![]() 1946 Jeunesse perdue (gioventù perduta) de Pietro Germi avec Carla del Poggio, Massimo Girotti & Nando Bruno | ![]() 1954 Hélène de Troie (Helen of Troy) de Robert Wise avec Rossana Podesta, Stanley Baker & Brigitte Bardot | ![]() 1960 La reine des barbares (la regina dei tartari) de Sergio Grieco avec Chelo Alonso, Folco Lulli & Piero Lulli | ![]() 1964 Dernier avion pour Baalbek (un aereo per Baalbeck) de Hugo Fregonese & Giuliano Camineo | ||
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Sa blondeur nordique aurait pu en faire un Siegfried ou un épigone de Jean Marais, mais Jacques Sernas préféra fréquenter l’Italie des péplums et incarner des héros mythologiques, comme Pâris dans «Hélène de Troie» (1954) de Robert Wise, avec Rossana Podesta, des centurions romains dans «Sous le signe de Rome» (1958) de Guido Brignone, ou des Barbares, comme ce Malok qui, dans «La reine des Barbares» (1960) de Sergio Grieco, sauve la sublime Chelo Alonso d’un sort funeste.
Curieuse trajectoire, en vérité, que celle de Jacques Sernas, né à Kaunas, en Lithuanie, le 30 juillet 1925. Dès le départ, c’est un citoyen du monde, puisque son père est d’origine lithuanienne et sa mère d’origine russe, qu’il vit jusqu’à l’âge d’homme à Paris, parle quatre langues et part faire carrière en Italie et à Hollywood. Sans penser encore au cinéma, il entre tout jeune dans la Résistance, fait des études de médecine et pratique la boxe. C’est alors qu’on le remarque et qu’on lui propose de faire de la figuration, puis, à la fin des années 1940, de devenir acteur. Et c’est en France, où il réside, que sa carrière commence, avec un film méconnu de Raymond Lamy, «Miroir» (1946), avec un Gabin alors sur le déclin. La même année, il s’installe en Italie, sa vraie patrie, ce qui ne l’empêche pas, de loin en loin, de figurer encore dans des films français comme «La révoltée» (1947) de Marcel L’Herbier, «Jean de la lune» (1948), la deuxième adaptation au cinéma par Marcel Achard lui-même de sa pièce, où Jacques Sernas campe un des fades amoureux de Danielle Darrieux, ou encore «L’envers du paradis» (1952) de Edmond T. Gréville, avec Erich von Stroheim, où il campe un jeune homme qui, amoureux d’une jeune femme mourante, tue sa maîtresse. Mais, en plus du péplum, c’est le cinéma d’aventures transalpin qui a les faveurs du svelte et capricant Jacques Sernas, qui commence à bondir sur sa monture ou à jouer ce la rapière dans des films souvent pleins d’adrénaline comme «Le faucon rouge» (1949) de Carlo Ludovico Bragaglia, où, dans l’Italie du sud, au temps des Normands, il entreprend de venger son père, «Les chemises rouges» (1952) de Goffredo Alessandrini, avec Raf Vallone en Garibaldi, ou encore «La parole est à l’épée» (1958) de Sergio Grieco, dont l’action se déroule au temps de la guerre des Guelfes et des Gibelins.
Mais Jacques Sernas ne se cantonne pas à ces séries B: il joue pour des réalisateurs aussi prestigieux que Federico Fellini, qui l’engage dans «La dolce vita» (1960), ou Dino Risi, qui le dirige dans «L’inassouvie» (1960). Il figure aussi dans un autre film de son réalisateur de prédilectio, Sergio Grieco, «Les amants du péché» (1953), où il incarne le comte Danielli, ou dans un thriller de Piero Costa, «La barriere della legge» (1954), avec Rossano Brazzi. À la fin de sa carrière, Jacques Sernas se partage entre les superproductions internationales, comme «Les 55 jours de Pékin» (1962) de Nicholas Ray, les parodies de films d’espionnage, comme «Barbouze chérie» (1966) de José Maria Forqué, ou encore les westerns spaghetti, comme «Trois cavaliers pour Fort Yuma» (1967) de Giorgio Ferroni.
Jacques Sernas reste cependant très actif à la télévision, dans des séries comme «Poigne de fer et séduction» (1973), «La sconosciuta» (1982), «Miguel Servet, la sangre y la ceniza» (1989), qui retrace la vie du théologien Michel Servet, brûlé pour hérésie au XVIe siècle, ou encore un téléfilm sur Jean XXIII (2002), où il incarne l’archevêque de Paris. Jacques Sernas s’éteint le 3 juillet 2015 à Rome.
