1931 Ma cousine de Varsovie – de Carmine Gallone avec André Roanne, Madeleine Lambert & Sylvette Fillacier | 1938 Éducation de prince – de Alexander Esway avec Louis Jouvet, Robert Lynen, Jean Daurand & Josette Day | 1939 Le veau gras – de Serge de Poligny avec André Lefaur, Armand Bernard, Dorville & François Périer | 1942 Frédérica – de Jean Boyer avec Charles Trénet, Rellys, Jacqueline Gauthier & Jacques Louvigny | ||
Elvira Popescu naît le 10 mai 1896, à Bucarest, sous le règne de Carol 1er, premier roi de cette nouvelle Roumanie qui vient à peine de libérer, après quatre siècles d’occupation, de la tutelle de la Turquie (Empire Ottoman). La capitale, sous l’impulsion d’architectes français, se fait moderne. La vie artistique y est intense. Tous les Roumains lettrés mettent un point d’honneur à parler un français admirable. C’est dans cette ambiance très francophile qu’Elvira fait ses études au conservatoire d’art dramatique, puis est admise au théâtre national de Bucarest. Elle est figurante dans la superproduction «Independenţa României / Razboiul pentru Independenţa» (L’indépendance de la Roumanie / La guerre pour l’indépendance) filmée par Gregore Brezeanu en 1912. Mais elle débute vraiment au cinéma, en même temps que Ion Finteşteanu dans «La jeune fille de la mansarde» (1923), film de Alfred Halm racontant les amours d’un riche propriétaire et d’une gitane.
Mais Elvira Popescu qui joue déjà le répertoire français est engagée par Louis Verneuil. Il en fait sa comédienne de prédilection. Désormais désignée sous son nom francisé, Elvire Popesco à la forte personnalité et au talent évident, acquiert très vite une grande notoriété. D’abord mariée au comédien Aurel Athanasescu dont elle aura une fille Tatiana, elle épouse en seconde noce le Comte Sébastien Foy, descendant du célèbre Baron Gérard, peintre du Premier Empire. Elle aime à recevoir et le tout Paris se presse dans la propriété du couple. Elle travaille néanmoins beaucoup au théâtre où son accent est mis à profit pour lui faire interpréter des étrangères comme dans «Ma cousine de Varsovie» de Louis Verneuil ou «Tovaritch» de Jacques Deval. Elle tourne son premier film français, en 1930, «L’étrangère» dirigée par Gaston Ravel. Suivront en moins de quinze ans une trentaine d’œuvres. Elle côtoie notamment: Maurice Chevalier dans «L’homme du jour» (1936) de Julien Duvivier; l’extraordinaire Louis Jouvet dans «Education d’un prince» (1938); Erich von Stroheim dans «Derrière la façade» (1938); Fernandel dans «L’héritier des Mondésir» (1940); Henri Garat à trois reprises: «La présidente» (1938), «Le valet maître» (1941) et «Fou d’amour» (1942); mais aussi Jules Berry, Raimu et bien d’autres dont les seconds rôles de l’époque comme Pierre Larquey ou Jean Tissier. Elle est l’une des mères dont Gaby Morlay assure la garde des enfant dans l’émouvant «Voile bleue» (1942) de Jean Stelli.
Après la guerre, Elvire Popesco est à la fois comédienne et codirectrice du Théâtre de Paris puis du Théâtre Marigny. En 1959, elle réapparaît brièvement au cinéma aux côtés de Maurice Ronet et Alain Delon dans «Plein soleil» de René Clément. Elle est la mère de Pierre Mondy (Napoléon Bonaparte) dans «Austerlitz» (1960) de Abel Gance, avec aussi Martine Carol (Joséphine). «Au théâtre ce soir» permet aux téléspectateurs de la revoir dans «La voyante» (1972) de André Roussin, auprès de Pauline Carton.
Elvire Popesco finit sa vie dans son appartement parisien. En 1987, la Grande Dame du théâtre reçoit un Molière d’Honneur, pour l’ensemble de sa prestigieuse carrière. Elle décède, le 11 décembre 1993, presque centenaire. Elle a pu constater avant de mourir que la Roumanie, qu’elle a quittée soixante-dix ans plus tôt, si maltraitée au cours de ce vingtième siècle, s’est enfin libérée du joug communiste tandis que des salles de spectacles et de cinéma peuvent désormais porter son nom dans son pays natal.
© Caroline HANOTTE - Remerciements à Marlène PILAETE
1912 | Independenţa României / Razboiul pentru Independenţa – de Gregore Brezeanu
avec Aristide Demedriade
Seulement figuration |
1923 | La jeune fille de la mansarde / La petite tzigane de la chambre à coucher ( tigăncuşa de la iatac ) de Alfred Halm avec Leon Lefter |
1930 | L’étrangère – de Gaston Ravel avec Fernand Fabre |
1931 | Sa meilleure cliente – de Pierre Colombier
avec André Lefaur
Ma cousine de Varsovie – de Carmine Gallone avec André Roanne |
1934 | Une femme chipée – de Pierre Colombier avec Jules Berry |
1935 | Dora Nelson – de René Guissart
avec Julien Carette
L’amant de madame Vidal – de André Berthomieu avec Victor Boucher |
1936 | Le roi – de Pierre Colombier
avec Raimu
La maison d’en face – de Christian-Jaque avec André Berley L’homme du jour – de Julien Duvivier avec Maurice Chevalier |
1937 | L’habit vert – de Roger Richebé
avec Pierre Larquey
À Venise, une nuit – de Christian-Jaque avec Albert Préjean Le club des aristocrates – de Pierre Colombier avec Réda Caire |
1938 | Tricoche et Cacolet – de Pierre Colombier
avec Saturnin Fabre
La présidente – de Fernand Rivers avec Henri Garat Mon curé chez les riches – de Jean Boyer avec Bach Éducation de prince – de Alexander Esway avec Louis Jouvet Eusèbe député – de André Berthomieu avec Michel Simon Derrière la façade / 32 Rue de Montmartre – de Georges Lacombe & Yves Mirande avec Erich von Stroheim |
1939 | Le veau gras – de Serge de Poligny
avec Dorville
Le bois sacré – de Léon Mathot avec Marcel Dalio Paradis perdu – de Abel Gance avec Fernand Gravey Ils étaient neuf célibataires – de Sacha Guitry avec Max Dearly L’héritier des Mondésir – de Albert Valentin avec Fernandel |
1940 | Parade en sept nuits – de Marc Allégret avec Jean-Louis Barrault |
1941 | Le valet maître – de Paul Mesnier
avec Roger Karl
L’âge d’or – de Jean de Limur avec Jean Tissier |
1942 | Mademoiselle Swing – de Richard Pottier
avec Jean Murat
Le voile bleu – de Jean Stelli avec Fernand Charpin Frédérica – de Jean Boyer avec Charles Trénet |
1943 | Fou d’amour – de Paul Mesnier avec Andrex |
1959 | Plein soleil – de René Clément avec Alain Delon |
1960 | Austerlitz – de Abel Gance avec Pierre Mondy |