1954 Poisson d’avril – de Gilles Grangier avec Jacqueline Noëlle, Annie Cordy, Pierre Dux & Maurice Biraud | 1956 La traversée de Paris – de Claude Autant-Lara avec Jean Gabin, Jeannette Batti, Jean Dunot & Louis de Funès | 1964 Le corniaud – de Gérard Oury avec Louis de Funès, Venantino Venantini, Henri Genès & Jean Droze | 1970 Le cercle rouge – de Jean-Pierre Melville avec Yves Montand, Alain Delon, Gian Maria Volonté & Paul Amiot | ||
André Robert Raimbourg naît en Normandie, durant la Première Guerre mondiale, le 27 juillet 1917. Ses parents exploitent une ferme à Prétot-Vicquemare. Il ne connaît pas son père, tué au front. Veuve, sa mère repart pour Bourville, son village natal, à une quinzaine de kilomètres de Saint-Valéry-en-Caux. Elle s’y remarie. André, après son certificat d’études, devient apprenti mitron. Déjà artiste dans l’âme, il fait le pitre dans les fêtes villageoises. Il intègre une fanfare municipale. Ce qui lui permet de faire son service militaire à la musique du régiment qui tient garnison face au Château de Vincennes. Revenu à la vie civile, il participe à des jeux radiophoniques mais la Seconde Guerre mondiale est déclarée. Mobilisé, il suit la débâcle des malheureuses armées françaises. Démobilisé, il pratique tous les métiers dans un Paris occupé.
Il hante aussi les cabarets à la recherche d’un engagement en présentant un personnage de benêt au costume étriqué et en jouant de l’accordéon. Il fait sa première figuration au cinéma dans «Croisières sidérales» (1941) auprès de Madeleine Sologne. C’est à cette époque qu’il connaît la femme de sa vie, Jeanne, qu’il épouse en janvier 43. Il prend alors son nom définitif de scène en référence au village de son enfance. À la libération et au début des années cinquante, Bourvil devient la coqueluche du Paris qui peut enfin s’amuser sans contrainte. Il est partout, dans les cabarets, à la radio. Malgré sa voix qui peine et son physique ingrat, il devient même chanteur d’opérette à côté de Georges Guétary et de Luis Mariano dans des œuvres qui seront plus tard adaptées au grand écran.
Mais le cinéma va progressivement devenir l’activité principale de Bourvil après des débuts timides dans «La ferme du pendu» de Jean Dréville, en 1945. Il tourne, en 1950, avec Jean Boyer dans «Le rosier de Madame Husson», adaptation d’une nouvelle d’un «compatriote» Guy de Maupassant. La même année, il interprète le Léon Dutheil du rôle titre «Le passe-muraille», auprès de l’anglaise Joan Greenwood, d’après l’œuvre satirique de Marcel Aymé. En 1952, il retrouve sa province natale pour «Le trou normand» avec Pierre Larquey et la toute jeune Brigitte Bardot. Il est le faire valoir des héros de films en costume comme Jean Marais dans «Le bossu» (1959) et «Le capitan» (1960). Il aborde un registre plus dramatique avec «La traversée de Paris» (1956) qui le classe définitivement parmi les plus grands. Il donne magnifiquement la réplique à Jean Gabin qu’il retrouve dans «Les misérables» (1957). Sa rencontre avec Gérard Oury va le porter au sommet du «box-office» grâce au «Corniaud» (1964) et à «La grande vadrouille» (1966) avec bien sûr Louis de Funès, mais aussi «Le Cerveau» (1968). Bourvil qui n’a plus rien à prouver travaille même avec l’iconoclaste Jean-Pierre Mocky.
En 1970, loin du gugusse de ses débuts, Bourvil campe un policier inquiétant dans «Le cercle rouge», film noir de Jean-Pierre Melville, avec Alain Delon et Yves Montand. Malgré une maladie de la moelle osseuse, qui le fait beaucoup souffrir, il tourne encore «Le mur de l’Atlantique» avant de s’éteindre prématurément le 23 septembre 1970, entouré de sa femme et de ses deux fils: Dominique et Philippe. Avec ses «crayons», «son eau ferrugineuse», ses chansons et sketches ainsi que sa cinquantaine de films, ce Normand simple au talent immense, laisse à jamais un grand vide dans le cœur de tous les Français.
