Ray Charles

Enfant illégitime, né au sein d’un famille pauvre, Raymond Charles Robinson voit le jour le 23 septembre 1930, à Albany en Georgie (Etats-Unis). Il est élevé par l’épouse de son père et connaît dès son plus jeune âge la misère et le racisme. En 1935, le petit garçon est témoin de la mort accidentelle de son frère George. Quelques mois plus tard, il est atteint d’un glaucome qui le rend aveugle. Ensuite, il perd successivement son père et sa mère et trouve alors le réconfort dans la musique.

À quinze ans, il s’installe à Seattle et commence à se produire dans les clubs de la région. Deux ans plus tard, il fonde sa propre formation de jazz: le «McSon Trio», et compose ses premières chansons. Il signe un contrat avec la maison de disques Atlantic Records et enregistre ses premiers succès, tels que : It should have been me et I got a woman. Pour éviter toute confusion avec Ray Sugar Robinson, le grand boxeur, il se fait désormais appeler Ray Charles. Au début des années soixante, Ray triomphe des obstacles de la vie et devient rapidement un des plus grands musiciens de son époque. Il se sépare du label Atlantic et signe avec ABC Records. Il y crée ses plus grands tubes : Georgia on my mind, Hit the road Jack et I can’t stop loving you. Star incontestée de la scène musicale, Ray Charles se produit à travers les Etats-Unis et en Europe, recevant toujours un accueil triomphal. Sa voix chaude et rauque est inimitable. Malgré une vie sentimentale mouvementée et de graves problèmes avec la drogue, il demeure le roi incontesté de la musique soul. En 1964, suite à une arrestation pour détention de stupéfiants, il en profite pour suivre une cure de désintoxication et se débarrasse définitivement de sa dépendance à l’héroïne.

Pour le cinéma, après une brève apparition dans un film de Charles Barton en 1961, Ray Charles tourne en vedette dans «Ballade en bleu», dirigé par Paul Henreid, un mélodrame raté, dont le seul intérêt est de l’entendre chanter Hit the road Jack. En 1967, il compose le thème musical de «Dans la chaleur de la nuit» de Norman Jewison. L’année suivante, il chante Ruby dans «Toby Dammit», un sketch réalisé par Federico Fellini pour le film «Histoires extraordinaires».

Ray Charles consacre le reste de sa carrière à la musique. Il continue de composer et d’enregistrer des dizaines d’albums et confirme son immense talent en donnant plus de dix mille concerts à travers le monde. Il participe également à plusieurs émissions de télévision et fait une apparition remarquée dans le film de John Landis: «Les Blues Brothers», aux côtés de John Belushi et Dan Aykroyd. En 1984, il se joint à la troupe USA for Africa, où accompagné de toutes les plus grandes stars de la scène américaine, il chante We are the world, pour venir en aide au victime de la famine en Ethiopie.

Surnommé le Génie par ses pairs, Ray Charles reste une référence musicale pour des millions d’admirateurs et demeure sans conteste, l’un des plus grands artistes noirs américains du vingtième siècle. Il a su combattre ses lourds handicaps physiques, sociaux et raciaux grâce à la richesse de son talent. En 2004, Taylor Hackford tourne un film retraçant sans complaisance l’autobiographie de Ray Charles, avec Jamie Foxx dans l’incarnation du grand homme. Cependant, très affaibli par une maladie rénale, Ray meurt le 10 juin 2004, à Beverly Hills (Californie).

© Philippe PELLETIER