1956 Les évadés de l’enfer (back from eternity) de John Farrow avec Robert Ryan, Rod Steiger & Fred Clark | 1957 Valerie – de Gerd Oswald avec Anthony Steel, Sterling Hayden, Peter Walker, Robert Adler & Jerry Barclay | 1959 La douceur de vivre (la dolce vita) de Federico Fellini avec Marcello Mastroianni & Lex Barker & Alain Cuny | 1961 Les mongols (i mongoli) de André De Toth, Riccardo Freda & Leopoldo Savona avec Jack Palance & Franco Silva | ||
«Marcello, Marcello, come here»: cet appel résonne pour toujours à l’oreille du cinéphile. La traîne d’une longue robe noire, qui nage sur les eaux de la fontaine de Trevi, un visage sensuel offert à l’averse ruisselante, une crinière blonde déroulée sur les épaules nues... c’est la miraculeuse image de cinéma de «La dolce vita» (1959) de Federico Fellini. Et c’est le triomphe de Anita Ekberg, la femme d’un film, la femme d’une séquence légendaire, qui marquera à jamais le cœur et l’esprit de tous les amoureux du cinéma. Et il est bien vrai que Anita Ekberg, née le 29 septembre 1931 à Malmö, en Suède, sera toujours plus un «sex-symbol» qu’une actrice.
Blonde et sculpturale, elle fut surnommée Miss Iceberg par Frank Sinatra, un homme à femmes qui rend ainsi hommage à sa faculté de faire fondre les hommes. C’est cette plastique impeccable qui lui vaut d’être élue Miss Suède, en 1951, et force est de constater que des recherches poussées ne donnent aucun renseignement quant à une éventuelle organisation, la même année, d’un concours «Miss Univers» auquel elle aurait soi-disant participé. Restant en Amérique, Anita Ekberg devient mannequin et remplace Marilyn Monroe dans le show télévisé de Bob Hope. Remarqué par Howard Hughes, elle signe un contrat sous son égide, qui ne mène nulle part. C’est à la Universal qu’elle fait des débuts, avant que John Wayne, qui coproduit le film, lui offre son premier vrai rôle, celui d’une Chinoise, dans «L’allée sanglante» (1955) de William A. Wellman. Durant cinq ans, sa carrière se développe à Hollywood. Elle est la princesse Kouraguine, dans le «Guerre et paix» (1956) de King Vidor. Elle est aussi la faire-valoir pulpeuse de films d’aventures, comme «Les échappés du néant» (1956) de John Farrow, où elle fait partie des rescapés d’un crash d’avion dans une jungle peuplée de cannibales ou «Zarak le valeureux» (1956) de Terence Young, où elle fait perdre la tête à Victor Mature. Elle se permet de jouer son propre rôle, dans «Un vrai cinglé de cinéma» (1956) auprès d’un Jerry Lewis qui rêve de rejoindre une certaine Anita, star d’Hollywood. Comme si aucun personnage de fiction ne pouvait rivaliser avec l’érotisme somptueux de Anita Ekberg. Comme si elle était, à la ville comme à l’écran, sa composition la plus achevée.
Et puis c’est «La dolce vita» et Federico Fellini, qu’elle retrouve à deux reprises, pour «Les clowns», en 1970, et «Intervista», en 1987, où, à nouveau, elle se contente d’être elle-même, retrouvant la fontaine de Trevi et Marcello Mastroianni. À partir du milieu des années 1960, elle tourne une série de films italiens, dont aucun ne mérite vraiment de rester dans les mémoires: la voilà donc droguée dans «Le cobra» (1966) de Mario Sequi; collaboratrice d’un archéologue à la recherche de la tombe d’un pharaon, interprété par Robert Taylor, dans «La sfinge d’oro» (1967); héritière d’un château peuplé de vampires dans «Malenka» (1968) de Amando De Ossorio; mère maquerelle dans un «giallio» sanglant, «Maison de rendez-vous» (1972) de Fernandino Merighi. Elle paraît aussi dans «Bambola» (1996) de Bigas Luna, et interprète une chanteuse amoureuse d’un nain dans «Le nain rouge» (1997) de Yvan Le Moine. À force de gaspiller son talent dans des films insipides, on finit par l’oublier. En 2009, victime d’une chute, l’actrice quitte son appartement, qui est incendié et cambriolé. En 2011, la star déchue et esseulée lance un véritable cri d’alarme: elle ne peut plus subvenir à ses besoins et doit faire appel à la fondation Federico Fellini. Et c’est le 11 janvier 2015 que Anita Ekberg décède près de Rome, à Rocca di Papa.
