![]() 1976 La communion solennelle – de René Féret avec Véronique Silver, André Marcon & Marcel Dalio | ![]() 1978 À vendre – de Christian Drillaud avec André Marcon, Martine Kalayan, Gérard Chaillou & Ariane Ascaride | ![]() 1982 Les yeux des oiseaux – de Gabriel Auer avec Caroline Coste, Jean-Yves Dubois & Philippe Clévenot | ![]() 1997 Lucie Aubrac – de Claude Berri avec Carole Bouquet, Daniel Auteuil, Patrice Chéreau & Jean-Roger Milo | ||
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Fils d’agriculteur, Roland Amstutz naît le 12 janvier 1942, à la Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel. Jeune, il a déjà la passion des planches et, après avoir débuté sa formation théâtrale à Lausanne, il «monte» à Paris où il parvient à se faire engager au Théâtre du Soleil de Ariane Mnouchkine. Roland Amstutz participe ainsi à plusieurs créations comme «1789» et «1793», évocation de quelques pages de l’histoire de France qu’interprète également Philippe Caubère, entre autres. Parallèlement à ses débuts au théâtre, il commence à faire son apparition sur grand écran, grâce à l’un des réalisateurs-phare du nouveau cinéma suisse, Claude Goretta. Ce dernier le dirigera dans «Le fou» (1970) et «Pas si méchant que ça» (1974). Il a l’occasion de tourner avec d’autres grandes figures du cinéma helvétique: Alain Tanner pour «Le milieu du monde» (1973) et Michel Soutter pour «Repérages» (1976). Ariane Mnouchkine, passée à la réalisation, ne se prive pas non plus de l’engager pour «1789» (1973), adaptation cinématographique du spectacle homonyme joué au Théâtre du Soleil, puis pour «Molière» (1977), biographie du célèbre dramaturge que joue à la perfection un Philippe Caubère illuminé. Il est également de la distribution de «I… comme Icare» (1979), thriller politique de Henri Verneuil.
L’envol de sa carrière cinématographique n’empêche pourtant pas Roland Amstutz de pouvoir briller sur scène, où il est le plus à l‘aise. Il sert les plus grands, interprétant notamment August Strindberg, Henrik Ibsen, Shakespeare, Luigi Pirandello, Anton Tchekhov, et travaillant avec des metteurs en scène chevronnés: Patrice Chéreau, Robert Gironès, Jean-Pierre Vincent, Jacques Lassalle, ainsi que Luc Bondy. En 1984, il devient pensionnaire à la Comédie-Française, où il restera trois ans. Au cinéma, les réalisateurs font régulièrement appel à lui pour des rôles secondaires, où sa rondeur joviale, reconnaissable entre mille, donne naissance à des silhouettes souvent équivoques, l’acteur n’ayant aucun mal à inspirer l’inquiétude et à jouer la violence. On songe, par exemple, aux humiliations sexuelles qu’il inflige, d’un air dominateur, dans «Sauve qui peut (la vie)» (1979) de Jean-Luc Godard. Suivent «Le cimetière des voitures» (1981) de Fernando Arrabal, «Tir groupé» (1982) et «Ronde de nuit» (1983) de Jean-Claude Missiaen, ou encore «Hôtel de France» (1986) de Patrice Chéreau. Amstutz reste exclusivement spécialisé dans les seconds rôles, ce que l’on ne peut que déplorer, tant le talent de cet acteur sympathique, doté d’une grande sensibilité, aurait mérité d’être mieux mis en valeur.
Visage familier du petit comme du grand écran, Roland Amstutz reste pourtant abonné aux films marginaux. Devenu le troisième couteau attitré des jeunes cinéastes, dont Philippe Le Guay, François Dupeyron et Catherine Breillat, il a néanmoins l’occasion d’apparaître dans des films moins confidentiels: le très violent «Dobermann» (1996) de Jan Kounen et «Lucie Aubrac» (1997) de Claude Berri. Son dernier rôle est sans doute le plus conséquent de sa carrière cinématographique: dans «Alors voilà» (1997), premier film réalisé par Michel Piccoli, il incarne un ex-plombier hospitalisé après une tentative de suicide. Hélas, la réalité ne va pas tarder à dépasser la fiction. Ainsi, alors qu’il se trouve dans la ville allemande de Recklinghausen pour y interpréter, au théâtre, «Jouer avec le feu» de Strindberg, aux côtés de Emmanuelle Béart et Pascal Greggory, Roland Amstutz met fin à ses jours en se jetant sous un train de marchandises, le 21 mai 1997.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY

1970 | Le fou – de Claude Goretta avec François Simon |
1973 | Voyage en Grande Tartarie – de Jean-Charles Tacchella
avec Lou Castel
1789 – de Ariane Mnouchkine avec Philippe Caubère Le milieu du monde – de Alain Tanner avec Juliet Berto |
1974 | L’arrestation / La bulle / L’assassinat – de Raphaël Rebido
avec Catherine Lachens
Que la fête commence… – de Bertrand Tavernier avec Jean Rochefort Pas si méchant que ça – de Claude Goretta avec Marlène Jobert Histoire de Paul – de René Féret avec Philippe Clévenot |
