1929 Sous les toits de Paris – de René Clair avec Albert Préjean, Gaston Modot & Thomy Bourdelle | 1933 Au pays du soleil – de Robert Péguy avec Henri Alibert, Lisette Lanvin & Edouard Delmont | 1933 La rue sans nom – de Pierre Chenal avec Constant Rémy, Gabriel Gabrio, René Bergeron & Paul Azaïs | 1937 Le tombeau hindou – de Richard Eichberg avec Alice Field, Max Michel, Roger Karl & Roger Duchesne | ||
C’est à Corabia, antique Sucidava, petite ville d’Olténie sur les rives du Danube, que naît Pola Illéry le 18 décembre 1909, sous le règne de Charles prince de Hohenzollern-Sigmaringen, souverain, puis premier roi de Roumanie depuis 1881 sous le nom de Carol 1er. Elle grandit dans une famille juive aisée où il est de bon ton d’apprendre le français dès le plus jeune âge. C’est au cours d’un voyage à Paris, que son destin va être bouleversé, nous sommes en 1928, elle a tout juste vingt ans.
En effet, Pola Illéry est remarquée par le cinéaste Albert Durec à la recherche de beautés exotiques pour son prochain film. La jeune femme est engagée et part tourner en Algérie «Le désir» (1928) d’après un roman de Jean Pomerol, avec Mary Serta, Roger Karl et l’Autrichien Olaf Fjord. La même année, elle interprète la jolie gitane Chiquita dans «Le capitaine Fracasse» que réalise Alberto Cavalcanti avec Pierre Blanchar dans le rôle-titre. Bien que son français soit assez approximatif, René Clair la choisit pour être la partenaire de Albert Préjean dans son premier film parlant et chantant «Sous les toit de Paris», les aventures d’un chanteur des rues, Albert Préjean, en proie à de mauvais garçons et à son amour raté pour la volage Pola Illéry. Le film n’est pas un succès à sa sortie en France, mais la chanson ne tarde pas à devenir un classique de la chanson populaire.
Pola Illéry devient ainsi une des vedettes préférées du public français des années trente, dans des films où elle est souvent mieux servie par sa beauté et son sex-appeal que par son talent d’actrice. Elle retrouve Alberto Cavalcanti pour «Le petit chaperon rouge» (1929) où curieusement elle joue le rôle d’une très jeune fille. Elle apparaît dans quelques versions roumaines tournées aux studios de Joinville dont «Paramount parade» (1930) sous la direction de Charles de Rochefort. Au cours de la décennie, René Clair l’emploie à nouveau pour un court rôle dans «14 juillet» (1931) où Georges Rigaud lui préfère Annabella. Dans «La rue sans nom» (1931) elle joue Noa, une écervelée, entourée de Constant Rémy, Gabriel Gabrio, Paul Azaïs et de la chanteuse Fréhel. En 1934, elle retrouve Georges Rigaud pour «Taxi de nuit» de Albert Valentin puis interrompt momentanément sa carrière. En 1937, elle revient au premier plan de l’actualité dans les versions françaises du «Tigre du Bengale» et du «Temple hindou» dirigées par Richard Eichberg. À cette époque, elle se lie d’amitié avec Robert Brasillach, écrivain, journaliste, critique de cinéma et fasciste notoire, qui deviendra un collaborationniste très actif pendant la Seconde Guerre Mondiale. Jugé en janvier 1945 pour intelligence avec l’ennemi, il finira fusillé le 6 février.
En juin 1940, l’entrée des Allemands dans Paris contraint Pola Illéry à la discrétion. Elle fait une apparition dans le film inédit et perdu de Yves Allégret «Tobie est un ange», mais les lois successives anti-juives promulguées en France obligent l’actrice à fuir le pays malgré le soutien de son ami Robert Brasillach. Elle émigre aux Etats-Unis où elle s’engage comme infirmière pour la Croix-Rouge. En 1946, elle devient citoyenne américaine et épouse l’année suivante Daniel Alpert, le père de ses quatre enfants, qui la laissera veuve en 1999. Après plus de sept décennies loin du cinéma, consacrées à sa famille et à des œuvres sociales, religieuses et politiques, Pola Illéry meurt le 19 octobre 1993, à Los Angeles. Elle est inhumée au Green Hills Memorial Park de Rancho Palos Verdes, en Californie.
© Pascal DONALD
1928 | Le désir – de Albert Durec
avec Olaf Fjord
Le capitaine Fracasse – de Alberto Cavalcanti & Henri Wulschleger avec Pierre Blanchar |
1929 | Sous les toits de Paris – de René Clair
avec Albert Préjean
Illusions – de Lucien Mayrargue avec Pierre Batcheff Le petit chaperon rouge – de Alberto Cavalcanti avec Jean Renoir |
1930 | Parada Paramount – de Charles de Rochefort
avec Ion Iancovescu
Version roumaine de « Paramount en parade » |
1931 | Televiziune – de Phil d’Esca & Jack Salvatori
avec Mircea Balaban
Un homme en habit – de René Guissart avec Fernand Gravey |
1932 | L’ange gardien – de Jean Choux avec Jean Wall |
1933 | Au pays du soleil – de Robert Péguy
avec Henri Alibert
Quatorze Juillet / 14 Juillet – de René Clair avec Annabella Seulement apparition La rue sans nom – de Pierre Chenal avec Constant Rémy |
1934 | CM Taxi de minuit – de Albert Valentin avec Gaston Modot |
1937 | Le tigre du Bengale – de Richard Eichberg
avec Roger Karl
Le tombeau hindou – de Richard Eichberg avec Max Michel |
1940 | Tobie est un ange – de Yves Allégret avec Rellys |