![]() 1941 La femme aux deux visages (two-faced woman) de George Cukor avec Greta Garbo & Melvyn Douglas | ![]() 1965 Daisy Clover (inside Daisy Clover) de Robert Mulligan avec Robert Redford & Natalie Wood | ![]() 1968 Le bébé de Rosemary (Rosemary’s baby) de Roman Polanski avec Mia Farrow & John Cassavetes | ![]() 1971Harold et Maude (Harold and Maude) de Hal Ashby avec Bud Cort, Vivian Pickles, Tom Skerritt & Cyril Cusack | ||
![]() |

Ruth Gordon, de son vrai nom Ruth Gordon Jones, est née le 30 octobre 1896 à Quincy, dans le Massachusetts. Très attirée par le théâtre, elle collectionne les autographes, et c’est celui que lui envoie l’actrice Hazel Down qui la décide à franchir le pas. Elle réussit à convaincre son père, réticent, de l’emmener à New-York, où elle s’inscrit, en 1914, aux cours de «L’American Academy of Dramatic Arts». Dès lors, les choses vont très vite et, dès l’année suivante, elle débute à l’écran, où elle fait de la figuration dans trois films muets, mais surtout à la scène, qui aura toujours sa préférence.
La carrière théâtrale de Ruth Gordon, notamment à Broadway, est en effet très riche: elle tient ainsi le rôle de Nibs, un des enfants perdus de «Peter Pan», dans une reprise de la pièce, en 1915, puis, en 1918, elle paraît, aux côtés de Gregory Kelly, son premier mari, dans une adaptation de l’œuvre de Booth Tarkington, «Seventeen». Les pièces se succèdent et le tout Broadway peut l’applaudir jusqu’à la fin des années 1970: «Saturday’s children» (1927) de Maxwell Anderson, «Hotel universe» de Philip Barry, «A church mouse» (1931) de Ladislaus Fodor, «The country wife» (1936) de William Wycherley, jouée aussi à l’Old Vic, ou encore une adaptation des «Trois sœurs» (1942) de Tchékov, où elle incarne Natalya, aux côtés de Judith Anderson, Katherine Cornell et Kirk Douglas et même une de ses propres pièces, adaptée d’une œuvre de Philippe Hériat, «A very rich woman», mise en scène par son mari, Garson Kanin. Car Ruth Gordon est aussi une dramaturge et une scénariste très talentueuse. Elle adapte elle-même une autre de ses pièces, «Years ago», qui retrace sa propre jeunesse, pour le film de George Cukor, «Gloire et fortune» (1953). Fidèle à Cukor, elle écrit encore pour lui, avec son mari Garson Kanin, les scénarios de «Madame Porte-la-Culotte» (1949) et «Mademoiselle Gagne-Tout» (1952), interprétés par Spencer Tracy et Katharine Hepburn. Au cinéma, la carrière de Ruth Gordon est atypique. Sous contrat avec la MGM, elle ne tourne guère qu’un film pour la firme du lion, qui est le dernier de Greta Garbo, «La femme aux deux visages» (1941), de Cukor déjà. Mais d’autres compagnies la sollicitent pour jouer notamment, et à deux reprises, l’épouse de Raymond Massey: elle incarne en effet la femme du Président Lincoln, dans «Abraham Lincoln» (1939) de John Cromwell et celle d’un capitaine de pétrolier qui voit son navire coulé par un sous-marin allemand dans «Convoi vers la Russie» (1943) de Lloyd Bacon.
Puis Ruth Gordon s’éloigne des studios durant près de vingt ans et sa carrière prend un élan inattendu durant les années 1970 et 1980. Elle est d’abord et avant tout la délicieuse Maud du film mythique de Hal Ashby, «Harold et Maud» (1971), cette inoubliable vieille dame délurée et anticonformiste, qui réconcilie avec la vie un jeune homme peureux et plus vieux qu’elle. Mais elle est aussi la voisine serviable et peinturlurée de Mia Farrow, adepte du satanisme, dans «Rosemary’s baby» (1968) de Roman Polanski, la mère veuve et excentrique de George Segal dans «Where’s Poppa?» (1970) de Carl Reiner, la vieille dame ronchon qui vit avec Clint Eastwood et son orang-outang dans «Doux, dur et dingue» (1978) de James Fargo, la mère réprobatrice de l’un des gangsters qui kidnappent le petit Jimmy dans «Jimmy the kid» (1982) de Gary Nelson ou même une improbable femme shérif dans «Rock aliens» (1983) de James Fargo ! Ruth Gordon décède le 28 août 1985 à Edgartown, dans le Massachusetts, des suites d’une crise cardiaque.