1975 | Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère... – de René Allio avec Claude Hébert |
1976 | Le gang – de Jacques Deray
avec Alain Delon
La communion solennelle – de René Féret avec Marcel Dalio Repérages – de Michel Soutter avec Lea Massari |
1977 | La question – de Laurent Heynemann
avec Nicole Garcia
Mémoire commune – de Patrick Poidevin avec Florence Camarroque Molière / Molière ou la vie d’un honnête homme – de Ariane Mnouchkine avec Philippe Caubère |
1978 | Les petites fugues – de Yves Yersin
avec Michel Robin
Félicité – de Christine Pascal avec Dominique Laffin À vendre – de Christian Drillaud avec Ariane Ascaride CM Seize minutes vingt secondes – de Miroslav Sebestik avec Danièle Ajoret Seulement voix & narration |
1979 | Un si joli village – de Etienne Périer
avec Victor Lanoux
La femme flic – de Yves Boisset avec Miou-Miou I... comme Icare – de Henri Verneuil avec Yves Montand Il y a longtemps que je t’aime – de Jean-Charles Tacchella avec Marie Dubois Sauve qui peut [la vie] – de Jean-Luc Godard avec Jacques Dutronc Fernand – de René Féret avec Bernard Bloch Plein sud – de Luc Béraud avec Patrick Dewaere |
1980 | Un étrange voyage – de Alain Cavalier
avec Camille de Casabianca
CM La découverte – de Arthur Joffé avec Dominique Pinon CM Marcello – de Manuel Boursinhac avec Roland Blanche |
1981 | Parti sans laisser d’adresse – de Jacqueline Veuve
avec Jacques Zanetti
Itinéraire bis – de Christian Drillaud avec Claire Maurier Le cimetière des voitures – de Fernando Arrabal avec Alain Bashung |
1982 | Les yeux des oiseaux – de Gabriel Auer
avec Caroline Coste
Tir groupé – de Jean-Claude Missiaen avec Gérard Lanvin La petite bande – de Michel Deville avec Pierre Ascaride CM La frite – de René Guillot avec Pierre Banderet CM Le bonheur est une idée neuve en Europe – de Emmanuel Bonn avec Robin Renucci |
1983 | L’allégement – de Marcel Schüpbach
avec Anne-Marie Blanc
Ronde de nuit – de Jean-Claude Missiaen avec Eddy Mitchell Le thé à la menthe – de Abdelkrim Bahloul avec Abdellatif Kechiche CM Rendez-vous avec la marguerite – de Nicolas Klotz avec Fred Personne |
1984 | Gwendoline – de Just Jaeckin avec Bernadette Lafont |
1985 | Elsa, Elsa – de Didier Haudepin
avec Lio
Le voyage de Noémie – de Michel Rodde avec Céline Bolomey |
1986 | L’ogre – de Simon Edelstein
avec Jessica Forde
Hôtel de France – de Patrice Chéreau avec Vincent Perez |
1987 | La septième dimension – de Stephan Holmes, Olivier Bourbeillon, Peter Winfield, Laurent
Dussaux, Manuel Boursinhac & Benoît Ferreux
avec Hubert Deschamps
La loi sauvage – de Francis Reusser avec Michel Constantin |
1988 | Les deux Fragonard – de Philippe Le Guay
avec Philippine Leroy-Beaulieu
Bille en tête – de Carlo Cotti avec Kristin Scott Thomas Mon cher sujet – de Anne-Marie Miéville avec Hélène Roussel |
1989 | Nouvelle vague – de Jean-Luc Godard
avec Alain Delon
Alberto Express – de Arthur Joffé avec Nino Manfredi CM Le language des fleurs – de Manuel Boursinhac avec Héléna Noguerra |
1990 | Sale comme un ange – de Catherine Breillat
avec Claude Brasseur
Jacques & Françoise – de Francis Reusser avec Geneviève Pasquier |
1991 | Un cœur qui bat – de François Dupeyron
avec Dominique Faysse
CM Les surprises du ver à soie – de Jean-Claude Janer avec Lana Eteinger CM L’autre Célia – de Irène Jouannet avec Jill Lucas |
1992 | Les derniers jours d’Emmanuel Kant – de Philippe Collin
avec André Wilms
CM Bowling – de Michael C. Huber avec Hanspeter Müller CM Monologues : Artiste peintre – de Claire Simon |
1993 | Les braqueuses – de Jean-Paul Salomé
avec Clémentine Célarié
Joe & Marie – de Tania Stöcklin avec Aurore Clément CM Cathodique – de Michel Kammoun avec Julie Arnold CM La sieste – de François Koltès avec Myriam Boyer |
1994 | Faut pas rire du bonheur – de Guillaume Nicloux
avec Laura Morante
La merveilleuse odyssée de l’idiot toboggan – de Vincent Ravalec avec Elodie Bouchez Compilation de courts métrages « Never twice », « Le Masseur », « Les mots d’amour », « Portrait des hommes qui se branlent » & « Conséquence de la réalité des morts » (sortie en 2002) CM Une femme dans l’ennui – de Michel Couvelard avec Catherine Frot CM Bête de scène – de Bernard Nissile avec Bulle Ogier |
1995 | Comment je me suis disputé… [ma vie sexuelle] – de Arnaud Desplechin
avec Chiara Mastroianni
Le silence de Rak – de Christophe Loizillon avec François Cluzet CM Quelque chose de différent – de Bruno Rolland avec Hélène Roussel |
1996 | Dobermann – de Jan Kounen avec Vincent Cassel |
1997 | Lucie Aubrac – de Claude Berri
avec Carole Bouquet
Alors voilà – de Michel Piccoli avec Dominique Blanc |