1922 La fille sauvage – de Henri Etievant avec Romuald Joubé, Irène Wells, Nicolas Rimsky & Gaston Rieffler | 1923 Le brasier ardent – de Ivan Mosjoukine & Alexandre Volkoff avec Ivan Mosjoukine & Nicolas Koline | 1924 L’affiche – de Jean Epstein avec Genica Missirio, Camille Bardou, Sylviane de Castillo & Pierre Hot | 1925 Le double amour – de Jean Epstein avec Jean Angelo, Camille Bardou, Pierre Batcheff & Pierre Hot | ||
Star du cinéma muet, Natalia Andrianovna Lissenko est née le 10 août 1884, à Mykolaiv, ville du sud de l’Ukraine dans l’Empire Russe. Formée et diplômée au théâtre de Moscou, elle commence à se produire en 1904 en jouant des pièces de, entre autres, Oscar Wilde ou George Bernard Shaw. Entre deux saisons théâtrales, Nathalie Lissenko débute au cinéma en 1915 avec Piotr Chardynine, elle campe une jeune fille au destin tragique aux cotés de son mari Nikolai Radin dans «Katioucha Maslova» d’après le roman «Résurrection» de Léon Tolstoï. Après son divorce, elle épouse le célèbre acteur Ivan Mosjoukine. Elle devient à multiples reprises sa partenaire à l’écran dans des œuvres littéraires ou de sombres mélodrames, tournées dans une Russie prérévolutionnaire. Nous pouvons citer: «La Mouette» (1915) de Yakov Protazanov; «Le péché» (1916) du même réalisateur; «La danse de mort» (1916) de Alexandre Volkoff; «Le rictus de Satan» (1917) un film expressionniste de Yakov Protazano, où sous l’envoûtement de Satan, un bébé naît de sa relation adultère avec le pasteur Talnoks interprété par Ivan Mosjoukine.
La révolution d’octobre 1917 plonge le pays dans l’effervescence, le producteur Iossif Ermolieff accompagné de ses principaux acteurs et d’autres artistes russes, transporte ses studios à Yalta, en Crimée, la situation se dégradant également, en 1920, toute la troupe émigre en France via Constantinople, Marseille et enfin Paris. Installée désormais dans la capitale française, Nathalie Lissenko poursuit son parcours cinématographique avec la société Ermolieff devenue Albatros Films. Elle est distribuée dans «Tempêtes» (1921) de Robert Boudrioz (dont les extérieurs sont tournés à Nice), aux cotés de son mari et de Charles Vanel; le sérial en douze épisodes «La fille sauvage» (1922) de Henri Etievant; «Kean ou désordre et génie» (1923) de Alexandre Volkoff, avec Mosjoukine en célèbre acteur shakespearien qui est passionnément amoureux de la comtesse de Koefeld.
Aux studios de Montreuil, Ivan Mosjoukine met en scène son épouse dans «Le brasier ardent» (1923), où elle fait toujours le même cauchemar, un inconnu de diverses formes tente de la jeter dans un brasier et ne elle parvient pas à se libérer de cette image. En 1924, Alexandre Volkoff signe «Les ombres qui passent», elle y joue une femme fatale qui séduit un homme marié, Mosjoukine, qui vient de toucher un héritage, une rencontre qui tourne à la tragédie; dans «Le lion des Mogols» (1924) tourné en partie sur la Côte d’Azur, Jean Epstein en fait la vedette principale aux côtés de son mari qui joue un prince amoureux d’une mystérieuse comédienne. En 1925, elle tourne un dernier drame avec la société Albatros «Le double amour» de Jean Epstein auprès de Jean Angelo. Fin des années vingt, elle travaille en Allemagne. Cependant, lors de l’avènement du parlant, son fort accent russe précipite la fin de sa carrière. Avant de se retirer totalement en 1939, elle fait encore quelques apparitions fort discrètes, notamment dans «Ce cochon de Morin» (1932) de Georges Lacombe; «La mille et deuxième nuit» (1933) de Alexandre Volkov et enfin «Le veau gras» de Serge de Poligny, avec François Périer et Elvire Popesco.
Nathalie Lissenko est décédée le 7 janvier 1969 à Neuilly-sur-Seine à l’âge de 84 ans. Son corps repose aux cotés de celui de son mari Ivan Mosjoukine, disparu 30 ans plus tôt, au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois dans le département de l’Essonne.
