![]() 1936 Le mioche – de Léonide Moguy avec Lucien Baroux, Pauline Carton, Jean Périer & Marcel Carpentier | ![]() 1937 Mollenard – de Robert Siodmak avec Harry Baur, Albert Préjean, Pierre Renoir & Jacques Louvigny | ![]() 1941 Soyez les bienvenus – de Jacques de Baroncelli avec Lucien Baroux, Jules Berry & André Lefaur | ![]() 1948 Les parents terribles – de Jean Cocteau avec Jean Marais, Josette Day, Yvonne de Bray & Marcel André | ||
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Gabrielle Dorziat naît Marie-Odile Léonie Gabrielle Sigrist, le 25 janvier 1880, à Épernay en Champagne. Fille d’un industriel, elle commence une carrière théâtrale au tout début du vingtième siècle. La qualité de son jeu de scène, alliée à sa distinction naturelle, en fait très vite une comédienne, renommée des scènes parisiennes, qui donne la réplique à Lucien Guitry et Louis Jouvet. Elle apparaît, en 1921, dans un film muet de Henry Houry «L’infante à la rose» avec Georges Lannes et Emilio Portes. Cette expérience reste cependant sans lendemain immédiat. En 1925, elle épouse Michel de Zogheb, apparenté au roi d’Egypte Fouad 1er. Elle retrouve le cinéma à l’approche de la soixantaine pour jouer dans «Mayerling» (1935) de Anatole Litvak, l’impératrice Sissi mère de Rodolphe, alias Charles Boyer, qui meurt avec sa jeune maîtresse jouée par Danielle Darrieux. Elle sera quatre ans plus tard l’archiduchesse Marie-Thérèse, tante de Rodolphe pour «De Mayerling à Sarajevo» (1940) de Max Ophüls. Tantôt très collet monté tantôt beaucoup plus frivole, elle est aussi la maman de Henri Garat dans «L’amour veille» (1937) et celle du tout jeune Jean Pâqui dans «La chaleur du sein» (1938). Elle devient la terrible épouse du commandant «Mollenard» joué par Harry Baur, dirigé par Robert Siodmak mais aussi la partenaire de André Luguet dans «Êtes-vous jalouse?» du frère aîné de René Clair, Henri Chomette. Citons encore l’enquête policière de Georges Lacombe «Derrière la façade» (1938) et la très cruelle «Fin du jour» (1939) avec Victor Francen. Juste avant l’invasion allemande, elle tourne avec Josephine Baker dans «Fausse alerte» qui sortira seulement en 1945.
Durant l’occupation, Gabrielle Dorziat continue à se produire au théâtre. Elle est aussi la directrice de Danielle Darrieux dans l’immense succès «Premier rendez-vous» (1941) de Henri Decoin, avec Fernand Ledoux et Louis Jourdan. Pour «L’échec au Roy» de Jean-Paul Paulin, elle incarne Madame de Maintenon. Elle retrouve Odette Joyeux dans «Le baron fantôme» avec Jany Holt. Redoutable dans «Le Voyageur de la Toussaint» de Louis Daquin d’après Simenon, elle assiste impuissante au suicide de Raymond Rouleau, dans «Falbalas» (1944) de Jacques Becker.
Par la suite, la comédienne poursuit une riche carrière sur les planches et au cinéma où elle interprète encore une cinquantaine de personnages parfois secondaires mais toujours marquants dans des adaptations de pièces, «Ruy Blas» (1946) de Victor Hugo, «Les enfants terribles» (1948) de Jean Cocteau, «Le fil à la patte» (1955) de Georges Feydeau avec Bourvil en Bouzin; et de nombreuses évocations historiques, «Le jugement de Dieu» (1949) avec Jean-Claude Pascal, «Madame du Barry» (1954) incarnée par Martine Carol; ou des œuvres plus contemporaines comme «Les espions» (1957) de Henri-Georges Clouzot, aux côtés de Curd Jürgens, Peter Ustinov et O.E. Hasse. Gabrielle Dorziat travaille avec des réalisateurs étrangers dont Robert Siodmak, une vieille connaissance. Elle est ainsi la directrice de l’institut où Curd Jürgens rencontre Romy Schneider, sa «Katia» (1960). Elle tourne un dernier téléfilm, en 1965, puis elle se retire sur la côte basque où elle décède dans sa propriété de Biarritz presque centenaire le 30 novembre 1979. Le théâtre de sa ville natale porte désormais son nom. Mais c’est grâce au septième art que Madame Gabrielle Dorziat, cette grande dame de la scène, peut encore être appréciée de tous les amateurs du bon goût et de la distinction à la française.
