John Ford

Fils de John Augustine Feeney et de Barbara (née Curran), des émigrés venus d’Irlande, John Ford voit le jour le 1er février 1894, à Cape Elizabeth dans le Maine aux Etats-Unis. À Portland Maine, son père exerce plusieurs petits boulots pour subvenir aux besoins de la famille nombreuses (11 enfants): agriculture, pêcheur, ouvrier pour la compagnie de gaz, gardien de saloon et même conseiller municipal. En 1914, il débute sa carrière à Hollywood, pour le compte des Studios Universal. Il exécute plusieurs petits métiers: cascadeur, accessoiriste, acteur de complément, et assistant de son frère Francis Ford dans plusieurs westerns de court métrage. John passe à la réalisation en 1917. Pendant la période du cinéma muet, il écrit et dirige une soixantaine de films, dont la vedette est très régulièrement Harry Carey.

Au début du cinéma parlant, John Ford tourne quelques films pour la Twentieth Century Fox. Prêté à Samuel Golwyn en 1931, il obtient son premier réel succès pour «Arrowsmith» avec Helen Hayes. Ford confirme son talent en 1935, en adaptant le roman de Liam O’Flaherty, «Le mouchard» avec Victor McLaglen. Son magnifique travail de réalisateur lui vaut un prix de la critique new-yorkaise ainsi que son tout premier Oscar. Il s’impose avec des œuvres d’une grande efficacité, parmi lesquelles: «Têtes brûlées» (1932) avec Ralph Bellamy, «Judge Priest» (1934) avec Will Rogers, «Le monde en marche» (1934) avec Madeleine Carroll, «Je n’ai pas tué Lincoln» (1936) avec Warner Baxter, «Marie Stuart» (1936) avec Katharine Hepburn et «Sur la piste des Mohawks» (1939) avec Claudette Colbert.

Durant les années quarante, John Ford enchaîne les triomphes, et certaines de ses productions deviennent des classiques du cinéma américain. De cette grande époque, nous pouvons citer quelques chefs-d’œuvre: «La chevauchée fantastique» (1938) avec John Wayne, «Les raisins de la colère» (1940) avec Henry Fonda (deuxième Oscar) et «Quelle était verte ma vallée» (1941) avec Walter Pidgeon (troisième Oscar). Pendant la Seconde Guerre mondiale, il réalise des documentaires de qualité exceptionnelle. La fin de cette décennie est marquée par un retour à la réalisation de grands westerns, tels que: «La poursuite infernale» (1946) avec Linda Darnell, «Le massacre de Fort Apache» (1947) avec Shirley Temple, «Dieu est mort» (1947) avec Dolores del Rio, «Le fils du désert» (1948) avec Pedro Armendariz et «La charge héroïque» (1949) avec Joanne Dru. La dernière grande période de John Ford débute en 1950 par «Rio Grande» avec Maureen O’Hara. Il maîtrise désormais la production de ses films, et décide un retour aux sources avec la réalisation de «L’homme tranquille» en 1952 avec John Wayne. Son travail est couronné d’une quatrième statuette. John tourne toujours à un rythme effréné, mais il prend également le temps de réaliser des téléfilmset des documentaires. En 1962, il dirige un énième chef-d’œuvre «L’homme qui tua Liberty Valance». Il termine sa carrière par deux films admirables: «Les Cheyennes» (1963) avec Dolores del Rio et «Frontière chinoise» (1966) avec Anne Bancroft.

John Ford se retire en 1971. Rongé par un cancer de l’estomac, il décède le 31 août 1973, à Palm Desert en Californie. Son corps est inhumé au cimetière de Pacific View Memorial Park d’Orange County. Pour résumer sa carrière nous pouvons citer ses propres mots: «J’avais un travail à effectuer, j’aimais ce que je faisais et c’était tout! ».

© Philippe PELLETIER