© Jean-Pascal LHARDY

1915 | The whirl of life – de Oliver D. Bailey
avec William Carleton Sr.
Madame Butterfly – de Sidney Olcott avec Mary Pickford Camille – de Albert Capellani avec Clara Kimball Young |
1939 | Abraham Lincoln ( Abe Lincoln in Illinois / spirit of the people ) de John Cromwell avec Raymond Massey |
1940 | La balle magique du docteur Ehrlich ( Dr. Ehrlich’s magic bullet / the story of Dr. Ehrlich’s
magic bullet ) de William Dieterle
avec Edward G. Robinson
CM Information please : Series 1, No. 8 – de ? avec Oscar Levant Seulement apparition CM Information please : Series 2, No. 2 – de ? avec John Kieran Seulement apparition |
1941 | La femme aux deux visages ( two-faced woman ) de George Cukor avec Greta Garbo |
1942 | L’ange des ténèbres / Au seuil des ténèbres ( edge of darkness ) de Lewis Milestone avec Errol Flynn |
1943 | Convoi vers la Russie ( action in the North Atlantic ) de Lloyd Bacon avec Humphrey Bogart |
1945 | Deuxième jeunesse ( over 21 ) de Charles Vidor
avec Charles Coburn
Seulement pièce |
1947 | Othello ( a double life ) de George Cukor
avec Ronald Colman
Seulement scénario |
1949 | Madame Porte-la-Culotte ( Adam’s rib ) de George Cukor
avec Spencer Tracy
Seulement scénario |
1951 | Plaisir d’amour / Je retourne chez maman ( the marrying kind ) de George Cukor
avec Aldo Ray
Seulement scénario |
1952 | Mademoiselle Gagne-Tout ( Pat and Mike ) de George Cukor
avec Katharine Hepburn
Seulement scénario |
1953 | Gloire et fortune ( the actress ) de George Cukor
avec Anthony Perkins
Seulement pièce & scénario |
1965 | Daisy Clover / Daisy Clover la jeune rebelle ( inside Daisy Clover ) de Robert Mulligan
avec Robert Redford
Golden Globe du meilleur second rôle féminin, USA Lord love a duck – de George Axelrod avec Roddy McDowall |
1967 | Les riches familles ( Rosie ! ) de David Lowell Rich
avec Brian Aherne
Seulement pièce |
1968 | Le bébé de Rosemary ( Rosemary’s baby ) de Roman Polanski
avec John Cassavetes
Oscar du meilleur second rôle féminin, USA Golden Globe du meilleur second rôle féminin, USA Prix KCFCC du meilleur second rôle féminin par le cercle des critiques de cinéma de Kansas City, USA DO Mia and Roman – de Hatami avec Mia Farrow Seulement apparition |
1969 | Qu’est-il arrivé à tante Alice ? ( whatever happened to aunt Alice ? ) de Lee H. Katzin avec Geraldine Page |
1970 | Where’s Poppa ? / Going ape ! – de Carl Reiner avec George Segal |
1971 | Harold et Maude ( Harold and Maude ) de Hal Ashby avec Bud Cort |
1976 | Le bus en folie ( the big bus ) de James Frawley avec José Ferrer |
1978 | Doux, dur, dingue ( every which way but loose ) de James Fargo
avec Clint Eastwood
Boardwalk – de Stephen Verona avec Lee Strasberg |
1979 | Scavenger hunt – de Michael Schultz avec Vincent Price |
1980 | Veux-tu être mon garde du corps ? ( my bodyguard ) de Tony Bill
avec Matt Dillon
+ chansons Ça va cogner… ( any wich way you can ) de Buddy Van Horn avec Clint Eastwood |
1982 | Jimmy the kid – de Gary Nelson avec Gary Coleman |
1983 | Rock Aliens ( voyage of the Rock Aliens ) de James Fargo avec Craig Sheffer |
1984 | Mugsy’s girls ( delta pi ) de Ken Brodie avec Laura Branigan |
1985 | Maxie ( free spirit ) de Paul Aaron
avec Glenn Close
The trouble with spies / Two female spies with flowered panties – de Burt Kennedy avec Donald Sutherland |
AUTRES PRIX : | |
Prix Crystal aux Crystal Awards des femmes dans le cinéma, USA ( 1983 ) |