© Jean-Pascal LHARDY

1946 | Miroir – de Raymond Lamy
avec Jean Gabin
Jeunesse perdue ( gioventù perduta ) de Pietro Germi avec Carla Del Poggio Ruban d’Argent du meilleur acteur étranger par le syndicat italien des journalistes de cinéma, Italie |
1947 | La révoltée – de Marcel L’Herbier
avec Josette Day
L’idole – de Alexandre Esway avec Yves Montand |
1948 | Le moulin du Pô ( il mulino del Po ) de Alberto Lattuada
avec Anna Carena
Jean de la lune – de Marcel Achard avec Danielle Darrieux Pacte avec le diable ( patto col diavolo ) de Luigi Chiarini avec Isa Miranda Cocaïne ( una lettera all’alba ) de Giorgio Bianchi avec Lea Padovani |
1949 | Le faucon rouge ( il falco rosso ) de Carlo Ludovico Bragaglia
avec Tamara Lees
Le loup de la Sila ( il luppo della Sila ) de Dulio Coletti avec Silvana Mangano Le ciel est rouge ( il cielo è rosso ) de Claudio Gora avec Marina Berti |
1950 | La salamandre d’or ( golden salamander ) de Ronald Neame
avec Anouk Aimée
Les mousquetaires de la mer ( cuori sul mare ) de Giorgio Bianchi avec Sophia Loren Barbe Bleue – de Christian-Jaque avec Cécile Aubry Barbe-Bleue ( Blaubart ) de Christian-Jaque avec Hans Albers Version allemande de « Barbe-Bleue » |
1951 | Son dernier verdict ( l’ultima sentenza ) de Mario Bonnard
avec Eleonora Rossi Drago
Clandestino a Trieste – de Guido Salvini avec Doris Duranti Les anges du faubourg / Les anges des faubourgs ( gli angeli del quartiere ) de Carlo Borghesio avec Rossana Podesta Il capitano di Venezia – de Gianni Puccini avec Mariella Lotti |
1952 | Les chemises rouges ( camicie rosse ) de Goffredo Alessandrini
avec Anna Magnani
La muette de Portici ( la muta di Portici ) de Giorgio Ansoldi avec Anna-Maria Ferrero Les enfants ne sont pas à vendre ( i figli non si vendono ) de Mario Bonnard avec Paola Barbara Des gosses de riches / Vierges en cage / Les mondaines ( fanciulle di lusso ) de Bernard Vorhaus avec Marina Vlady L’envers du paradis – de Edmond T. Greville avec Erich von Stroheim Marquée par le destin / Je l’ai toujours aimé ( ti ho sempre amato! ) de Mario Costa avec Myriam Bru |
1953 | Terre étrangère ( terra straniera / miniera tragica ) de Sergio Corbucci
avec Mario Vitale
Son altesse a dit non ( sua altezza ha detto no ! ) de Mario Basaglia avec Ugo Tognazzi Une fille nommée Madeleine ( Maddalena ) de Augusto Genina avec Marta Toren Lulù – de Fernando Cerchio avec Valentina Cortese Il grande addio – de Renato Polselli avec Luisa Rossi Dieci canzoni d’amore da salvare – de Flavio Calzavara avec Brunella Bovo Les amants du péché ( amanti è il mio peccato ) de Sergio Grieco avec Elisa Cegani |
1954 | Un siècle d’amour ( cento anni d’amore ) de Lionello De Felice
avec Maurice Chevalier
La barriera della legge – de Piero Costa avec Rossano Brazzi L’enfer de Dien Bien Phu ( jump into hell ) de David Butler avec Peter van Eyck |
1955 | Hélène de Troie ( Helen of Troy / Elena di Troia ) de Robert Wise
avec Brigitte Bardot
Altair ( Altair, primo amore ) de Leonardo De Mitri avec Antonella Lualdi |
1957 | Aphrodite, déesse de l’amour ( la venere di Cheronea / goddess of love / the Venus of
Cheronea ) de Fernando Cerchio & Victor Tourjansky
avec Belinda Lee
C’est la faute d’Adam – de Jacqueline Audry avec Dany Robin |
1958 | Un seul survivra ( vite perdute / la legge del mitra ) de Adelchi Bianchi & Roberto Mauri
avec Virna Lisi
Les noces vénitiennes ( la prima notte ) de Alberto Cavalcanti avec Martine Carol Sous le signe de Rome ( nel segno di Roma / sotto il segno di Roma / la regina del deserto ) de Guido Brignone avec Anita Ekberg La parole est à l’épée ( Pia de Tolomei ) de Sergio Grieco avec Bella Darvi |
