1944 Le gardian – de Jean de Marguenat avec Tino Rossi, Lilia Vetti, Fransined & Catherine Fonteney | 1950 Maître après dieu – de Louis Daquin avec Pierre Brasseur, Jacques François, Jean Mercure & Louis Seigner | 1971 Quelque part, quelqu’un – de Yannick Bellon avec Roland Dubillard, Hugues Quester & Hélène Dieudonné | 1981 Les ailes de la colombe – de Benoît Jacquot avec Isabelle Huppert, Dominique Sanda & Michele Placido | ||
Née le 14 mai 1925 à Bayonne, Loleh Bellon, de son vrai nom Marie Laure Bellon, est la fille du magistrat Jacques Bellon et de la photographe Denise Bellon. Elle est la sœur cadette de la réalisatrice Yannick Bellon. Enfant et adolescente, elle sert de modèle à sa mère dans des photographies proches du mouvement surréaliste. Baignée dans l’univers artistique, Loleh Bellon suit les cours des comédiens Julien Bertheau et Tania Balachova. Dans l’immédiate après-guerre, elle devient la doublure de Suzanne Flon au Théâtre de l’Atelier dans des pièces de Jean Anouilh puis débute sous la direction de Charles Dullin. C’est le début d’une carrière prestigieuse sur les scènes parisiennes où elle interprète Marie Stuart dans la pièce éponyme en 1956 ou Marguerite Gautier dans «La dame aux camélias» (1963). Elle est mise en scène par Claude Régy dans «L’autre Alexandre» (1957), Peter Brook dans «Le balcon» (1960) de Jean Genet, Jean-Louis Barrault dans «Judith» (1961) de Jean Giraudoux, Georges Wilson dans «L’illusion comique» (1965) de Pierre Corneille ou Patrice Chéreau dans «Le massacre à Paris» (1972).
Au cinéma, Loleh Bellon débute en incarnant la fiancée de Tino Rossi dans «Le gardian» (1945) de Jean de Marguenat. Par la suite, elle devient l’interprète de Louis Daquin qui la sollicite à trois reprises. Louis Daquin la dirige aussi au théâtre dans «Le Colonel Foster plaidera coupable» (1952), pièce interdite après sa première représentation évoquant la répression anti-communiste en France. Mais on se souvient surtout de sa composition de fiancée de Serge Reggiani dans «Casque d’Or » (1951) de Jacques Becker qui consacre Simone Signoret. Mais happée par ses activités théâtrales, elle est absente du grand écran durant deux décennies à l’exception de deux films de Pierre Kast «Le bel âge» (1958) et «La morte-saison des amours» (1960). À partir des années soixante-dix, ses apparitions sur le grand écran se limitent aux films de sa sœur «Quelque part quelqu’un» (1971) où elle partage l’affiche avec Roland Dubillard et «Jamais plus toujours» (1975) avec Bulle Ogier. Elle tourne son dernier rôle dans «Les ailes de la colombe» (1980) de Benoît Jacquot où elle joue la marraine d’une riche héritière orpheline composée par Isabelle Huppert. Avec sa sœur Yannick Bellon, elle collabore au scénario des «Enfants du désordre» (1988) où Emmanuelle Béart incarne une détenue qui se réinsère par l’intermédiaire de la comédie.
A partir de 1977, Loleh Bellon se consacre à l’écriture de pièces de théâtre. Au Studio des Champs-Elysées, Suzanne Flon, Dominique Blanchar et Françoise Lugagne dans «Les dames du jeudi» composent le trio de femmes qui se retrouvent la soixantaine venue. Suzanne Flon devient alors son interprète privilégiée dans des pièces inspirées de l’atmosphère de Tchekhov. On les retrouve ainsi associées à «Changement à vue» (1978), «Le cœur sur la main» (1980), «Une absence» (1988) et «La chambre d’amis» (1995). Elle fait également appel à Nelly Borgeaud à deux reprises dans «De si tendres liens» (1984) et «L’une et l’autre» (1992). Pierre Arditi et Macha Méril sont ses interprètes dans «L’éloignement» (1987) tandis qu’elle adapte «Adriana Monti» de Natalia Ginzburg pour Nathalie Baye. Loleh Bellon décède à l’âge de soixante-quatorze ans des suites d’une hémorragie cérébrale le 22 mai 1999 au Kremlin-Bicêtre. Elle n’a survécu que quelques mois à son mari l’écrivain Claude Roy décédé en 1997 des suites d’un cancer. Son fils Jaime Semprún (1947-2010) est le fruit d’une première union avec l’écrivain, scénariste et homme politique espagnol Jorge Semprún (1923-2011).
© Olivier SINQSOUS
1944 | Le gardian – de Jean de Marguenat avec Tino Rossi |
1948 | Le point du jour – de Louis Daquin
avec Jean Desailly
Le mystère Barton – de Charles Spaak avec Fernand Ledoux |
1949 | Le parfum de la dame en noir – de Louis Daquin avec Serge Reggiani |
1950 | Maître après dieu – de Louis Daquin avec Pierre Brasseur |
1951 | Casque d’or – de Jacques Becker avec Simone Signoret |
1956 | CM Un matin comme les autres – de Yannick Bellon avec Yves Montand |
1958 | Le bel âge – de Pierre Kast avec Jacques Doniol-Valcroze |
1959 | CM Une question d’assurance – de Pierre Kast
avec Etienne Bierry
CM Philippe – de Edouard Molinaro avec Georges Poujouly |
1960 | La morte saison des amours – de Pierre Kast avec Daniel Gélin |
1962 | DO Gustave Moreau – de Nelly Kaplan
Seulement voix & narration |
1966 | DO À l’assaut du ciel / La commune de Paris – de Jean Péré
Seulement voix & narration |
1971 | Quelque part, quelqu’un / Les chemins de la ville – de Yannick Bellon avec Roland Dubillard |
1975 | Jamais plus toujours – de Yannick Bellon avec Jean-Marc Bory |
1981 | Les ailes de la colombe – de Benoît Jacquot avec Isabelle Huppert |
1988 | Les enfants du désordre – de Yannick Bellon
avec Robert Hossein
Seulement scénario |