1952 Bienvenue monsieur Marshall (¡bienvenido Mister Marshall!) de Luis Garcia Berlanga avec José Isbert | 1955 Calabuig (Calabuch) de Luis García Berlanga avec Edmund Gwenn, Valentina Cortese & Franco Fabrizi | 1963 Le bourreau (el verdugo) de Luis García Berlanga avec Nino Manfredi, Emma Penella & José Luis López Vázquez | 1978 La carabine nationale (la escopeta nacional) de Luis García Berlanga avec Luis Escobar & Rafael Alonso | ||
Luis García Berlanga naît le 12 juin 1921 à Valence. Il appartient à une famille aisée, surtout dans cette Espagne du premier quart du vingtième siècle. Son grand-père a été député et sénateur sous la monarchie et son père José a suivi la tradition politique de la famille avant et après la proclamation de la Seconde République Espagnole. Le jeune Luis, de faible constitution, passe un an en Suisse. À son retour, il poursuit ses études chez les Jésuites, mais à la proclamation de la République, les congrégations religieuses enseignantes sont expulsées. La guerre civile va également l’empêcher de suivre une scolarité normale et le cinéaste dira plus tard avoir vécu «de grandes vacances». Son père, député modéré du Front Populaire, est persécuté par les factions d’extrême gauche, et doit paradoxalement s’enfuir de la zone républicaine pour sauver sa vie. Il se réfugie à Tanger mais il est ensuite fait prisonnier par les troupes nationales. Condamné à mort, sa peine sera commuée en prison où il restera jusqu’en 1952.
Dans les derniers mois de la guerre civile espagnole, Luis García Berlanga est appelé par anticipation pour faire son service militaire dans l’armée républicaine. Trois ans plus tard, il s’engage comme volontaire de l’État franquiste pour aller combattre sur le front de l’Est, contre les Soviétiques, et ainsi éviter la peine de mort à son père mais il dira aussi: «On a payé pour sauver la vie de mon père. Moi, en fait, je me suis plutôt engagé pour épater une fille». Réalité, pudeur ou fanfaronnade? C’est déjà tout Berlanga! De retour en Espagne il commence des études de Droit puis de Lettres et finalement il intègre en 1947 la première promotion de l’Institut de Recherches et d’Expérimentations Cinématographiques de Madrid où il fait la connaissance de Juan Antonio Bardem. En 1951, il tourne son premier long métrage à succès, une comédie douce-amère «Ce couple heureux», avec Fernando Fernán Gómez. L’année suivante il se retrouve au festival de Cannes avec «Bienvenue monsieur Marshall» et le génial José Isbert dans le rôle principal. Vont suivre quatorze autres longs métrages en quatre décennies, dans lesquels toujours avec un humour caustique, l’auteur parlera de la société espagnole, durant la guerre civile, à l’époque du franquisme mais aussi de la Transition puis du socialisme triomphant qui n’hésitera pas non plus à critiquer («Todos a la cárcel» 1993). Berlanga présentera également ses fantasmes érotiques, les hommes et leur défaillance face à la femme dans une conception plutôt castratrice, avec notamment Michel Piccoli qu’il dirigera dans «Grandeur nature (1973) et «Paris Tombouctou» (1998).
Luis García Berlanga sera aussi acteur, producteur, scénariste. Il travaillera également pour la télévision (feuilleton sur Blasco Ibáñez en 1997). Il fera un dernier court métrage en 2002. Marié en 1954 avec une demoiselle Manrique de Aragón, le couple aura quatre enfants: Carlos, musicien-compositeur, précurseur de la «movida» madrilène, décédé en 2002; José Luis (cinéaste TV); Jorge (scénariste); et Fernando, présentateur radio. Souffrant de la maladie d’Alzheimer dans les dernières années de sa vie, Berlanga décède chez lui à Madrid, le 13 novembre 2010. Il avait quatre-vingt-neuf ans. Réalisateur assez peu prolifique, avec une œuvre inégale mais quelques grands films inégalés, il a reçu de nombreux prix et honneurs, mais il a gardé, contrairement à beaucoup d’autres, une certaine distance face à la gloire et un scepticisme anarchisant à la Michel Audiard face aux idéologies de tous bords, c’est peut-être ce qui le rend son œuvre aussi attachante et originale.