1959 | Les nuits de Lucrèce Borgia ( le notti di Lucrezia Borgia ) de Sergio Grieco
avec Michèle Mercier
I mondo dei miracoli – de Luigi Capuano avec Vittorio De Sica Salammbô ( Salambò / the loves of Salammbo ) de Sergio Grieco avec Jeanne Valérie Culpables – de Arturo Ruiz Castillo avec Fernando Rey |
1960 | La douceur de vivre ( la dolce vita ) de Federico Fellini
avec Magali Noël
L’inassouvie / Un amour à Rome ( un amore a Roma ) de Dino Risi avec Elsa Martinelli La reine des barbares ( la regina dei tartari ) de Sergio Grieco avec Chelo Alonso |
1961 | Les Horaces et les Curiaces ( Orazi e Curiazi ) de Ferdinando Baldi & Terence Young
avec Alan Ladd
Maciste contre le fantôme ( Maciste contro il vampiro / Goliath and the island of vampires / the vampires / Goliath and the vampires / Maciste vs. the vampires ) de Giacomo Gentillomo et Sergio Corbucci avec Gordon Scott Parlez-moi d’amour ( che femmina… e che dollari ! ) de Giorgio Simonelli avec Dalida La bataille de Corinthe ( il conquistatore di Corinto / the centurion / conqueror of Corinth ) de Mario Costa avec Gianna Maria Canale Romulus et Remus ( Romolo è Remo ) de Sergio Corbucci avec Steve Reeves |
1962 | Les cinquante-cinq jours de Pékin ( fifty-five days at Peking ) de Nicholas Ray
avec Ava Gardner
Le jour le plus court ( il giorno più corto / il giorno più corto commedia umoristica ) de Sergio Corbucci avec Walter Pidgeon Le fils de Spartacus ( il figlio di Spartacus ) de Sergio Corbucci avec Claudio Gora |
1963 | Les princes rebelles / Le sabre de la vengeance ( i diavoli di Spartivento / curse of the
haunted forest / the devils of Spartivento / the fighing legions / weapons of vengeance
/ weapons of war ) de Leopoldo Savona
avec Jany Clair
Dernier avion pour Baalbek ( un aereo per Baalbeck/ FBI operazione Baalbeck ) de Marcello Giannini avec Yoko Tani |
1965 | Guerre secrète ( the dirty game / the dirty agents / la guerra segreta / spione unter sich ) de Terence Young, Carlo Lizzani & Christian-Jaque avec Bourvil |
1966 | Barbouze chérie ( zarabanda bing bing / Baleari operazione oro ) de José María Forqué
avec Mireille Darc
+ sujet & scénario |
1967 | Trois cavalier pour Fort Yuma / Les trois cavaliers de Fort Yuma ( per pochi dollari ancora ) de Giorgio Ferroni avec Sophie Daumier |
1968 | American secret service : Cronache di ieri e di oggi – de Enzo Di Gianni
avec Franco Franchi
Lingots à gogo / ne combine en or ( Midas run / a run on gold ) de Alf Kjellin avec Fred Astaire |
1969 | L’assaut des jeunes loups ( hornet’s nest ) de Phil Karlson avec Rock Hudson |
1973 | Superfly T.N.T. ( Super Fly T.N.T. ) de Ron O’Neal avec Roscoe Lee Browne |
1974 | E cominciò il viaggio nella vertigine – de Toni de Gregorio
avec Michel Piccoli
Les enfants de la rage ( children of rage ) de Arthur Allan Seidelman avec Olga Georges-Picot |
1978 | Le dernier souffle ( l’ultimo sapore dell’aria ) de Ruggero Deodato avec Angela Goodwin |
1980 | La peau ( la pelle ) de Liliana Cavani avec Burt Lancaster |
1983 | L’addition – de Denis Amar avec Victoria Abril |
1988 | L’avare ( l’avaro ) de Tonino Cervi avec Christopher Lee |
1989 | Io, Peter Pan – de Enzo De Caro
avec Mariella Valentini
Fuga dalle morte / Luna di sangue – de Enzo Milioni avec Jessica Moore |
1990 | L’Africaine ( l’africana / die rückkehr ) de Margarethe von Trotta
avec Stefania Sandrelli
Chaleur étouffante ( caldo soffocante ) de Giovanna Gagliardo avec Christine Boisson |
1997 | Coppia omicida – de Claudio Fragasso avec Laura Morante |
1999 | Amore nello specchio – de Salvatore Maira avec Anna Galiena |