1958 Le maître des forges (il padrone delle ferriere) de Anton Guilio Majano avec Antonio Vilar | 1964 Comment tuer votre femme? (how to murder your wife) de Richard Quine avec Jack Lemmon | 1989 Joyeux Noël, bonne année (buon natale… buon anno) de Luigi Comencini avec Michel Serrault & Mattia Sbragia | 1993 La reine Margot – de Patrice Chéreau avec Isabelle Adjani, Daniel Auteuil & Jean-Claude Brialy | ||
Virna Lisi, de son vrai nom Virna Pieralisi, est née a Ancône, le 8 novembre 1936. Sa famille n’a pas de lien avec le monde du cinéma; son père dirige une société d’exportation de marbre à Jesi. Quand elle aborde le cinéma en 1953, dans la fleur de ses dix-sept ans, elle n’a aucune formation de comédienne. Celle qui est alors une jolie brune débute dans une comédie musicale de Armando Grottini, «E Napoli canta» (1953), où elle est courtisée par le ténor incarné par Giacomo Rondinella. Elle tourne dès lors beaucoup, dans des films très divers: dans «Violenza sul lago» (1954) de Leonardo Cortese, elle est la sœur de Erno Crisa, accusé d’avoir provoqué la mort de son soupirant, puis, dans «Les dix-huit ans» (1955) de Mario Mattoli, elle est accusée par une de ses condisciples de collège d’avoir une liaison avec son professeur. Puis elle décroche le rôle principal de «La femme du jour» (1956) de Francesco Maselli. Elle incarne aussi la marquise de Beaulieu dans «Le maître de forges» (1959) de Anton Giulio Majano.
Cette blonde incandescente, dont les magnifiques yeux verts en amande et la bouche pulpeuse incitent les hommes à la rêverie, a trop souvent à partager avec Anita Ekberg ou Ursula Andress des emplois convenus de poupées sexy. Ce qui ne l’empêche pas de développer sa carrière au-delà de la péninsule, et de jouer sous la direction de Joseph Losey dans «Eva» (1962), où elle est la victime de Stanley Baker et Jeanne Moreau ou dans un péplum comme «Romulus et Remus» (1961), de Sergio Corbucci ou encore dans le film de cape et d’épée de Christian-Jaque, «La tulipe noire» (1963), où elle donne la réplique à un Alain Delon bondissant. À la même époque, elle tente, comme beaucoup de ses consœurs, l’aventure hollywoodienne, et, en 1965, tourne pour Richard Quine «Comment tuer votre femme?», où elle incarne l’épouse charmante mais exaspérante de Jack Lemmon. Puis, dans «Surtout pas avec ma femme» (1966) de Norman Panama, elle endosse la blouse d’une infirmière italienne qui, durant la guerre de Corée, tombe amoureuse de deux pilotes américains, Tony Curtis et George C. Scott, avant d’engager, riche héritière, Frank Sinatra pour retrouver un sous-marin allemand englouti sous les mers dans «Le hold-up du siècle» (1966) de Jack Donohue. Elle donne aussi la réplique à Anthony Quinn dans «Le secret de Santa Vittoria» (1969) de Stanley Kramer.
Mais Virna Lisi est trop indépendante pour se plier à la tyrannie des studios. Et puis, mariée à un architecte, elle veut, à l’orée de ces années 1970, mener une vie ordinaire et profiter de ses enfants. Mais elle revient vite à l’écran, dans des rôles moins superficiels, notamment dans des films de Sergio Gobbi, comme «Le temps des loups» (1969) ou «Les galets d’Etretat» (1971), où, en panne sur la route, elle est secourue et violée par Maurice Ronet. Puis, elle campe la sœur de Nietzsche dans «Au-delà du bien et du mal» (1976) de Liliana Cavani et, dans «La Cigale» (1979) de Alberto Lattuada, elle se donne, ivre, au camionneur incarné par Renato Salvatori, et se suicide. En 1993, Patrice Chéreau lui donne, dans «La Reine Margot», son plus beau rôle: elle y incarne une Catherine de Médicis qui doit tout à l’imagination du réalisateur et presque rien à l’Histoire. Enfouie dans ses voiles de veuve, le visage blême et le front bombé, l’actrice, impressionnante, donne vie à une femme haineuse et machiavélique. C’est sous la direction de Cristina Comencini qu’elle tourne ses derniers films, «Va où ton cœur te porte» (1996) ou «Le plus beau jour de ma vie» en 2001. Virna Lisi décède à Rome le 18 décembre 2014.
