1936 La madone de l’Atlantique – de Pierre Weill avec Pierre Mingand, Jean Lumière, Nino Constantini & Yvonne Rozille | 1936 Monsieur Personne – de Christian-Jaque avec Jules Berry, André Berley, Anthony Gildès & Henri Marchand | 1941 Un chapeau de paille d’Italie – de Maurice Cammage avec Fernandel, Andrex & Thérèse Dorny | 1942 La main du diable – de Maurice Tourneur avec Pierre Fresnay, Guillaume de Sax & Noël Roquevert | ||
Josseline Gaël naît le 4 février 1917 à Paris. Véritable enfant prodige du cinéma muet, elle commence à tourner sous la direction de Louis Feuillade dès 1924, tout en prenant des cours de danse classique et d’art dramatique.
À l’avènement du parlant, Josseline Gaël a tout juste treize ans. Mais cela ne l’empêche pas de se retrouver dans les studios berlinois pour tourner «Les amours de minuit» en version allemande et française sous la direction de Carl Froelich, Marc Allégret et Augusto Genina. En 1931, elle côtoie Jean Gabin qui fait l’une de ses premières apparitions au cinéma dans «Tout ça ne vaut pas l’amour» de Jacques Tourneur. En 1932, pour ses quinze ans, elle est Julie dans l’adaptation cinématographique de la pièce de Molière «Monsieur de Pourceaugnac». La même année, elle donne la réplique à Françoise Rosay et au jeune premier Georges Rigaud. Quelle actrice de l’époque peut rêver d’un tel palmarès ! Et ce n’est qu’un début...En 1933, elle incarne Cosette dans l’adaptation en trois épisodes du monument littéraire hugolien «Les Misérables», tandis que Harry Baur est Jean Valjean. Elle se retrouve héroïne de Paul Féval en interprétant Aurore aux côtés de Robert Vidalin dans le rôle titre du «Bossu» adapté par René Sti. Elle tourne tous les genres et enchaîne films sur films, près d’une quarantaine en dix ans. Elle est dirigée par les grands metteurs en scène de l’époque: Christian-Jaque, Victor Tourjansky, Pierre Caron, Jean Dréville, Sacha Guitry, etc. Elle donne la réplique à bien des acteurs dont en 1938, le très populaire Henri Garat dans «Les femmes collantes» et un comique qui commence à faire parler de lui, Fernandel, dans «Barnabé» de Alexandre Esway.
Josseline Gaël qui a grandi sur les plateaux, est sans doute une jeune fille étonnante. C’est ainsi qu’elle partage le lit d’un des ses partenaires, le très original Jules Berry de trente quatre ans son aîné. Elle lui donne d’ailleurs une petite fille Michèle. Elle tourne avec son mari sept films dont «Face au destin» (1939) de Henri Fescourt. Même si, sous l’occupation, Josseline tourne un peu moins, elle se produit encore dans près d’une dizaine de films dont «La main du diable» (1942) de Maurice Tourneur, avec Pierre Fresnay et Noël Roquevert. Elle est également la partenaire de Tino Rossi dans «L’île d’Amour» qui, tournée en 1943, sortira l’année suivante.
Pendant la guerre, Josseline rencontre aussi son destin. En effet, elle s’amourache d’un homme plein de prestance. Mais la jeune femme manque totalement de jugement en le choisissant parmi la pire espèce du Milieu lyonnais. Véritable truand, il mène la belle vie en extorquant des fonds et en tuant. Il «travaille» également pour la Gestapo. Il est fusillé à la libération. Josseline qui a profité au mieux des largesses de son amant, est incarcérée à l’été 1944, tandis que son dernier film «Coup de tête» avec André Alerme sort sur les écrans. Elle est jugée deux ans plus tard. En témoignant, son mari Jules Berry lui évite le pire. À vingt-sept ans, Josseline Gaël comprend peut-être mais un peu tard que la vie ce n’est pas du cinéma. Elle ne retrouve pas, bien évidemment, le chemin des studios. Elle se retire en province avec sa mère et sa fille. Elle décède dans une maison de retraite, pas loin d’Angoulême, en Charente, le 10 août 1995. Oubliée de tous, mais c’était sans doute mieux ainsi.