© Caroline HANOTTE
1948 | DO Paseo por una guerra antigua – de Luis García Berlanga
+ scénario DO Tres cantos – de Luis García Berlanga + scénario |
1949 | DO Le cirque ( el circo ) de Luis García Berlanga
+ scénario |
1951 | Ce couple heureux ( esa pareja feliz ) de Juan Antonio Bardem & Luis Garcia Berlanga
avec Fernando Fernán Gómez
+ scénario Prix de la révélation « Jimeno » par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne |
1952 | Bienvenue monsieur Marshall ( ¡ bienvenido Mister Marshall ! ) de Luis Garcia Berlanga
avec José Isbert
+ sujet & scénario Prix du scénario au festival du cinéma de Cannes, France Prix International du film de bonne humeur au festival du cinéma de Cannes, France Prix CEC du meilleur scénario original par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne |
1953 | Novio a la vista – de Luis García Berlanga
avec Antonio Riquelme
+ scénario Sang et lumière ( sangre y luces ) de Georges Rouquier avec Zsa Zsa Gabor Seulement adaptation & scénario |
1955 | Calabuig ( Calabuch / the rocket from Calabuch ) de Luis García Berlanga
avec Edmund Gwenn
+ dialogues & scénario Prix des meilleurs dialogues aux prix du syndicat national du spectacle, Espagne Prix OCIC au festival du cinéma de Venise, Italie |
1956 | Les jeudis miraculeux ( los jueves milagro / arrivederci Dimas / miracles of Thursday ) de
Luis Garcia Berlanga avec Richard Basehart
+ sujet & scénario Prix CEC du meilleur scénario original par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne Mention d’Honneur au festival international du cinéma de Valladolid, Espagne |
1957 | Familia provisional – de Francisco Rovira Beleta
avec Arturo Fernández
Seulement sujet & scénario |
1958 | Tenemos 18 años / Tenemos dieciocho años – de Jesus Franco
avec Isana Medel
Seulement production |
1959 | CM Se vende un tranvía – de Juan Estelrich
avec Pedro Beltrán
Seulement sujet, scénario, interprétation & supervision |
1961 | Placido, le prince des pauvres ( Plácido ) de Luis García Berlanga
avec José Luis López Vázquez
+ sujet & scénario Prix CEC du meilleur réalisateur par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne Saint Jordi du meilleur film espagnol aux prix Sant Jordi de Barcelone, Espagne Saint Jordi du meilleur réalisateur espagnol aux prix Sant Jordi de Barcelone, Espagne |
1962 | Les quatre vérités ( las cuatro verdades / le quattro verità / three fables of love ) de Alessandro
Blasetti, René Clair, Luis García Berlanga & Hervé Bromberger
avec Ángel Álvarez
+ adaptation & scénario – Segment « La mort et le bûcheron » |
1963 | Le bourreau ( el verdugo / la ballata del boia ) de Luis García Berlanga
avec Nino Manfredi
+ sujet & scénario Prix CEC du meilleur scénario original par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne Saint Jordi du meilleur film espagnol aux prix Sant Jordi de Barcelone, Espagne Prix FIPRESCI au festival du cinéma de Venise, Italie |
1964 | El extraño viaje – de Fernando Fernán Gómez
avec Tota Alba
Seulement sujet TV Les fables de La Fontaine – de Luis García Berlanga avec Rossano Brazzi Série – Seulement réalisation d’un épisode |
1967 | La boutique ( las pirañas ) de Luis García Berlanga
avec Ana María Campoy
+ sujet & scénario Tuset Street – de Luis Marquina & Jorge Grau avec Sara Montiel Seulement interprétation Días de viejo color – de Pedro Olea avec Andrés Resino Seulement interprétation No somos de piedra – de Manuel Summers avec Lucia Bosé Seulement interprétation CM Flash 01 – de Félix Martialay avec Rocío Jurado Seulement apparition |
1968 | Mister Blymann / Tu mourras dans ton cercueil ( Sharon vestida de rojo ) de Germán
Lorente avec George Chakiris
Seulement interprétation CM Flash 13 – de Félix Martialay avec Merche Esmeralda Seulement apparition |
1969 | ¡ Vivan los novios ! – de Luis García Berlanga
avec Manuel Alexandre
+ sujet & scénario |
1971 | CM Apunte sobre Ana – de Diego Galán
avec Pedro Olea
Seulement interprétation |
1973 | Grandeur nature ( tamaño natural ) de Luis García Berlanga
avec Valentine Tessier
+ adaptation & scénario |
1974 | Alla mia cara mamma nel giorno del suo compleanno – de Luciano Salce
avec Lila Kedrova
Seulement scénario |
1977 | Una noche embarazosa – de René Cardona Jr.