© Caroline HANOTTE

1921 | L’infante à la rose – de Henry Houry avec Georges Lannes |
1935 | Mayerling – de Anatole Litvak avec Charles Boyer |
1936 | Samson – de Maurice Tourneur
avec Harry Baur
Le mioche – de Léonide Moguy avec Lucien Baroux Courrier Sud – de Pierre Billon avec Pierre Richard-Willm |
1937 | Le mensonge de Nina Petrovna – de Victor Tourjansky
avec Fernand Gravey
La dame de Malacca – de Marc Allégret avec Jean Debucourt Monsieur Breloque a disparu – de Robert Péguy avec Marcel Simon L’amour veille – de Henry Roussel avec Henri Garat Mollenard – de Robert Siodmak avec Albert Préjean |
1938 | La vierge folle – de Henri Diamant-Berger
avec Paul Demange
Le drame de Shanghai – de Georg Wilhelm Pabst avec Valéry Inkijinoff Etes-vous jalouse ? – de Henri Chomette avec Fernand Charpin La chaleur du sein – de Jean Boyer avec Pierre Larquey Derrière la façade / 32 Rue de Montmartre – de Georges Lacombe & Yves Mirande avec Erich von Stroheim |
1939 | La fin du jour – de Julien Duvivier
avec Victor Francen
L’homme qui cherche la vérité – de Alexander Esway avec Raimu |
1940 | De Mayerling à Sarajevo – de Max Ophüls
avec John Lodge
Fausse alerte – de Jacques de Baroncelli avec Josephine Baker |
1941 | Soyez les bienvenus – de Jacques de Baroncelli
avec André Lefaur
Premier rendez-vous – de Henri Decoin avec Danielle Darrieux |
1942 | Le journal tombe à cinq heures – de Georges Lacombe
avec Pierre Renoir
L’appel du bled – de Maurice Gleize avec Jean Marchat Patricia – de Paul Mesnier avec André Alerme Le voyageur de la Toussaint – de Louis Daquin avec Jean Desailly |
1943 | Le loup des Malveneur – de Guillaume Radot
avec Pierre Renoir
Le baron fantôme – de Serge de Poligny avec Aimé Clariond Echec au roy / Echec au roi – de Jean-Paul Paulin avec Odette Joyeux |
1944 | Falbalas – de Jacques Becker avec Micheline Presle |
1945 | L’ange qu’on m’a donné – de Jean Choux
avec Jean Chevrier
Adieu chérie – de Raymond Bernard avec Louis Salou |
1946 | Désarroi – de Robert-Paul Dagan
avec Jules Berry
Ruy Blas – de Pierre Billon avec Jean Marais Miroir – de Raymond Lamy avec Jean Gabin DO Paris 1900 – de Nicole Vedres Seulement apparition |
1947 | Monsieur Vincent – de Maurice Cloche avec Pierre Fresnay |
1948 | Une grande fille toute simple – de Jacques Manuel
avec Jean Desailly
Les parents terribles – de Jean Cocteau avec Yvonne de Bray Manon – de Henri-Georges Clouzot avec Cécile Aubry |
1949 | Demain il sera trop tard ( domani è troppo tardi ) de Léonide Moguy
avec Vittorio De Sica
Le jugement de dieu – de Raymond Bernard avec Jean-Claude Pascal |
1950 | Né de père inconnu – de Maurice Cloche
avec Jean-Pierre Kérien
Les deux gamines – de Maurice de Canonge avec Suzy Prim Ballerine ( ballerina ) de Ludwig Berger avec Henri Guisol |
1951 | La vérité sur Bébé Donge – de Henri Decoin avec Jacques Castelot |
1952 | Je ne suis pas une héroïne / Amour sans lendemain ( so little time ) de Compton Bennett
avec Maria Schell
Fille d’amour ( Traviata’ 53 ) de Vittorio Cottafavi avec Eduardo De Filippo Le fils de Lagardère ( il figlio di Lagardere ) de Fernando Cerchio avec Simone Renant |
1953 | Le petit garçon perdu ( little boy lost ) de George Seaton
avec Bing Crosby
Un acte d’amour / Quelque part dans le monde ( an act of love ) de Anatole Litvak avec Kirk Douglas |
1954 | Crime au concert Mayol – de Pierre Méré
avec Jean Tissier
Madame du Barry – de Christian-Jaque avec Martine Carol Les deux orphelines ( le due orfanelle ) de Giacomo Gentilomo avec Myriam Bru Le fil à la patte – de Guy Lefranc avec Noël-Noël |
1955 | Nagana – de Hervé Bromberger avec Raymond Souplex |
1956 | Pitié pour les vamps – de Jean Josipovici
avec Viviane Romance
Mitsou – de Jacqueline Audry avec Danièle Delorme |
1957 | Les espions – de Henri-Georges Clouzot avec Curd Jürgens |
1958 | Résurrection ( auferstehung ) de Rolf Hansen
avec Horst Buchholz
Polikouchka ( Polikuschaka ) de Carmine Gallone avec Ivan Desny |
1959 | Drôles de phénomènes – de Robert Vernay avec Sophie Desmarets |
1960 | Katia / Une jeune fille, un seul amour ( Katja, die ungekrönte kaiserin ) de Robert Siodmak avec Romy Schneider |
1961 | Gigot, le clochard de Belleville ( Gigot ) de Gene Kelly
avec Jackie Gleason
Climats – de Stellio Lorenzi avec Michel Piccoli |
1962 | Un singe en hiver – de Henri Verneuil
avec Jean-Paul Belmondo
Un mari à prix fixe – de Claude de Givray avec Roger Hanin |
1963 | Germinal – de Yves Allégret
avec Jean Sorel
Cyrano et d’Artagnan – de Abel Gance avec José Ferrer |
1964 | Thomas l’imposteur – de Georges Franju
avec Michel Vitold
Monsieur – de Jean-Paul Le Chanois avec Philippe Noiret |