© Gary RICHARDSON
1915 | Katioucha Maslova ( Катюша Маслова ) de Piotr Chardynine
avec Nikolai Radin
Leon Drey ( pokoritel, Zhenskikh Serdets / Леон Дрей ) de Yevgeni Bauer avec Arseniy Bibikov Nicolas Stavroguine ( Nikolaj Stavrogin / Nikolay Stavrogin / Николай Ставрогин ) de Yakov Protazanov avec Ivan Mosjoukine CM La mouette ( čajka / Чайка ) de Yakov Protazanov avec Ivan Mosjoukine |
1916 | Le péché ( grekh / Грех ) de Yakov Protazanov & Georgi Azagarov
avec Ivan Mosjoukine
Sans culpabilité ( bez vinyvino vatye / Без вины виноватые ) de Cheslav Sabinsky Sur la grande route ( na boikon meste / На бойком месте ) de Cheslav Sabinsky avec Polikarp Pavlov La mendiante ( Nishchaya / Нищая ) de Yakov Protazanov avec Ivan Mosjoukine Yastrebinoe gnedzo ( Ястребиное гнездо ) de Cheslav Sabinsky avec Nicolas Rimsky Les coulisses de l’écran ( kulisy ekrana / Кулисы экрана ) de Georgi Azagarov & Alexandre Volkoff avec Iona Talanov La danse de mort / La danse macabre ( tanietz smerti / plyaska smerti / Пляска смерти ) de Alexandre Volkoff avec Ivan Mosjoukine CM Le carillonneur muet ( nemoy strazh / Немой страж ) de Yakov Protazanov avec Alexandre Volkoff |
1917 | Le père Serge ( otyets Sergei / otets Sergey / Отец Сергий ) de Yakov Protazanov
avec Ivan Mosjoukine
Satan triomphant / Le rictus de Satan ( Satana likuyushchij / Satana likuyushchiy / Сатана ликующий ) de Yakov Protazanov avec Ivan Mosjoukine L’accusateur public / Le procureur ( prokuror / Прокурор ) de Yakov Protazanov avec Vera Orlova |
1918 | Un héros de l’esprit ( bogatyr dukha / Богатырь духа ) de Yakov Protazanov
avec Dimitri Buchowetzki
La petite Elli ( maliutka Elli / malyutka Elli / Малютка Элли ) de Yakov Protazanov avec Polikarp Pavlov Mystère autour d’une reine ( taina korolevy / Тайна королевы ) de Yakov Protazanov avec Ivan Mosjoukine La horde noire (cherna yastaya / Черная стая ) de Yakov Protazanov avec Jonah Talanov |
1919 | Le membre du parlement / Le parlementaire ( chlen parlamenta / Член парламента ) de
Alexandre Volkoff avec Ivan Mosjoukine
Morphine ( morfij / Морфий ) de Yakov Protazanov avec Ivan Mosjoukine CM Le calvaire des femmes ( golgofa zhenschiny / Голгофа женщины ) de Yakov Protazanov avec Vladimir Gaidar |
1920 | Justice d’abord – de Yakov Protazanov
avec Jeanne Bérangère
L’angoissante aventure – de Yakov Protazanov avec Ivan Mosjoukine |
1921 | L’enfant du carnaval – de Ivan Mosjoukine
avec Charles Vanel
Tempêtes – de Robert Boudrioz avec Charles Vanel |
1922 | La riposte – de Victor Tourjansky
avec Jean Angelo
La fille sauvage – de Henri Etievant avec Romuald Joubé Sérial en 12 épisodes 1 : Illusions perdues 2 : Epouse ou mère 3 : L’oiseau tombé du ciel 4 : L’ange du foyer 5 : Un cri dans la nuit 6 : Dans l’engrenage 7 : Un baiser aux enchères 8 : Liliane contre tous 9 : Entre deux devoirs 10 : La jolie fugitive 11 : Les vautours 12 : L’absolution Nuit de carnaval – de Victor Tourjansky avec Paul Ollivier |
1923 | Le brasier ardent – de Ivan Mosjoukine & Alexandre Volkoff
avec Ivan Mosjoukine
Calvaire d’amour – de Victor Tourjansky avec Jeanne Bérangère Kean / Désordre et génie / Kean ou désordre et génie – de Alexandre Volkoff avec Nicolas Koline |
1924 | Les ombres qui passent – de Alexandre Volkoff
avec Werner Krauss
Le lion des Mogols – de Jean Epstein avec Ivan Mosjoukine L’affiche – de Jean Epstein avec Camille Bardou |
1925 | Michel Strogoff – de Victor Tourjansky
avec Nathalie Kovanko
Le double amour – de Jean Epstein avec Jean Angelo |
1926 | L’exil / Les mémoires de feu son Excellence ( die selige exzellenz ) de Wilhelm Thiele &
Adolf E. Licho avec
Willy Fritsch
Casanova – de Alexandre Volkoff avec Rina De Liguoro |
1927 | Kinderseelen klagen euch an – de Curtis Bernhardt
avec Walter Rilla
En rade – de Alberto Cavalcanti avec Pierre Batcheff |
1928 | Heures d’angoisse ( fünf bange tage ) de Gennaro Righelli
avec Gabriel Gabrio
L’homme aux yeux verts / Raspoutine ( Rasputins liebesabenteuer ) de Martin Berger avec Hans Albers Vive la vie ( hurra ! Ich lebe ) de Wilhelm Thiele avec Gustav Fröhlich |
1929 | Nuit de prince / Nuit de tziganes – de Marcel L’Herbier avec Jaque Catelain |
1932 | Ce cochon de Morin – de Georges Lacombe avec Jacques Baumer |
1933 | La mille et deuxième nuit – de Alexandre Volkoff avec Sinoël |
1939 | Le veau gras – de Serge de Poligny avec André Lefaur |