1934 Le nègre qui avait l’âme blanche (el negro que tenía el alma blanca) de Benito Perojo avec Marino Barreto | 1936 Une femme en danger (una mujer en peligro) de José Santugini avec Enrique del Campo & Alberto Romea | 1945 El crimen de Pepe Conde – de José López Rubio avec Miguel Ligero, María Cañete & Jesús Tordesillas | 1951 María Antonia «La Caramba» – de Arturo Ruiz Castillo avec Alfredo Mayo & Francisco Rabal | ||
Antoñita Colomé naît le 18 février 1912, dans le quartier de Triana à Séville. Fille de chapelier, elle reçoit un excellent enseignement primaire chez les soeurs du «Santo Ángel». Orpheline de père de bonne heure, elle obtient de sa mère l’autorisation de suivre à Madrid des cours de chants et de comédie puis ultérieurement de langues étrangères. Mariée à quinze ans à un danseur de flamenco, elle l’aurait quitté le jour même de ses noces mais y aurait gagné son indépendance.
Début 1931, Antoñita Colomé se retrouve dans les studios de la Paramount à Joinville-Le-Pont, à une dizaine de kilomètres à l’Est de Paris, et fait de la figuration dans le premier parlant de Carlos Gardel, mis en scène par Adelqui Migliar dit aussi Adelqui Millar. Elle apprend bientôt que la République Espagnole a été proclamée après le départ en exil d’Alphonse XIII (avril 1931). Encore à Paris, elle interprète deux seconds rôles dans: «Un hombre de frac», avec Roberto Rey remplaçant Raimu qui jouait André de Dussange dans la pièce originale de Yves Mirande et André Picard, créé au Théâtre des Variétés en 1920, et «Rien que la vérité» de Florián Rey avec José Isbert. Antoñita regagne l’Espagne en 1932 pour tourner à Barcelone la comédie «Tatave se marie» avec Colette Darfeuil, un film de quarante minutes de Francisco Elías. En 1934 elle est en vedette au Théâtre Eslava (Madrid) mais elle est aussi dirigée par Benito Perojo pour deux grands succès à l’écran: «La crisis mundial» avec Fernando Freyre de Andrade et surtout l’adaptation du livre de Alberto Insúa, «El negro que tenía el alma blanca» avec dans le rôle-titre le Cubain Marino Barreto. En 1936, Antoñita Colomé a déjà fait onze films en Espagne, parmi lesquels, on peut encore citer: «Alala» (1934) du cinéaste allemand d’origine polonaise Adolf Trotz, «Rataplán» (1935) de Francisco Elías, «Une femme en danger» (1936) avec Enrique del Campo et «La señorita de Trévelez» (1936) de Edgar Neville.
Pendant la guerre civile espagnole, Antoñita Colomé réside à Paris où elle se marie civilement avec un Espagnol dont elle a une petite fille, Eugenia Martín Colomé. Mais l’union ne tient guère et l’artiste part en tournée en Amérique latine. Elle revient dans son pays natal au début de l’ère franquiste et se retrouve devant les caméras pour quatorze nouveaux films. Citons notamment «El frente de los suspiros» (1942) de Juan de Orduña, film qui se passe à Séville, avec un assassinat déguisé en suicide découvert par Alfredo Mayo, avocat transformé en détective. Antoñita travaille avec les meilleurs réalisateurs espagnols de l’époque mais également l’Autrichien Max Neufeld pour «Idilio en Mallorca» avec Luis Arroyo, et André Hugon pour la coréalisation franco-espagnole «La Sévillane» (1943) avec Marguerite Moreno. Parmi ses partenaires l’on découvre aussi Ismael Merlo et Jorge Mistral. Mais au début des années cinquante, Antoñita abandonne sa carrière cinématographique et s’installe dans sa ville natale bien aimée. Elle ne refera que trois brèves apparitions au cinéma trente ans plus tard.
Antoñita Colomé, une femme libre et décidée, s’est toujours considérée comme une chanteuse et danseuse mais aussi une comédienne. Elle n’est pas seulement la grande vedette du cinéma espagnol de la Seconde République (1931-1939), comme cela a parfois été dit, mais plutôt celle des années trente et quarante. Elle décède à Madrid dans sa quatre-vingt quatorzième année, le 28 août 2005.
© Caroline HANOTTE
1931 | Las luces de Buenos Aires – de Adelqui Migliar
avec Carlos Gardel
Un caballero de frac – de Roger Capellani & Carlos San Martín avec Roberto Rey Rien que la vérité ( la pura verdad ) de Florián Rey avec José Isbert |
1932 | Tatave se marie ( el última día de Pompeyo ) de Francisco Elías
avec Pierre Clarel
L’homme qui se moquait de l’amour ( el hombre que se reía del amor ) de Benito Perojo avec Ricardo Muñoz Mercedes – de José María Castellví avec José Santpere |
1933 | Alala ( el hijo del misterio / los nietos de los Celtas ) de Adolf Trotz avec José Baviera |
1934 | Crisis mundial – de Benito Perojo
avec Fernando Freyre de Andrade
Le nègre qui avait l’âme blanche ( el negro que tenía el alma blanca ) de Benito Perojo avec Marino Barreto |
1935 | Rataplán – de Francisco Elías
avec Félix de Pomés
El malvado Carabel – de Edgar Neville avec Antonio Vico |
1936 | Une femme en danger ( una mujer en peligro ) de José Santugini
avec Enrique del Campo
El bailarín y el trabajador – de Luis Marquina avec Roberto Rey La señorita de Trévelez – de Edgar Neville avec Luis Heredia |
1941 | Héroe al fuerza – de Benito Perojo avec Pedro Chicote |
1942 | La rueda de la vida – de Eusebio Fernández Ardavín
avec Ismael Merlo
El frente de los suspiros – de Juan de Orduña avec Afredo Mayo Idilio en Mallorca – de Max Neufeld avec Luis Arroyo |
1943 | Forja de almas – de Eusebio Fernández Ardavín
avec Francisco Hernández
La Sévillane – de André Hugon avec Fernand Charpin Danza del fuego – de Jorge Salviche avec Luis Arroyo Version espagnole de « La Sévillane » |
1944 | Mi fantástica esposa – de Eduardo García Maroto avec Julio Riscal |
1945 | El crimen de Pepe Conde – de José López Rubio avec Miguel Ligero |
1946 | La gitana y el rey – de Manuel Bengoa
avec Jorge Mistral
La mentira de la gloria – de Julio de Fleischner avec Francisco Bernal |
1947 | Póker de ases – de Ramón Barreiro avec Ricardo Calvo |
1948 | Revelación – de Antonio de Obregón avec Rafael Bardem |
1951 | María Antonia «La Caramba» / La duquesa Cayetana y Goya – de Arturo Ruiz Castillo
avec Alfredo Mayo
Tercio de quites – de Emilio Gómez Muriel avec Mario Cabré |
1976 | La viuda andaluza – de Francisco Betriú avec Francisco Algora |
1982 | Los alegres bribones – de Pancho Bautista avec José Pablo Ruiz |
1988 | Pasodoble – de José Luis Garcia Sánchez avec Fernando Rey |