© Jean-Pascal LHARDY
1953 | E Napoli canta – de Armando Grottini
avec Beniamino Maggio
L’amour d’une mère ( la corda d’acciaio ) de Carlo Borghesio avec Fausto Tozzi Le voiturier du Mont Cenis ( il vetturale del Moncenicio ) de Guido Brignone avec Jean Chevrier |
1954 | Désir ardent sous le soleil de Naples ( desiderio’e sole ) de Giorgio Pastina
avec Pasquale De Filippo
Violence sur la plage / Violence sur le lac ( violenza sul lago ) de Leonardo Cortese avec Erno Crisa Le destin d’une mère ( ripudiata ) de Giorgio Walter Chili avec Vittorio Duse Piccola santa – de Roberto Bianchi Montero avec Nino Pavese Lettera napoletana – de Giorgio Pastina avec Giacomo Rondinella Cardinal Lambertini ( il cardinale Lambertini ) de Giorgio Pastina avec Gino Cervi Addio Napoli ! – de Roberto Bianchi Montero avec Andrea Checchi |
1955 | Les hussards – de Alex Joffé
avec Bourvil
La vengeance du destin ( vendicata ! ) de Giuseppe Vari avec Milly Vitale La rossa – de Luigi Capuano avec Franco Ricci Je t’attendais ( luna nova ) de Luigi Capuano avec Marc Lawrence Les dix-huit ans ( le diciottenni ) de Mario Mattoli avec Ave Ninchi Le célibataire ( lo scapolo ) de Antonio Pietrangeli avec Alberto Sordi |
1956 | La femme du jour ( la donna del giorno ) de Francesco Maselli avec Serge Reggiani |
1957 | Sous les griffes du tyran ( il conte di Matera ) de Luigi Capuano
avec Paul Müller
Un seul survivra ( vite perdute / la legge del mitra ) de Adelchi Bianchi & Roberto Mauri avec Jacques Sernas Seule contre les Borgia ( Caterina Sforza, leonessa di Romana ) de Giorgio Walter Chili avec Pierre Cressoy |
1958 | Totò, Peppino et les fanatiques ( Totò, Peppino e le fanatiche ) de Mario Mattoli
avec Totò
Le maître des forges ( il padrone delle ferriere ) de Anton Guilio Majano avec Antonio Vilar |
1959 | Un de la réserve ( un militare e mezzo ) de Steno
avec Aldo Fabrizi
I mondo dei miracoli – de Luigi Capuano avec Vittorio De Sica |
1960 | Son excellence s’est arrêté pour dîner ( sua eccellenza s i fermò a mangiare ) de Mario
Mattoli avec Ugo Tognazzi
Cinque marines per cento ragazze – de Mario Mattoli avec Franco Franchi |
1961 | Romulus et Remus ( Romolo e Remo ) de Sergio Corbucci
avec Steve Reeves
Les bonnes causes – de Christian-Jaque avec Pierre Brasseur |
1962 | Eva ( Eva, the devil’s woman / Eve ) de Joseph Losey
avec Stanley Baker
Le jour le plus court ( il giorno più corto / il giorno più corto commedia umoristica ) de Sergio Corbucci avec Walter Pidgeon |
1963 | Coplan prend des risques / Coplan agent 005 – de Maurice Labro
avec Dominique Paturel
La tulipe noire – de Christian-Jaque avec Alain Delon |
1964 | Comment tuer votre femme ? ( how to murder your wife ) de Richard Quine
avec Jack Lemmon
Les poupées ( le bambole ) de Dino Risi, Franco Rossi, Mauro Bolognini & Luigi Comencini avec Monica Vitti Casanova 70 – de Mario Monicelli avec Marcello Mastroianni Ces messieurs dames / Mesdames et messieurs / Belles dames, vilains messieurs ( signore & signori ) de Pierto Germi avec Gastone Moschin Une vierge pour le prince ( una vergine per il principe ) de Pasquale Festa Campanile avec Vittorio Gassman |
