1922 La maison du mystère – de Alexandre Volkoff avec Ivan Mosjoukine, Charles Vanel, Nicolas Koline & José Davert | 1927 La merveilleuse vie de Jeanne d’Arc, fille de Lorraine – de Marco de Gastyne avec Gaston Modot & Jean Dalbe | 1927 Napoléon – de Abel Gance avec Albert Dieudonné, Edmond Van Daële, Antonin Artaud & Gina Manès | 1930 Le rêve – de Jacques de Baroncelli avec Charles Le Bargy, Jaque-Catelain, Paul Amiot & Germaine Dermoz | ||
Un film marque la carrière de Simone Genevois: «La merveilleuse aventure de Jeanne d’Arc» (1927), de Marco de Gastyne. L’actrice donne sans doute l’interprétation la plus fraîche et la plus émouvante de la Pucelle. Elle donne à voir, non; seulement l’intrépide guerrière, qui veut bouter les Anglais hors de France, mais aussi la naïve bergère qui, en menant ses troupeaux au pâturage, est saisie d’une sainte émotion en entendant des voix célestes. Moins mystique sans doute que Renée Falconetti, dans «La passion de Jeanne d’Arc» (1928), de Carl Theodor Dreyer, qui, tourné à la même époque, a fini par éclipser le film de Marco de Gastyne, Simone Genevois habite son rôle avec un mélange de candeur et de ferveur qui emporte l’adhésion. Et, en combattante inspirée, elle a fière allure à la tête des milliers de figurants que le réalisateur a placés sous ses ordres. Dans les scènes du siège d’Orléans, l’actrice insiste d’ailleurs pour porter une véritable armure, qui pèse plus de vingt kilos.
Née en 1912, dans un milieu modeste, Simone Genevois pose toute enfant pour des cartes postales. C’est ce qui lui vaut d’être remarquée par le réalisateur Gérard Bourgeois, qui a besoin d’une petite fille pour jouer le rôle d’une orpheline dans «Protéa IV ou les mystères du château de Malmort» (1917). Simone Genevois a cinq ans et, à la suite de ce film, elle devient la première enfant star du cinéma français. En effet, elle tient, dans une série de films, le rôle principal, celui d’une fillette qui porte son prénom. Elle paraît ainsi dans «Petite Simone» (1918), de Julien Clément, «Le rêve de Simone» (1918), une bande anonyme, ou encore «Simone» (1918), de Camille de Morlhon. Plus tard, elle aide Poucette, le fils d’un détective amateur, à retrouver un enfant disparu, dans un film à épisodes de Adrien Caillard, «Poucette ou le plus jeune détective du monde» (1919), inspiré du roman d’Alfred Machard.
Simone Genevois joue aussi la fille d’un chef d’orchestre, Léon Bernard, dans «Papa bon cœur» (1920), de Jacques Grétillat, qui fera surtout une carrière de comédien. Elle est aussi la fille du grand acteur russe Ivan Mosjoukine dans «Au travail», (1919), de Henri Pouctal, d’après une nouvelle de Zola. Dans ces films, la petite Simone est souvent vouée au malheur. Orpheline ou abandonnée, elle doit verser des torrents de larmes sur le plateau. L’actrice confiera plus tard que ces mélodrames ont provoqué chez elle une répugnance marquée pour les épanchements lacrymaux.
Pourtant, elle finit par quitter les verts rivages de l’enfance pour incarner Pauline Bonaparte dans le «Napoléon» (1925) de Abel Gance. Puis Simone Genevois devient adulte au moment où le cinéma accède à la parole. Et, comme pour la plupart des enfants stars, ce n’est pas une période faste pour la jeune comédienne. Pourtant, quelques rôles notables s’offrent encore à elle: celui d’Angélique, une jeune fille recueillie, dans son enfance, par un couple modeste, et qui ne peut épouser l’homme qu’elle aime parce qu’il est le rejeton d’un prélat! («Le rêve» (1930) de Jacques de Baroncelli). Après avoir été Jeanne d’Arc pour Marco de Gastyne, elle tourne à nouveau sous sa direction, dans «Une belle garce» (1930). Elle s’y oppose à la «garce» Gina Manès. Simone Genevois tourne un dernier film, «La marche nuptiale» (1934), de Mario Bonnard, puis se retire dans sa prime jeunesse. Elle restera pour jamais cette pastourelle des marches de l’Est touchée par la grâce. Simone Genevois décède en Suisse, le 16 décembre 1995.
