1953 La charge infernale (carne de horca) de Ladislas Vajda avec Rossano Brazzi, Fosco Giachetti & José Nieto | 1954 La patrouille des sables – de René Chanas avec Michel Auclair, Dany Carrel, Marc Cassot & Raymond Cordy | 1959 Sentence contre une femme (sentencia contra una mujer) de Antonio Isasi-Isasmendi avec Carlos Otero | 1963 Le bourreau (el verdugo) de Luis García Berlanga avec Nino Manfredi, José Luis López Vázquez & José Isbert | ||
Emma Penella naît Manuela Ruiz Penella dans les derniers jours du règne du Roi d’Espagne Alphonse XIII, le 2 mars 1931 à Madrid. Son grand-père maternel, Manuel Penella Moreno, est un célèbre chef d’orchestre et compositeur d’opérettes dont «El gato montés». Son père Ramón Ruiz Alonso, à l’origine ouvrier typographe, député de la Confédération Espagnole des Droites Autonomes (1933/35) pendant la Seconde République Espagnole, recevra l’ordre d’arrêter le poète Federico García Lorca, au tout début de la guerre civile (août 1936).
Emma Penella, tout comme ses sœurs Elisa Montés et Terele Penella, commence une carrière théâtrale à la fin des années quarante. Vite recrutée par l’industrie cinématographique, elle tient un petit rôle en 1950 dans «Truhanes de honor» de Eduardo García Maroto, une histoire traditionnelle de voyous s’engageant dans la légion espagnole. Deux ans plus tard, Emma Penella est récompensée pour son interprétation dans «L’emprise du désir» (1952) de José Luis Sáenz de Heredia, un drame contemporain avec Raf Vallone et Elena Varzi. C’est le début de près de soixante ans de présence à l’écran et une cinquantaine de films très variés. Emma fait des comédies sans prétention comme «!Ché, qué loco!» (1953) de Ramón Torrado, où elle affronte les pitreries du sympathique acteur argentin Pepe Iglesias. Elle participe à des longs métrages musicaux comme «L’aventurier de Séville» (1953) avec Luis Mariano et «La guerra empieza en Cuba» (1957) de Manuel Mur Oti qui lui donne un double rôle de sœurs jumelles amoureuses de Gustavo Rojo. Mais elle incarne aussi un personnage désabusé aux côtés de Fernando Rey dans le premier film que Juan Antonio Bardem réalise en solo: «Les comédiens» (1954) et tourne avec les grandes vedettes masculines espagnoles de l’époque: Vicente Parra, Fernando Fernán Gómez, José Suárez, Luis Prendes, Alfredo Mayo, etc. Dans les années soixante, elle donne encore toute la mesure de son talent multiforme comme partenaire de Alain Cuny dans «Scano Boa» (1961) de Renato Dall’Ara, José Isbert «Le bourreau» (1963) de Luis García Berlanga mais aussi Darry Cowl et Aldo Maccione, pour le western déjanté «Les terreurs de l’ouest» (1964) de Marino Girolami.
Mariée au producteur Emiliano Piedra, et maman de trois petites filles, l’actrice se fait ensuite plus rare au cinéma mais est encore primée par la profession pour notamment «La busca» (1966) de Angelino Fons, d’après Pío Baroja, avec Jacques Perrin, «Fortunata et Jacinta» (1969), d’après le célèbre roman de Benito Pérez Galdós. Dans l’Espagne post-franquiste, Emma Penella reste une actrice recherchée et travaille, entre autres cinéastes, avec Eloy de la Iglesia qui lui fera tourner un dernier film en 2003. Veuve au début des années quatre-vingt dix, elle retrouve les planches avec notamment «Le malade imaginaire» de Molière. Elle prête aussi sa voix à des dessins animés comme «Les indestructibles» (2004). Elle campe des personnages hauts en couleur dans de nombreux feuilletons télévisés dont la fameuse Doña Charo de la Vega, retraitée véritable pharmacie ambulante de «La que se avicena» (2007).
Emma Penella, sans doute insuffisamment connue en France, mais l’une des comédiennes les plus talentueuses et primées d’Espagne, âgée de soixante-dix sept ans mais souffrant du diabète, s’éteint des suites d’une septicémie, à son domicile madrilène le 27 août 2007.