1965 | Le hold-up du siècle ( assault on a queen ) de Jack Donohue
avec Frank Sinatra
Les complexés ( i complessi ) de Dino Risi, Luigi Fillipo D’Amico & Franco Rossi avec Nino Manfredi Un cheikh pas comme les autres / Aujourd’hui, demain et après-demain ( oggi, domani, dopodomani ) de Edouardo De Filippo, Luciano Salce & Marco Ferreri avec Marcello Mastroianni Segment «L’ora di punta» de Edouardo De Filippo La donna del lago – de Luigi Bezzoni & Franco Rossellini avec Philippe Leroy À l’italienne ( made in Italy ) de Nanni Loy avec Jean Sorel Segment «La donna» |
1966 | La vingt-cinquième heure ( the twenty-fifth hour ) de Henri Verneuil
avec Anthony Quinn
Deux minets pour Juliette / Surtout pas avec ma femme ( not with my wife, don’t you ! ) de Norman Panama avec Tony Curtis La fille et le général ( la ragazza e il generale ) de Pasquale Festa Campanile avec Rod Steiger |
1967 | Pas folles les mignonnes ( le dolci signore ) de Luigi Zampa
avec Jean-Pierre Cassel
Arabella ( ragazza del Charleston ) de Mauro Bolognini avec James Fox |
1968 | Une veuve dans le vent ( meglio vadova ) de Duccio Tessari
avec Jean Servais
Le secret de Santa Vittoria ( the secret of Santa Vittoria ) de Stanley Kramer avec Hardy Kruger Tenderly ( the girl who couln’t say no / il suo mondo di fare ) de Franco Brusati avec George Segal |
1969 | L’arbre de Noël ( the Christmas tree / when wolves cry ) de Terence Young
avec William Holden
Mardi, c’est donc la Belgique ( if it’s Tuesday, this must be Belgium ) de Mel Stuart avec Murray Hamilton Le temps des loups – de Sergio Gobbi avec Robert Hossein |
1970 | Un beau monstre – de Sergio Gobbi
avec Helmut Berger
Le voyeur ( giochi particolari ) de Franco Indovina avec Timothy Dalton Le plaisir des dames / La statue nue ( the statue ) de Rodney Amateau avec David Niven |
1971 | Scandale à Rome ( Roma bene ) de Carlo Lizzani
avec Franco Fabrizi
Les galets d’Etretat – de Sergio Gobbi avec Maurice Ronet |
1972 | Barbe Bleue ( Barbablù / Bleuebeard ) de Edward Dmytryk
avec Richard Burton
Croc-Blanc ( Zanna Bianca / Colmillo Blanco / White Fang ) de Lucio Fulci avec Franco Nero |
1973 | Le serpent ( the serpent / night flight from Moscow ) de Henri Verneuil avec Henry Fonda |
1974 | Le retour de Buck le loup ( il ritorno di Zanna Bianca / challenge to White Fang / die teufelsschlucht der wilden wölfe ) de Lucio Fulci avec John Steiner |
1976 | Au-delà du bien et du mal ( al di là del bene e del male ) de Liliana Cavani
avec Erland Josephson
Ruban d’Argent du meilleur second rôle féminin par le syndicat italien des journalistes de cinéma, Italie |
1978 | Ernesto – de Salvatore Samperi avec Michele Placido |
1979 | La cigale ( la cicala ) de Alberto Lattuada
avec Anthony Franciosa
David de la meilleure actrice, Italie |
1980 | Bugie bianche / Bugie veneziane – de Stefano Rolla avec Max von Sydow |
