1946 Antoine et Antoinette – de Jacques Becker avec Roger Pigaut, Claire Mafféi, Noël Roquevert & Gérard Oury | 1949 Rendez-vous de juillet – de Jacques Becker avec Nicole Courcel, Daniel Gélin & Brigitte Auber | 1951 Casque d’or – de Jacques Becker avec Simone Signoret, Serge Reggiani, Claude Dauphin & Loleh Bellon | 1959 Le trou – de Jacques Becker avec Jean Keraudy, Michel Constantin, Philippe Leroy & Marc Michel | ||
D’un père administrateur dans une grande société, et d’une mère possédant une boutique de couture, Jacques Becker naît le 15 septembre 1906 dans un milieu relativement aisé. Sa jeunesse, il la dépense principalement dans un célèbre cabaret parisien de l’entre-deux guerres: «Le Bœuf sur le toit»; il y découvre le jazz américain, dont il devient un passionné. Pendant les vacances, ses parents se rendent à Marlotte, en Seine-et-Marne, et fréquentent occasionnellement la Nicotière, la maison familiale des Cézanne, où il rencontre Jean Renoir en 1924; se découvrant des passions communes, comme le cinéma et le jazz, les deux hommes sympathisent.
La collaboration artistique entre Jacques Becker et Jean Renoir commence en 1926, lorsque le premier ramène du «Bœuf» un disque de Jazz qu’il fait écouter à l’épouse du premier, Catherine Hessling, l’actrice principale du film qu’il est en train de tourner: «Sur un air de Charleston» (1926); le disque servira de base musicale à ce film muet. Jacques Becker fait ensuite une figuration dans «Le Bled» (1929). Attiré par le métier de réalisateur, il devient le second assistant de Renoir sur le tournage de «La chienne» (1931), puis premier assistant depuis «Boudu sauvé des eaux» (1932) à «La Marseillaise» (1938). En 1937, il tient un petit rôle dans «La grande illusion».
À la veille de la Seconde Guerre Mondiale, il commence la réalisation de son (premier) film, «L’or du Cristobal» (1940). Mais, faute d’argent, le tournage est interrompu. Lorsque que Jacques Becker est mobilisé, la fin du tournage est confiée à Jean Stelli. Fait prisonnier de guerre puis rapatrié, il revient à Paris en 1942. Il tourne alors ses trois premiers films sous l’occupation: «Dernier atout» (1942), un policier dans lequel joue Pierre Renoir, «Goupi Mains Rouges» (1943), une chronique sur la ruralité française adaptée d’un roman de Pierre Véry, et «Falbalas» (1944), un mélodrame dépeignant un monde de la haute couture inspiré par le souvenir de sa mère. En 1947, il obtient la palme d’or du Festival de Cannes avec «Antoine et Antoinette». Puis, avec une jeune scénariste devenue sa compagne, Annette Wademant, il coécrit deux comédies: «Edouard et Caroline» (1950) et «Rue de l’Estrapade» (1952). En 1952, s’inspirant d’un fait divers qui se déroula dans le Paris de la Belle Époque, il signe «Casque d’or», avec Simone Signoret dans le rôle titre. Il remet au premier plan Jean Gabin avec «Touchez pas au grisbi» (1953), envoie Fernandel au pays des Mille-et-une-nuits dans «Ali Baba et les quarante voleurs» (1954), et fait de Robert Lamoureux un gentleman cambrioleur dans «Les aventures d’Arsène Lupin» (1956). Dans «Montparnasse 19» (1958), il dépeint la fin de vie de Modigliani…
En 1959, il réalise «Le trou», et afin de rendre davantage crédible ce film racontant avec une rare méticulosité les préparatifs d’une évasion de prison, il s’entoure de deux des anciens compagnons de cellule ayant participé aux authentiques évènements: José Giovanni, pour la coécriture du scénario inspiré de son roman homonyme, ainsi que Jean Keraudy, acteur pour l’occasion jouant son propre personnage. Cette œuvre, probablement la plus grande de sa carrière, devient le film testament de Jacques Becker. Il meurt le 21 février 1960, peu de temps après la fin du tournage et juste avant la sortie en salles. Il était le père de Jean Becker, également réalisateur.