© Jean-Pascal LHARDY
1952 | Le gentilhomme de la Louisiane ( the Mississippi gambler ) de Rudolph Maté avec Tyrone Power |
1953 | Deux nigauds chez Vénus ( Abbott and Costello goes to Mars / on to Mars / rocket and roll )
de Charles Lamont avec Bud Abbott
La séductrice aux cheveux rouges ( take me to town ) de Douglas Sirk avec Sterling Hayden La légende de l’épée magique / L’épée magique ( the golden blade ) de Nathan Juran avec Rock Hudson |
1955 | L’allée sanglante ( blood alley ) de William A. Wellman
avec John Wayne
Artistes et modèles ( artists and models ) de Frank Tashlin avec Dean Martin |
1956 | Guerre et paix ( war and peace ) de King Vidor
avec Henry Fonda
Les évadés de l’enfer / Les échappés du néant ( back from eternity ) de John Farrow avec Robert Ryan Un vrai cinglé de cinéma ( Hollywood or bust ) de Frank Tashlin avec Jerry Lewis Un vol sensationnel ( man in the vault ) de Andrew V. McLaglen avec William Campbell Zarak le valeureux ( Zarak ) de Terence Young avec Victor Mature |
1957 | Police internationale ( pickup alley / Interpol ) de John Gilling
avec Trevor Howard
Valerie – de Gerd Oswald avec Anthony Steel À Paris tous les deux ( Paris holiday ) de Gerd Oswald avec Fernandel Signes particuliers : Néant / L’énigme du diamant bleu ( the man inside ) de John Gilling avec Jack Palance |
1958 | Le ballet du désir / La Vénus blonde ( screaming Mimi ) de Gerd Oswald
avec Philip Carey
Sous le signe de Rome ( nel segno di Roma / sotto il segno di Roma / la regina del deserto ) de Guido Brignone avec Folco Lulli Les trois etc. du colonel ( le tre eccetera del colonello ) de Claude Boissol avec Vittorio De Sica |
1959 | La douceur de vivre ( la dolce vita ) de Federico Fellini
avec Lex Barker
Le dernier train de Shanghai ( apocalisse sul fiume giallo ) de Renzo Merusi avec Georges Marchal |
1960 | Petites femmes et haute finance ( anomina cocottes ) de Camillo Mastrocinque
avec Francis Blanche
A porte chiuse – de Dino Risi avec Claudio Gora |
1961 | Les mongols ( i mongoli ) de André De Toth, Riccardo Freda & Leopoldo Savona
avec Pierre Cressoy
Boccace 70 ( boccacio 70 ) de Luchino Visconti, Federico Fellini, Mario Monicelli & Vittorio avec Peppino De Filippo Segment « Le tentazioni del dottor Antonio » de Federico Fellini |
1962 | DO Lyyke og krone – de Colbjörn Helander & Stein Sælen
avec Eddie Constantine
Seulement apparition |
1963 | Appelez-moi Bwana / Appelez-moi chef ( call me Bwana ) de Gordon Douglas
avec Bob Hope
Quatre du Texas ( four for Texas ) de Robert Aldrich avec Frank Sinatra |
1964 | Bianco, rosso, giallo, rosa – de Massimo Mida avec Carlo Giuffrè |
1965 | ABC contre Hercule Poirot ( the alphabet murders / the ABC murders ) de Frank Tashlin
avec Tony Randall
Belles d’un soir / Parade d’amour ( das liebeskarussell ) de Alfred Weidenmann, Rolf Thiele & Axel von Ambesser avec Curd Jürgens |
1966 | Comment j’ai appris à aimer les femmes ( das gewisse etwas der frauen / come imparai ad
amare le donne ) de Luciano Salce
avec Robert Hoffmann
Jerry sur la lune / Tiens bon la rampe Jerry ! ( way… way… out ) de Gordon Douglas avec Robert Morley Scusi, lei è favorevole o contrario ? – de Alberto Sordi avec Dario Argento Le cobra ( il cobra / the cobra / el cobra ) de Mario Sequi avec Dana Andrews |