© Caroline HANOTTE
1924 | Le stigmate – de Louis Feuillade
avec Jean Murat
Sérial en 6 épisodes 1 : Le mort vivant 2 : Les deux mères 3 : L’évasion 4 : Nocturnes 5 : La mère prodigue 6 : La main |
1926 | Simone – de Donatien avec Jean Dehelly |
1929 | Une femme a menti – de Charles de Rochefort avec Paul Capellani |
1930 | Les amours de minuit / Les amants de minuit – de Marc Allégret & Augusto Genina
avec Jacques Varennes
Mitternachtsliebe / Geliebte um Mitternacht – de Carl Froelich avec Pierre Batcheff Version allemande de « Les amours de minuit » L’amour chante – de Robert Florey avec Fernand Gravey |
1931 | Tout ça ne vaut pas l’amour / Un vieux garçon – de Jacques Tourneur
avec Jean Gabin
Pour un sou d’amour – de Jean Grémillon avec Raymond Cordy Le monsieur de minuit – de Harry Lachman avec Marcel Simon Baleydier – de Jean Mamy avec Michel Simon |
1932 | Monsieur de Pourceaugnac – de Gaston Ravel & Tony Lekain
avec Armand Bernard
Cœurs joyeux – de Hanns Schwarz & Max de Vaucorbeil avec Gabriel Gabrio Tambour battant – de André Beucler avec Georges Rigaud |
1933 | L’abbé Constantin – de Jean-Paul Paulin
avec Léon Bélières
Un homme en or / Un homme et sa femme – de Jean Dréville avec Harry Baur Les misérables – de Raymond Bernard avec Harry Baur Film en 3 parties 1 : Tempête sous un crâne 2 : Les Thénardier 3 : Liberté, liberté chérie |
1934 | Le monde ou l’on s’ennuie – de Jean de Marguenat
avec André Luguet
Les hommes de la côte – de André Pellenc avec Robert Pizani Le bossu / Le bossu ou Le petit Parisien – de René Sti avec Jim Gérald Jeunes filles à marier – de Jean Vallée avec Maurice Escande Monsieur Sans-Gêne / Le satyre – de Karl Anton avec Fernand Gravey |
1935 | Pluie d’or – de Willy Rozier
avec Dorville
L’enfant du Danube – de André Alexandre & Károly Lajthay avec Pierre Nay Puits en flammes – de Victor Tourjansky avec Raymond Aimos |
1936 | Monsieur Personne – de Christian-Jaque
avec Jules Berry
La madone de l’Atlantique – de Pierre Weill avec Jean Lumière Ma petite marquise – de Robert Péguy avec François Rodon |
1937 | Un scandale aux galeries – de René Sti
avec Roland Toutain
Un déjeuner au soleil – de Marcel Cravenne avec Gaby Morlay Le plus beau gosse de France – de René Pujol avec Bernard Lancret Les deux combinards – de Jacques Houssin avec Georges Milton |
1938 | Son oncle de Normandie / La fugue de Jim Baxter – de Jean Dréville
avec Eddy Lombard
Remontons les Champs-Élysées – de Sacha Guitry & Robert Bibal avec Lucien Baroux Le monsieur de cinq heures – de Pierre Caron avec Julien Carette Les femmes collantes – de Pierre Caron avec Henri Garat Barnabé – de Alexandre Esway avec Fernandel |
1939 | Grand-père – de Robert Péguy
avec Jean Chevrier
Face au destin – de Henri Fescourt avec Jean Aquistapace |
1940 | Chambre 13 – de André Hugon
avec Robert Le Vigan
L’an quarante – de Yves Mirande avec Fernand Charpin |
1941 | La neige sur les pas – de André Berthomieu
avec Pierre Blanchar
Un chapeau de paille d’Italie – de Maurice Cammage avec Andrex |
1942 | La main du diable – de Maurice Tourneur
avec Pierre Fresnay
Une vie de chien – de Maurice Cammage avec Edouard Delmont |
1943 | Le soleil de minuit – de Bernard-Roland avec Aimé Clariond |
1944 | L’île d’amour – de Maurice Cam
avec Tino Rossi
Coup de tête – de René Le Hénaff avec André Alerme |