© Jean-Pascal LHARDY
1913 | CM Le collier de Kali – de Victorin Jasset avec Camille Bardou |
1916 | Le scandale – de Jacques de Baroncelli avec Georges Rollin |
1917 | Le torrent – de Louis Mercanton & René Hervil
avec Henry Roussel
Protéa ou les mystères du château de Malmort / Protéa 4 – de Gérard Bourgeois avec Luc Dartagnan Film en 6 parties 1 : Une mission sacrée 2 : Dans la gueule du loup 3 : La voûte infernale 4 : L’héroïque Teddy 5 : Le saut de la mort 6 : Aux mains du pirate sous-marin |
1918 | Simone – de Camille de Morlhon
avec Edmond Duquesne
CM La tisane – de Julien Clément avec Julien Clément CM Petite Simone – de Julien Clément CM Le rêve de Simone – de ? CM Simone veut un petit frère – de ? CM Seul – de ? avec Julien Clément CM Médard est rentré saoul – de Jacques Grétillat avec Charles Lamy CM Les gosses dans le ruines – de Welsh & George Pearson avec Georges Colin CM Comme au cinéma – de ? |
1919 | Mea Culpa – de Georges Champavert
avec Suzanne Grandais
L’effroyable doute – de Jacques Grétillat avec Berthe Jalabert Travail / Au travail – de Henri Pouctal avec Léon Mathot Sérial en 7 épisodes 1 : L’effort humain 2 : L’apostolat 3 : La lutte 4 : L’hymne au travail 5 : Justice 6 : La montée du peuple 7 : La paix dans le travail Poucette ou la plus jeune detective du monde – de Adrien Caillard avec Maurice Touzé Film en 2 parties 1 : En plein mystère 2 : Jusqu’au bout j’attendrai CM Un ange passe – de ? |
1920 | Arthur Flambard – de Semery
avec Paul Ollivier
Papa bon cœur – de Jacques Grétillat avec Emile Drain CM Le syndicat des fessées – de Alfred Machard avec Maurice Touzé |
1921 | Un million dans une main d’enfant – de Adrien Caillard avec Albert Mayer |
1922 | Rapax – de Paul Garbagni & Jean Faber
avec Lucien Cazalis
Sérial en 6 épisodes 1 : Titre inconnu 2 : Titre inconnu 3 : Titre inconnu 4 : Titre inconnu 5 : Titre inconnu 6 : Titre inconnu La maison du mystère – de Alexandre Volkoff avec Ivan Mosjoukine Sérial en 10 épisodes 1 : L’ami félon 2 : Le secret de l’étang 3 : L’ambition au service de la haine 4 : L’implacable verdict 5 : Le pont vivant 6 : La voix du sang 7 : Les caprices du destin 8 : En champ clos 9 : Les angoisses de Corradin 10 : Le triomphe de l’amour |
1926 | La tournée Farigoule – de Marcel Manchez avec Charles Martinelli |
1927 | Napoléon / Napoléon Bonaparte / Napoléon vu par Abel Gance – de Abel Gance
avec Albert Dieudonné
André Cornelis – de Jean Kemm avec Suzy Pierson La merveilleuse vie de Jeanne d’Arc, fille de Lorraine – de Marco de Gastyne avec Gaston Modot |
1930 | Le rêve – de Jacques de Baroncelli
avec Charles Le Bargy
Une belle garce – de Marco de Gastyne avec Gabriel Gabrio |
1932 | Le cas du docteur Brenner – de Jean Daumery avec Jean Marchat |
1934 | La marche nuptiale – de Mario Bonnard avec Henri Rollan |
1935 | CM Quand les feuilles tomberont – de Mario-Pierre Badouaille avec Urbain Villard |