avec Lando Buzzanca
Seulement scénario |
1978 | La carabine nationale ( la escopeta nacional ) de Luis García Berlanga
avec Luis Escobar
+ sujet & scénario |
1979 | Cuentos eróticos – de Enrique Brasó, Jaime Chávarri, Fernando Colomo, Emma Cohen, Jesús
García de Dueñas, Augusto Martínez Torres, Josefina Molina, Juan Tébar & Alfonso
Ungría avec Juan Diego
Seulement apparition |
1981 | Patrimoine national ( patrimonio nacional ) de Luis García Berlanga
avec Alfredo Mayo
+ scénario Saint Jordi du meilleur film espagnol aux prix Sant Jordi de Barcelone, Espagne Un pasota con corbata – de Jesús Terrón avec Ángel Álvarez Seulement interprétation CM Nostalgia de comedia muda – de Antonio Navarro & Javier Reyes avec Verónica Forqué Seulement interprétation CM Retratos en el retrete – de Isidro Moreno avec José Sacristán Seulement interprétation |
1982 | Nacional III – de Luis Garcia Berlanga
avec Luis Ciges
+ sujet & scénario |
1984 | De mica en mica s’omple la pica = de Carlos Benpar
avec Conrado San Martín
Seulement interprétation La vaquilla – de Luis García Berlanga avec Alfredo Landa + sujet & scénario |
1985 | A la pálida luz de la luna – de José María González Sinde
avec Esperanza Roy
Seulement apparition |
1987 | Moros y cristianos – de Luis García Berlanga
avec Fernando Fernán Gómez
+ sujet & scénario |
1990 | DO El encargo del cazador – de Joaquim Jordà
avec Manuel Delgado
Seulement apparition |
1993 | Todos a la cárcel – de Luis García Berlanga
avec Chus Lampreave
+ sujet & scénario Goya du meilleur film, Espagne Goya du meilleur réalisateur, Espagne Prix CEC du meilleur réalisateur par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne |
1994 | CM La vida siempre es corta – de Miguel Albaladejo
avec José Sazatornil
Seulement interprétation |
1997 | TV Blasco Ibáñez – de Luis García Berlanga
avec Ramón Langa
Série |
1998 | Paris-Tombouctou ( París Tombuctú ) de Luis García Berlanga
avec Michel Piccoli
+ sujet & scénario Prix du meilleur film Latino-américain au festival du cinéma de Mar del Plata, Argentine Prix OCIC au festival du cinéma de Mar del Plata, Argentine Cuando el mundo se acabe te seguiré amando – de Pilar Sueiro avec Juan Becerra Seulement apparition |
2000 | Corazón de bombón – de Álvaro Sáenz de Heredia
avec Ágata Lys
Seulement apparition DO Extranjeros de sí mismos – de José Luis López-Linares & Javier Rioyo avec Barbara Jacobs Seulement apparition |
2001 | CM El apagón – de José María Caro
avec Carmen Maura
Seulement interprétation |
2002 | CM El sueño de la maestra – de Luis García Berlanga
avec Santiago Segura
+ scénario |
2004 | CM De Kuleshov a Berlanga – de Guillermo García-Ramos
avec Juan Manuel Cifuentes
Seulement apparition |
2005 | DO Cineastas contra magnates – de Carlos Benpar
avec Woody Allen
Seulement apparition DO Calle Bardem – de Alberto Leal avec José Luis Castro Seulement apparition |
AUTRES PRIX : | |
Prix Prince des Asturies, Espagne ( 1986 ) Mention Spéciale aux prix Turia, Espagne ( 1992 ) Prix Cinemania aux Prix Ondas de Barcelone, Espagne ( 1999 ) Prix Spécial aux prix Fotogramas, Espagne ( 1999 ) Prix d’Honneur aux prix ADIRCAE de Madrid, Espagne ( 2002 ) |