© Caroline HANOTTE
1950 | Truhanes de honor – de Eduardo García Maroto avec Gustavo Re |
1952 | L’emprise du destin / L’emprise du désir ( los ojos dejan huellas ) de José Luis Sáenz de
Heredia avec Raf Vallone
Prix CEC du meilleur second rôle féminin par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne Barco sin rumbo – de José María Elorrieta avec Gérard Tichy Mascarade d’amour ( doña Francisquita ) de Ladislao Vajda avec José Isbert |
1953 | ¡Che, qué loco! – de Ramón Torrado
avec Fernando Fernández de Córdoba
La charge infernale ( carne de horca / Sierra Morena / il terrore dell’ Andalusia ) de Ladislas Vajda avec Rossano Brazzi L’aventurier de Séville ( aventuras del barbero de Sevilla ) de Ladislao Vajda avec Luis Mariano Comiques / Les comédiens ( cómicos ) de Juan Antonio Bardem avec Fernando Rey |
1954 | La patrouille des sables – de René Chanas
avec Michel Auclair
Tres hombres van a morir – de Feliciano Catalán avec José Toledano Version espagnole de « La patrouille des sables » El guardián del paraíso – de Arturo Ruiz Castillo avec Fernando Fernán Gómez |
1955 | Los peces rojos – de José Antonio Nieves Conde avec Arturo de Córdova |
1956 | Une vraie garce / Désir et péché ( Fedra ) de Manuel Mur Oti
avec Vicente Parra
Prix CEC de la meilleure actrice par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne El batallón de las sombras – de Manuel Mur Oti avec José Suárez |
1957 | Un marido de ida y vuelta – de Luis Lucia
avec Fernando Rey
La guerra empieza en Cuba – de Manuel Mur Oti avec Roberto Rey |
1959 | De espaldas a la puerta – de José María Forqué
avec Luis Prendes
Sentence contre une femme ( sentencia contra una mujer ) de Antonio Isasi-Isasmendi avec Carlos Otero Prix CEC de la meilleure actrice par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne |
1960 | Un ángel tuvo la culpa – de Luis Lucia avec Alfredo Mayo |
1961 | Scano Boa – de Renato Dall’Ara avec Alain Cuny |
1962 | El amor de los amores – de Juan de Orduña
avec Mercedes Gil
Alegre juventud – de Mariano Ozores avec José Luis Ozores |
1963 | La hora incógnita / Dios eligio sus viajeros – de Mariano Ozores Hijo
avec Rafael Arcos
La cuarta ventana – de Julio Coll avec Joaquín Ferrer Carta a una mujer – de Miguel Iglesias avec Luis Prendes Le bourreau ( el verdugo / la ballata del boia ) de Luis García Berlanga avec Nino Manfredi Prix de la meilleure actrice aux prix du syndicat national du spectacle, Espagne Humour noir ( umorismo nero / humorismo negro / la muerte viaja demasiado / black humor / death travel too much ) de Claude Autant-Lara, José Maria Forqué & Giancarlo Zagni avec José Luis López Vázquez Segment « La Mandrilla, Miss Wilma » de José Maria Forqué |
1964 | Les terreurs de l’Ouest ( i magnifici brutos del West / los brutos en el Oeste ) de Marino
Girolami avec Darry Cowl
Les aventuriers de la jungle / La déesse blonde de Rion Beni ( die goldene göttin vom Rio Beni / duelo en el Amazonas / golden goddess of Rio Beni ) de Eugenío Martin avec Pierre Brice |
1965 | Lola, espejo oscuro – de José Luis Sáenz de Heredia & Fernando Merino avec Félix Fernández |
1966 | La busca – de Angelino Fons
avec Jacques Perrin
Prix CEC de la meilleure actrice par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne |
1969 | Fortunata y Jacinta – de Angelino Fons
avec Bruno Corazzari
Prix CEC de la meilleure actrice par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne |
1970 | La primera entrega – de Angelino Fons avec Pilar Bardem |
1974 | La régente ( la regenta ) de Gonzalo Suárez avec Keith Baxter |
1985 | La cardinale ( padre nuestro ) de Francisco Regueiro
avec Francisco Rabal
L’amour sorcier ( el amor brujo ) de Carlos Saura avec Antonio Gades |
1987 | La estanquera de Vallecas – de Eloy de la Iglesia avec José Luis Gómez |
1988 | Viento de cólera – de Pedro de la Sota
avec Juan Echanove
Fugaz – de Nacho Pérez de la Paz avec Pablo Sáez López |
1990 | Doblones de a ocho – de Andrés Linares avec Fernando Guillén Cuervo |
1995 | Mar de luna – de Manolo Matji
avec Amparo Rivelles
Prix CEC de la meilleure actrice par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne |
1997 | Náufragos – de Andrés Pajares avec Andrés Pajares |
1998 | CM Créeme, estoy muerto – de Pedro Fresneda & Francisco Novallas avec Luis Merlo |
1999 | En route pour le palais ( pídele cuentas al rey ) de José Antonio Quirós avec Antonio Resines |
2003 | Los novios búlgaros – de Eloy de la Iglesia avec Fernando Guillén Cuervo |
2005 | DA El sueño de una noche de San Juan – de Ángel de la Cruz & Manolo Gómez
Seulement voix |
2007 | CM Cámara negra. Teatro Victoria Eugenia – de Carlos Rodríguez avec Concha Velasco |