1913 La dame de Monsoreau – de Emile Chautard avec Marie-Louise Derval, Henri Bosc, Paul Guidé & Jean Dulac | 1932 Amour… Amour… – de Robert Bibal avec Colette Broïdo, Adrien Le Gallo, Henri Marchand & Marcel Delaître | 1933 Âme de clown – de Marc Didier & Yvan Noé avec Pierre Fresnay, Pierrette Caillol & Fred Pasquali | 1935 Arènes joyeuses – de Karl Anton avec Lucien Baroux, Betty Stockfeld, Lisette Lanvin & André Alerme | ||
Née dans une famille nombreuse, Emélie Marie Bouchaud voit le jour le 14 mai 1874 à Mustapha, commune redevenue indépendante d’Alger en 1871. Au décès du père François Bouchaud, victime de la fièvre typhoïde, sa mère Lucille, née Milandre, n’ayant plus les moyens d’élever ses enfants, envoie Emélie âgée de cinq ans, avec ses deux frères, Edmond, Marcel, et sa sœur, Lucile vivre chez leur grand-mère à Alger. Peu de temps après Marcel meurt. En 1889, leur mère refait sa vie avec un dénommé Emmanuel Borgia, elle quitte Alger et s’installe à Paris. Frappée par le destin, c’est au tour de Lucile de trépasser. Après quelques déconvenues avec sa fille, la mère décide de la renvoyer chez sa grand-mère.
En 1890, la jeune fille fuit l’Algérie pour rejoindre son frère Edmond où, sous le nom de Dufleuve, il chante à l’Européen une salle de spectacles du 17é arrondissement. Avec son aide et la détermination d’une gamine de 16 ans, elle est engagée comme chanteuse à l’Européen et à la Cigale. Elle se fait appeler Polaire et se fait rapidement remarquer par sa taille de guêpe, ses allures de femme-enfant et de garçonne, elle est malicieuse, vive, aguicheuse. Par la suite, elle signe un contrat comme danseuse aux folies bergères de l’Eldorado, et chante avec succès au temple de la Scala avec des chansons aux paroles gouailleuses comme «Ta-ra-ra Boom-de-ay», «Tchique, tchique» ou encore «Allo !chérie». Après une tentative infructueuse de conquérir New York en tant que chanteuse, elle rentre à Paris et fait ses débuts au Théâtre des Bouffes Parisiens en 1902, pour jouer Claudine dans «Claudine à Paris», adaptée du roman éponyme de Willy et Colette. Un succès répété 123 fois qui a donné lieu à des tournées à l’étranger, notamment à Londres et à New York. En 1909, elle apparaît au cinéma dans deux court métrages chez Pathé frères: «Moines et guerriers» de Julien Clément et «La tournée des Grands-ducs» (1910) de Léonce Perret, dans lesquels elle danse avec talent.
Polaire se rend ensuite en Allemagne pour interpréter le rôle titre de la cubaine «Zouza» (1911) de Reinhard Bruck. De retour en France, elle joue à nouveau chez Pathé dans «Le visiteur» (1911) de Albert Capellani, avec Georges Tréville, puis pour la compagnie de cinéma Éclair «Le poison de l’humanité» (1911). Avec Maurice Tourneur, elle tourne cinq courts métrages en 1913, on peut citer: «Les gaîtés de l’escadron» qui retrace la vie d’une garnison en province, «La dame de Monsoreau» d’après le roman de Alexandre Dumas, et «Monsieur Lecoq», un film policier où elle est la duchesse de Sairmuse aux cotés de Harry Baur. Elle termine sa carrière au cinéma muet en 1916 avec «Le masque du vice» de André Hugon. Après une pose de plusieurs années, on aperçoit Polaire dans trois longs métrages: «Amour… Amour…» (1932) de Robert Bibal, «Ame de clown» (1933) de Marc Didier et «Arènes joyeuses» (1935) de Karl Anton où elle interprète une bohémienne.
Excentrique et provocante, tout au long de sa carrière, Polaire fait les choux gras des échotiers qui la présente comme une croqueuse d’hommes. Elle est accroc au jeu, à tel point que sa fortune est anéantie à la fin des années vingt, après avoir été l’une des artistes de la Belle Epoque la mieux payée et littéralement couverte d’or par de riches admirateurs, elle est contrainte de vendre ou de mettre en gage ses œuvres d’art et ses bijoux. Polaire quitte ce monde le 11 octobre 1939, elle avait 65 ans.
© Gary RICHARDSON
1909 | CM Moines et guerriers – de Julien Clément
avec Jacques Volnys
CM La tournée des grands-ducs – de Léonce Perret avec Gaston Sylvestre |
1911 | CM Le visiteur – de Albert Capellani
avec Georges Tréville
CM Zouza – de Reinhard Bruck avec Richard Oswald CM Le poison de l’humanité / L’héritage maudit – de Emile Chautard & Victorin Jasset avec Edmond Duquesne |
1912 | CM Ma gosse – de ? |
1913 | CM Sœurette – de Maurice Tourneur
avec Henry Roussell
CM Les gaietés de l’escadron – de Maurice Tourneur & Joseph Faivre avec Maurice de Féraudy CM Le Friquet – de Maurice Tourneur avec André Dubosc CM Le dernier pardon – de Maurice Tourneur avec Charles Krauss CM La dame de Monsoreau – de Emile Chautard avec Henri Bosc CM Monsieur Lecoq – de Maurice Tourneur avec Harry Baur |
1916 | CM Le masque du vice – de André Hugon, Raphaël Adam & Louis Paglieri |
1932 | Amour… Amour… – de Robert Bibal avec Marcel Delaître |
1933 | Âme de clown – de Marc Didier & Yvan Noé avec Pierre Fresnay |
1935 | Arènes joyeuses – de Karl Anton avec Lucien Baroux |