1980 Loulou – de Maurice Pialat avec Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Guy Marchand & Willy Safar | 1983 A nos amours – de Maurice Pialat avec Sandrine Bonnaire, Christophe Odent & Dominique Besnehard | 1985 Police – de Maurice Pialat avec Sophie Marceau, Gérard Depardieu, Richard Anconina & Pascale Rocard | 1992 Les nuits fauves – de Cyril Collard avec Romane Bohringer, Maria Schneider & Claude Winter | ||
Cyril Collard nait le 19 décembre 1957. Date symbolique puisqu’elle correspond précisément au quarante-septième anniversaire de Jean Genet, coïncidence qu’il a toujours revendiqué. Cyril grandi à Rueil, puis à Versailles, sous l’autorité d’une mère mannequin, speakerine et directrice d’une maison de couture et d’un père à la fois directeur de bureaux d’études et champion de judo. Il est né à leur retour d’un long voyage au Maroc. Cyril est leur unique enfant, un garçon précoce et affirmé, qui entretient sa solitude. Très jeune, il entre dans une école privée très stricte, où il rencontre René-Marc Bini, qui lui restera fidèle jusqu’à sa mort (il a composé la bande originale des «Nuits fauves»). Ensemble, ils suivirent les mêmes études jusqu’en Maths spé. Au cours d’un voyage à Porto Rico avec son père, Cyril a découvre sa passion pour les garçons. À l’époque, il ne fréquente que des filles. C’est sans doute là-bas qu’il a contracté le sida. Au retour, il tente le concours de l’IDHEC. Comme Hervé Guibert, il échoue de très peu.
Cyril Collard débute au cinéma avec René Allio qui l’emploie comme assistant-réalisateur pour son film «L’heure exquise». La même année, il est remarqué par un certain Claude Davy, qui le présente à Maurice Pialat, dont il sera également assistant-réalisateur dans «Loulou» en 1980. En 1983, ils se retrouvent une nouvelle fois avec, en plus, un rôle de figurant pour le film «A nos amours» avec Sandrine Bonnaire. Fort de cette expérience, Cyril réalise et produit, en 1984, son troisième court-métrage, «Alger la blanche» avec Frédéric Deban. Cette œuvre reçoit Le prix de la critique du meilleur court métrage du syndicat français de la critique du cinéma. Cyril Collard collabore, toujours avec Maurice Pialat, pour «Police» (1985) avec Sophie Marceau et Gérard Depardieu. La même année, il trouve un échappatoire dans la drogue, à Tunis. Il découvre l’œuvre de Jean Genet, en qui il se reconnait puisque tous deux étaient animés par la même passion des voyous. Ayant renoncé à adapter le «Journal du voleur» de Genet (comme Hervé Guibert et Patrice Chéreau, tous sont confrontés au même problème: l’auteur a cédé ses droits à la Palestine), il a décidé de faire de ses relations indécises toute son œuvre. En 1987, il a publié son premier roman, «Condamné amour», qui a nécessité cinq ans d’écriture, qu’il adaptera la même année, sous la forme d’un court-métrage, avec Corinne Dacla. Puis il met en scène une émission musicale pour la chaîne de télévision M6. C’est à cette époque qu’il apprend sa séropositivité. Ont suivi «Les nuits fauves», véritable roman autobiographique qui connait un accueil critique guère favorable.
Cyril Collard s’oppose à son rival Hervé Guibert, préférant la vie au laisser-aller. En 1992, il tourne l’adaptation des «Nuits fauves», où il tient le rôle principal aux côtés de Romane Bohringer et signe la bande originale. Ce film est un phénomène de société considérable. Il se fait, malgré lui, le porte-parole de toute une génération qui s’identifie à ce héros rebelle, Cyril Collard disparait le 5 mars 1993, quelques jours avant d’être récompensé à la cérémonie des Césars. C’est un an après que les journalistes ont ouvert une polémique sur ses multiples contaminations. Il fut accusé d’avoir sciemment transmis le virus du sida à ses partenaires. On retrouve dans tous ses récits une poésie très crue, célébrant les souillures, avec des sujets aussi osés que le crime, le barebacking et la pédophilie. Dans des textes a priori désespérés, il parvenait à communiquer un incroyable désir de vivre et d’être aimé, des cris de détresse et d’espoir, magnifiques et chargés d’émotions.
© Christophe LAWNICZAK
1980 | L’heure exquise – de René Allio
avec Jean Allio
Seulement assistant réalisateur Loulou – de Maurice Pialat avec Isabelle Huppert Seulement assistant réalisateur |
1981 | CM La Baule Dakar – de Cyril Collard |
1983 | CM Grand huit – de Cyril Collard
avec Féodor Atkine
+ scénario & interprétation A nos amours – de Maurice Pialat avec Sandrine Bonnaire Seulement assistant réalisateur & interprétation |
1984 | CM Alger la blanche – de Cyril Collard
avec Frédéric Deban
+ scénario, interprétation & production Prix de la critique du meilleur court métrage par le syndicat français de la critique du cinéma, France |
1985 | Police – de Maurice Pialat
avec Gérard Depardieu
Seulement assistant réalisateur |
1987 | CM Condamné amour – de Cyril Collard
avec Corinne Dacla
CM Côté nuit – de Jean-Baptiste Huber avec Jean-Christophe Bouvet Seulement interprétation |
1989 | CM Les raboteurs – de Cyril Collard |
1990 | TV Le lyonnais : Taggers – de Cyril Collard
avec Guillaume Depardieu
+ montage, adaptation & dialogues |
1992 | Les nuits fauves – de Cyril Collard
avec Romane Bohringer
+ scénario, interprétation & musique César du meilleur film, France César de la meilleure première œuvre, France Prix de l’Audience au festival international du jeune cinéma de Turin, Italie |