( ausgerechnet bananen ) de Ulli Lommel avec Willy Kübler |
1978 | Chaussette surprise / Boum à l’hosto – de Jean-François Davy
avec Marcel Dalio
Comme chez nous ( olyan mint ottho ) de Márta Mészáros avec Jan Nowicki L’histoire d’une mère ( historien om en moder ) de Claus Weeke avec Daniel Duval |
1980 | Charlotte, dis à ta mère que je l’aime – de Aly Borgini avec Philippe Naud |
1982 | Regina ( Regina Roma ) de Jean-Yves Prate avec Anthony Quinn |
1983 | L’ami de Vincent – de Pierre Granier-Deferre avec Jean Rochefort |
1984 | Ave Maria – de Jacques Richard avec Féodor Atkine |
1985 | L’île au trésor ( treasure island ) de Raoul Ruiz
avec Martin Landau
CM Blockhaus USA – de Christian Le Hémonet avec Gérard Lecaillon |
1986 | Last song – de Dennis Berry
avec Gabrielle Lazure
+ scénario & chansons Dernier été à Tanger – de Alexandre Arcady avec Thierry Lhermitte + chansons |
1987 | Cayenne palace – de Alain Maline
avec Jean Yanne
L’œuvre au noir – de André Delvaux avec Gian Maria Volonté |
1990 | L’homme qui voulait être coupable ( manden der ville være skyldig) de Ole Roos avec Jesper Klein |
1994 | Haut bas fragile – de Jacques Rivette
avec Bruno Todeschini
+ chansons |
2000 | CM Nom de code : Sacha – de Thierry Jousse
avec Eric Barbosa
+ musique CM Une histoire de K – de Nicolas Ruffault avec Philippe Katerine |
2002 | La vérité sur Charlie ( the truth about Charlie ) de Jonathan Demme
avec Mark Wahlberg
+ chansons Moi César, 10 ans ½, 1m39 – de Richard Berry avec Jean-Philippe Ecoffey |
2005 | DO Douce France – de Anne-Marie Lallement
avec Philippe Katerine
Seulement apparition |
2008 | Victoria – de Anna Karina
avec Jean-François Moran
+ scénario |
2017 | DO Anna Karina, souviens-toi – de Dennis Berry avec Sophie Pouleau |
2019 | DO Lilos Lachen – de Jan Tenhaven
avec Liselotte Pulver
Seulement apparition |
AUTRES PRIX : | |
Prix Mikeldi d’Honneur au festival international du documentaire et du court métrage de Bilbao, Espagne (2003) Prix Hand Printing au festival international du cinéma de Busan, Corée du Sud ( 2008 ) |