© Franck VANDYSTADT
1929 | Le bled – de Jean Renoir
avec Jacky Monnier
Seulement interprétation |
1931 | Y en a pas deux comme Angélique – de Roger Lion
avec Collette Darfeuil
Seulement assistant réalisateur La chienne – de Jean Renoir avec Janie Marèze Seulement second assistant réalisateur CM Allô... Allô... – de Roger Lion avec Marthe Sarbel Seulement assistant réalisateur |
1932 | La nuit du carrefour – de Jean Renoir
avec Winna Winifried
Seulement assistant réalisateur & assistant de production Boudu sauvé des eaux – de Jean Renoir avec Michel Simon Seulement assistant réalisateur & interprétation |
1933 | Chotard et Cie / Chotard et compagnie – de Jean Renoir
avec Jeanne Boitel
Seulement assistant réalisateur & interprétation |
1933 | Madame Bovary – de Jean Renoir
avec Valentine Tessier
Seulement assistant réalisateur |
1935 | La vie est à nous – de Jean Renoir, Jacques Becker, Jacques B. Brunius, Maurice Lime, Jean-
Paul Le Chanois, Henri Cartier-Bresson, André Zwoboda & Pierre Unik
avec Gaston Modot
+ scénario & interprétation CM Le commissaire est bon enfant, le gendarme est sans pitié – de Jacques Becker & Pierre Prévert avec Marcel Duhamel + adaptation, scénario & interprétation CM Une tête qui rapporte / Tête de turc / Le bourreau – de Jacques Becker avec Héléna Manson + scénario |
1936 | Une partie de campagne – de Jean Renoir
avec Sylvia Bataille
Seulement assistant réalisateur & interprétation Les bas-fonds – de Jean Renoir avec Louis Jouvet Seulement assistant réalisateur & interprétation |
1937 | La grande illusion – de Jean Renoir
avec Erich von Stroheim
Seulement assistant réalisateur & interprétation La Marseillaise – de Jean Renoir avec Lise Delamare Seulement assistant réalisateur |
1939 | L’héritier des Mondésir – de Albert Valentin
avec Fernandel
Seulement assistant réalisateur |
1940 | L’or du Cristobal – de Jean Stelli & Jacques Becker avec Charles Vanel |
1942 | Dernier atout – de Jacques Becker
avec Mireille Balin
+ montage |
1943 | Goupi Mains Rouges – de Jacques Becker avec Fernand Ledoux |
1944 | Falbalas – de Jacques Becker
avec Micheline Presle
+ adaptation, dialogues & scénario |
1946 | Antoine et Antoinette – de Jacques Becker
avec Roger Pigaut
+ dialogues & scénario Grand Prix du film phycologique et d’amour au festival du cinéma de Cannes, France |
1949 | Rendez-vous de juillet – de Jacques Becker
avec Nicole Courcel
+ dialogues & scénario Prix Louis Delluc, France Prix du meilleur film par le syndicat français de la critique du cinéma, France |
1950 | Édouard et Caroline – de Jacques Becker
avec Anne Vernon
+ scénario |
1951 | Casque d’or – de Jacques Becker
avec Simone Signoret
+ adaptation, dialogues & scénario Ruban d’Argent du meilleur réalisateur d’un film étranger par le syndicat des journalistes de cinéma, Italie |
1952 | Rue de l’estrapade – de Jacques Becker
avec Louis Jourdan
+ dialogues & scénario |
1953 | Touchez pas au grisbi – de Jacques Becker
avec Jean Gabin
+ adaptation & scénario |
1954 | Ali Baba et les quarante voleurs / Ali Baba – de Jacques Becker
avec Fernandel
+ adaptation & scénario |
1956 | Les aventures d’Arsène Lupin – de Jacques Becker
avec Robert Lamoureux
+ adaptation, dialogues, scénario & interprétation |
1958 | Montparnasse 19 / Les amants de Montparnasse / Modigliani – de Jacques Becker
avec Gérard Philipe
+ scénario |
1959 | Le trou – de Jacques Becker
avec Michel Constantin
+ adaptation, dialogues & scénario Prix du meilleur film par le syndicat français de la critique du cinéma, France Diplôme du Mérite du meilleur réalisateur étranger aux prix Jussi du cinéma finlandais, Finlande |