© Caroline HANOTTE
1941 | Croisières sidérales – de André Zwoboda
avec Madeleine Sologne
Seulement figuration |
1945 | La ferme du pendu – de Jean Dréville avec Léonce Corne |
1946 | Pas si bête – de André Berthomieu avec Suzy Carrier |
1947 | Par la fenêtre – de Gilles Grangier
avec Suzy Delair
Blanc comme neige – de André Berthomieu avec Alice Tissot CM Le studio en folie – de Walter Kapps avec Fred Adison |
1948 | Le cœur sur la main – de André Berthomieu avec Michèle Philippe |
1949 | Miquette et sa mère / Miquette – de Henri-Georges Clouzot
avec Danièle Delorme
Le roi Pandore – de André Berthomieu avec Mathilde Casadesus |
1950 | Le rosier de madame Husson – de Jean Boyer
avec Jacqueline Pagnol
Le passe-muraille / Garou Garou le passe-muraille – de Jean Boyer avec Joan Greenwood |
1951 | Seul dans Paris – de Hervé Bromberger
avec Magali Noël
Cent francs par seconde – de Jean Boyer avec Geneviève Kervine |
1952 | Le trou normand – de Jean Boyer
avec Brigitte Bardot
CM Grrr ! – de André Rigal CM Vedettes buissonnières – de Jacques Guillon avec Véra Norman Seulement apparition |
1953 | Les trois mousquetaires – de André Hunebelle
avec Georges Marchal
Si Versailles m’était conté – de Sacha Guitry avec Claudette Colbert CM Etoiles au soleil – de Jacques Guillon |
1954 | Poisson d’avril – de Gilles Grangier
avec Jacqueline Noëlle
Cadet-Rousselle – de André Hunebelle avec François Périer Le fil à la patte – de Guy Lefranc avec Noël-Noël |
1955 | Les hussards – de Alex Joffé avec Giovanna Ralli |
1956 | La traversée de Paris – de Claude Autant-Lara
avec Jean Gabin
Coupe Volpi du meilleur acteur au festival du cinéma de Venise, Italie Etoile de Cristal du meilleur acteur aux prix de l’Académie du cinéma Français, France Le chanteur de Mexico ( el cantor de México ) de Richard Pottier avec Annie Cordy |
1957 | Les misérables – de Jean-Paul Le Chanois
avec Jean Gabin
Film en 2 parties 1 : 1ère époque 2 : 2ème époque |
1958 | Le miroir à deux faces – de André Cayatte
avec Michèle Morgan
Sérénade au Texas – de Richard Pottier avec Luis Mariano Un drôle de dimanche – de Marc Allégret avec Arletty |
1959 | Le chemin des écoliers – de Michel Boisrond
avec Alain Delon
Le bossu – de André Hunebelle avec Jean Marais La jument verte – de Claude Autant-Lara avec Sandra Milo |
1960 | Le capitan – de André Hunebelle
avec Elsa Martinelli
Fortunat – de Alex Joffé avec Michèle Morgan |
1961 | Le jour le plus long ( the longest day ) de Bernhard Wicki, Ken Annakin, Andrew Marton &
Gerd Oswald avec John Wayne
Tout l’or du monde – de René Clair avec Claude Rich Le tracassin / Les plaisirs de la ville – de Alex Joffé avec Maria Pacôme Tartarin de Tarascon – de Francis Blanche avec Darry Cowl Seulement apparition |
1962 | Les culottes rouges – de Alex Joffé
avec Laurent Terzieff
Les bonnes causes – de Christian-Jaque avec Marina Vlady Un clair de lune à Maubeuge – de Jean Chérasse avec Michel Serrault |
1963 | Un drôle de paroissien – de Jean-Pierre Mocky
avec Jean Poiret
Le magot de Josefa – de Claude Autant-Lara avec Anna Magnani La cuisine au beurre – de Gilles Grangier avec Fernandel |
1964 | La grande frousse / La cité de l’indicible peur – de Jean-Pierre Mocky
avec Jean-Louis Barrault
Le corniaud – de Gérard Oury avec Louis de Funès Le majordome – de Jean Delannoy avec Paul Meurisse Seulement apparition CM Reflets du temps passé – de Marcel Leray |
1965 | Guerre secrète ( the dirty game / the dirty agents / la guerra segreta / spione unter sich ) de
Terence Young , Carlo Lizzani & Christian-Jaque
avec Annie Girardot
La grosse caisse – de Alex Joffé avec Daniel Ceccaldi Les grandes gueules – de Robert Enrico avec Lino Ventura |
1966 | La grande vadrouille – de Gérard Oury
avec Terry-Thomas
Trois enfants dans le désordre – de Léo Joannon avec Jean Lefebvre |
1967 | Les Arnaud – de Léo Joannon
avec Catherine Delaroche
Les cracks – de Alex Joffé avec Robert Hirsch |
1968 | La grande lessive [!] – de Jean-Pierre Mocky
avec Michael Lonsdale
Gonflés à bloc / Le rallye de Monte Carlo / Montecarlo Rally ( those daring young men in their jaunty jalopsies / Monte Carlo or bust / Monte Carlo Rally / quei temerari sulle loro pazze, scatenate, scalcinate carriole / il ralleye di Montecarlo… e tutta quella confusione ) de Ken Annakin avec Tony Curtis Le cerveau – de Gérard Oury avec David Niven |
1969 | L’étalon – de Jean-Pierre Mocky
avec Michael Lonsdale
L’arbre de Noël ( the Christmas tree / when wolves cry ) de Terence Young avec William Holden |
1970 | Clodo – de Georges Clair
avec Raymond Souplex
Le cercle rouge – de Jean-Pierre Melville avec Yves Montand Le mur de l’Atlantique – de Marcel Camus avec Sophie Desmarets |