1981 | Miss Right ( la donna giusta ) de Paul Williams avec Margot Kidder |
1982 | Sapore di mare – de Carlo Vanzina
avec Christian De Sica
David du meilleur second rôle féminin, Italie Ruban d’Argent du meilleur second rôle féminin par le syndicat italien des journalistes de cinéma, Italie Et la vie continue ( è la vita continua ) de Dino Risi avec Jean-Pierre Marielle |
1983 | DO Stelli emigranti – de Francesco Bortolini & Claudio Masenza
avec Giorgia Moll
Seulement apparition |
1984 | Amarsi un po’ – de Carlo Vanzina avec Tahnee Welch |
1987 | I ragazzi di via Panisperna – de Gianni Amelio avec Mario Adorf |
1988 | I love N.Y. – de Gianni Bozzacchi
avec Christopher Plummer
E se poi se ne vanno ? – de Giorgio Capitani avec Catherine Spaak |
1989 | Joyeux Noël, bonne année ( buon natale… buon anno ) de Luigi Comencini
avec Michel Serrault
Ruban d’Argent de la meilleure actrice par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie |
1993 | Les cent et une nuits / Les cent et une nuit de Simon Cinéma – de Agnès Varda
avec Robert De Niro
Seulement apparition La reine Margot – de Patrice Chéreau avec Daniel Auteuil César du meilleur second rôle féminin, France Prix d’interprétation féminine au festival du cinéma de Cannes, France Ruban d’Argent du meilleur second rôle féminin par le syndicat italien des journalistes de cinéma, Italie |
1996 | Va où ton cœur te porte ( va’ dove ti porta il cuore ) de Cristina Comencini
avec Tchéky Karyo
Ruban d’Argent de la meilleure actrice par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie Globe d’Or de la meilleure actrice par l’association de la presse étrangère, Rome, Italie |
2001 | Le plus beau jour de ma vie ( il più bel giorno della mia vita ) de Cristina Comencini
avec Jean-Hugues Anglade
Ruban d’Argent du meilleur second rôle féminin par le syndicat italien des journalistes de cinéma, Italie |
2006 | DO Viaggio in corso nel cinema di Carlo Lizzani – de Francesca Del Sette
avec Harvey Keitel
Seulement apparition |
2008 | Boogie Woogie – de Andrea Frezza avec Paul Sorvino |
2009 | DO Pietro Germi : Il bravo, il bello, il cattivo – de Claudio Bondi
avec Claudia Cardinale
Seulement apparition |
2010 | DO L’ultimo gattopardo : Ritratto di Goffredo Lombardo – de Giuseppe Tornatore
avec Alain Delon
Seulement apparition |
2014 | Latin lover – de Cristina Comencini avec Jordi Mollà |
AUTRES PRIX : | |
Orange d’Or au festival international du cinéma de Taormina, Italie ( 1964 ) Prix pour sa carrière au cinéma au Prix International Flaiano de Pescara, Italie ( 1995 ) David Spécial aux Prix David di Donatello, Italie ( 1996 ) Globe d’Or pour sa carrière par l’association de la presse étrangère, Rome, Italie ( 2004 ) Prix Arte Taormina au festival international du cinéma de Taormina, Italie ( 2005 ) Hommage au festival du cinéma européen de Lecce, Italie ( 2005 ) David Spécial aux Prix David di Donatello, Italie ( 2009 ) Prix Pietro Bianchi par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie ( 2011 ) |