1975 L’incorrigible – de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo, Geneviève Bujold & Julien Guiomar | 1977 La zizanie – de Claude Zidi avec Annie Girardot, Louis de Funès, Geneviève Fontanel & Jacques François | 1979 Sacrés gendarmes – de Bernard Launois avec Daniel Prévost, Henri Genès, Jacques Balutin & Robert Castel | 1983 On l’appelle Catastrophe – de Richard Balducci avec Michel Lebb, Jean Saudray & Michel Galabru | ||
Né le 28 août 1938 à Thiès au Sénégal, à l’époque de l’Afrique Occidentale Française, Ibrahim Seck est le frère cadet de Ousmane Seck, homme politique sénégalais dans la période post Léopold Sédar Senghor. Arrivé en France à vingt ans, il s’installe à Paris. Il entre à l’Ecole de la Rue Blanche puis au Conservatoire d’Art Dramatique de Paris ce qui fait de lui le «Premier Noir» à intégrer l’institution.
En 1960, Ibrahim Seck débute sur scène en composant un bourreau dans «L’étouffe-chrétien» de Félicien Marceau aux côtés de Francis Blanche et Arletty au Théâtre de la Renaissance. D’ailleurs, c’est Francis Blanche qui lui donne son premier rôle au cinéma dans «Tartarin de Tarascon» (1962) d’après Alphonse Daudet où il joue le propriétaire d’un lion aveugle. Dans les années soixante, ses apparitions se limitent à la télévision notamment dans les dramatiques de l’émission du «Théâtre de la jeunesse» de Claude Santelli. En 1968, il incarne le domestique de Louis de Funès et Dominique Davray dans «Le tatoué» de Denys de La Patellière avec également Jean Gabin dans le rôle-titre. Louis de Funès qu’il retrouve dans «L’homme orchestre» (1969) de Serge Korber et «La zizanie» (1977) de Claude Zidi. Dès lors, il enchaîne des petits rôles dans des comédies à succès sous la direction de Michel Audiard, Pierre Richard, Philippe de Broca, Jean Girault ou Jean Yanne. Dans un registre plus dramatique, il est dirigé par Claude Chabrol, Pierre Granier-Deferre, Moshé Mizrahi ou Costa-Gavras.
Dès 1976, Ibrahim Seck connaît une popularité importante en participant à l’émission «Alors, raconte» de Georges Folgoas diffusée sur TF1 avant le journal de 20 heures. Entouré des comiques et chansonniers de l’époque, il raconte des blagues agrémentées de son rire tonitruant, ces histoires sont publiées dans un livre intitulé «Ibrahim Seck raconte...». Au cinéma, il obtient des rôles plus importants dans des comédies qui exploitent ses origines africaines comme «La grande Maffia» (1971) et «Le grand fanfaron» (1975) de Philippe Clair ou «Sacrés gendarmes» (1979) de Bernard Launois. Sa dernière composition en Ministre africain dans «On l’appelle catastrophe» (1983) de Richard Balducci auprès de Michel Leeb illustre ce pan de sa filmographie, la distribution est complétée par Darry Cowl, Michel Galabru et Pierre Doris. Parallèlement, pour la télévision, il est régulièrement l’invité des «Jeux de 20 heures» (1976 à 1987) sur FR3 ou de «L’Académie des 9» (1982 à 1987) présenté par Jean-Pierre Foucault sur Antenne 2. Il fait une dernière apparition sur scène dans la pièce de boulevard «Y-a-t-il un otage dans l’immeuble?» (1987) de Alain Reynaud Fourton avec Darry Cowl au Théâtre Daunou.
Au terme de sa carrière, Ibrahim Seck a malheureusement été employé au cinéma que dans des compositions caricaturales à l’image de Benny Luke qui incarne le domestique Jacob dans la trilogie de «La cage aux folles». Puis, les débuts de Eric Blanc laissent présager que le cinéma français va donner des rôles conséquents aux comédiens noirs mais des propos déplacés à l’encontre de Henry Chapier lors d’une cérémonie des Césars mettent un terme à sa carrière. Il faut attendre les carrières de Isaach de Bankolé dans «Black Mic Mac», Mouss Diouf dans la série «Julie Lescaut» ou Omar Sy avec le triomphe des «Intouchables» pour que ces «minorités visibles» soient représentées à leur juste valeur. Ibrahim Seck décède le 20 août 1997 dans l’anonymat le plus complet, sur ses terres natales de Thiès au Sénégal.
© Olivier SINQSOUS
1962 | Tartarin de Tarascon – de Francis Blanche avec Jacqueline Maillan |
1966 | CM À la belle étoile – de Pierre Prévert avec Annette Poivre |
1968 | Le tatoué – de Denys de La Patellière avec Jean Gabin |
1969 | Une veuve en or – de Michel Audiard
avec Michèle Mercier
L’homme orchestre – de Serge Korber avec Louis de Funès |
1971 | La grande maffia – de Philippe Clair
avec Francis Blanche
Tout va bien – de Jean-Luc Godard & Jean-Pierre Gorin avec Jane Fonda |
1973 | Je sais rien, mais je dirai tout – de Pierre Richard
avec Bernard Blier
Nada – de Claude Chabrol avec Viviane Romance La race des seigneurs – de Pierre Granier-Deferre avec Jeanne Moreau |
1975 | L’incorrigible – de Philippe de Broca
avec Jean-Paul Belmondo
L’année sainte – de Jean Girault avec Jean-Claude Brialy Le grand fanfaron / Les bidasses en cavale – de Philippe Clair avec Michel Galabru |
1977 | La vie devant soi / Madame Rosa – de Moshé Mizrahi
avec Simone Signoret
La zizanie – de Claude Zidi avec Annie Girardot |
1978 | Les ringards – de Robert Pouret avec Mireille Darc |
1979 | Clair de femme – de Costa-Gavras
avec Romy Schneider
Sacrés gendarmes – de Bernard Launois avec Daniel Prévost |
1982 | Deux heures moins le quart avant Jésus Christ – de Jean Yanne avec Coluche |
1983 | On l’appelle Catastrophe – de Richard Balducci avec Michel Lebb |