1967 | La sfinge d’oro / The glass sphinx / La esfinge de cristal – de Luigi Scattini
avec Robert Taylor
Sept fois femme ( woman times seven ) de Vittorio De Sica avec Michael Caine La nuit du grand massacre ( crónica de un atroco / la lunga notte di Tombstone ) de Jaime Jesús Balcázar avec Tomas Milian |
1968 | Malenka (Malenka, la nipote del vampiro / Malenka : la sobrina del vampiro / la nipote del vampiro / the niece of the vampire / the vampire’s niece / bloody girl / fangs of the living dead / Malenka la risposta del vampiro / Malenka the vampire ) de Armando de Ossorio avec Gianni Medici |
1969 | Mardi, c’est donc la Belgique ( if it’s Tuesday, this must be Belgium ) de Mel Stuart
avec Ben Gazzara
Un sudario a la medida / Candidato per un assassinio / A candidate for a killing – de José Maria Elorrieta avec John Richardson La mort sonne toujours deux fois ( blonde köder für den mörder / la morte bussa due volte / death knocks twice ) de Harald Philipp avec Dean Reed Quella chiara notte d’ottobre – de Massimo Franciosa avec Venantino Venantini |
1970 | Il divorzio – de Romolo Guerrieri
avec Vittorio Gassman
Il debito coniugale – de Franco Prosperi avec Lando Buzzanca Les clowns ( i clowns ) de Federico Fellini avec Pierre Etaix |
1971 | Maison de rendez-vous ( casa d’appuntamento / the bogeyman and the french murders /
murder in Paris / the Paris sex murders ) de Ferdinando Merighi
avec Howard Vernon
La longue chevauchée de la vengeance ( la lunga cavalcata della vendetta / deadly trackers / long cavalcade of vengeance ) de Tanio Boccia avec Richard Harrison |
1972 | Northeast of Seoul – de David Lowell Rich avec John Ireland |
1974 | CM Anno Schmidt – de Sebastian Schadhauser avec Rafael Alberti |
1975 | El valle de las viudas / Das tal der tanzenden witwen / Valley of the dancing widows – de Volker Vogeler avec Georges Rigaud |
1978 | La nonne qui tue / La petite sœur du diable ( suor omicidi ) de Giulio Berruti avec Massimo Serato |
1979 | Nom de code : S.H.E. ( S+H+E: Security Hazards Expert ) de Robert Michael Lewis avec Omar Sharif |
1982 | Cicciabomba – de Umberto Lenzi avec Dario Caporaso |
1983 | DO Zoom su Fellini – de Gianfranco Angelucci
avec Terence Stamp
Seulement apparition |
1986 | Dolce pelle di Angela – de Andrea Bianchi avec Carlo Mucari |
1987 | Intervista – de Federico Fellini avec Marcello Mastroianni |
1991 | Il conte Max – de Christian De Sica
avec Ornella Muti
Cattive ragazze – de Marina Ripa Di Meana avec Burt Young |
1992 | Ambrogio – de Wilma Labate avec Roberto Citran |
1996 | Bámbola – de Bigas Luna avec Stefano Dionisi |
1997 | Le nain rouge – de Yvan Le Moine avec Michel Peyrelon |
2003 | DO Federico Fellini : Mit den augen der anderen – de Eckhardt Schmidt
avec Dino De Laurentiis
Seulement apparition |
2008 | DO Noi che abbiamo fatto la dolce vita – de Gianfranco Mingozzi
avec Adriano Celentano
Seulement apparition |
AUTRES PRIX : | |
Golden Globe du meilleur espoir féminin, USA ( 1956 ) Prix Capri Legend aux prix Capri Hollywood de Capri, Italie ( 2003 ) |