![]() 1935 Les trente-neuf marches (the thirty-nine steps) de Alfred Hitchcock avec Robert Donat, John Laurie & Peggy Ashcroft | ![]() 1937 Le prisonnier de Zenda (the prisoner of Zenda) de John Cromwell avec Ronald Colman & David Niven | ![]() 1938 Blocus (blockade) de William Dieterle avec Henry Fonda, Leo Carrillo, Fred Kohler & Reginald Denny | ![]() 1940 Les tuniques écarlates (North West Mountain police) de Cecil B. DeMille avec Gary Cooper & Robert Preston | ||
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Madeleine Carroll ressemble sans doute à l’image que se font les Français de l’Anglaise typique: blondeur diaphane et teint de porcelaine. Mais alors d’une Anglaise de la bonne société. Cette femme aux traits fins et à la coiffure impeccable a, en effet, tout d’une Lady. On l’imagine évoluer dans un salon, vêtue d’une toilette vaporeuse, avec l’aisance que lui donne sa distinction native.
Née le 26 février 1906, Madeleine Carroll, née Marie-Madeleine O’Carroll, fait d’abord des études linguistiques et se destine à l’enseignement. Attirée par la scène, elle gagne un concours de beauté puis apprend son métier en participant à des tournées théâtrales. Au cinéma, où elle débute en 1928, elle ne pouvait qu’attirer l’attention d’un certain Alfred Hitchcock. Elle est en effet la première «blonde» du maître, qui en fait, bien avant Grace Kelly ou Tippi Hedren, la première incarnation de son fantasme cinématographique. Avec Madeleine Carroll, il s’aperçoit, pour la première fois, que le feu peut couver sous la glace. Elle tourne pour lui, «Les trente-neuf marches» (1935), avec Robert Donat, et, la même année, «Quatre de l’espionnage», avec Robert Young. Dans le premier, tiré d’un roman d’espionnage de John Buchan, l’actrice manifeste des talents comiques que, dans la suite de sa carrière, elle aura rarement l’occasion de montrer. Elle se révèle en effet fort drôle dans la scène où les deux héros sont attachés l’un à l’autre par des menottes. On prétend d’ailleurs que, pour donner plus de vérité à l’épisode, Hitchcock aurait feint d’avoir perdu la clef, laissant les deux acteurs, durant des heures, dans ce gênant face à face.
Pour le reste, la filmographie de l’actrice est moins notable, à quelques exceptions près, comme le film de Lewis Milestone «Le général est mort à l’aube» (1936), sur un scénario de Clifford Odets, où Madeleine Carroll doit piéger le mercenaire joué par Gary Cooper, ou «Le prisonnier de Zenda» (1937), de John Cromwell, un grand classique du film d’aventures. L’actrice y incarne une princesse tombant amoureuse d’un touriste, Ronald Colman qui, du fait de sa ressemblance avec le Roi d’un pays imaginaire, doit être couronné à sa place. En dehors de ces films, qui n’ont d’ailleurs pas pris une ride, Madeleine Carroll s’enlise dans des bluettes sentimentales ou de plates comédies, signées Edward H. Griffin, un réalisateur qui n’a guère marqué le monde du cinéma. Elle y a souvent comme partenaire un Fred MacMurray, fade jeune premier de cette époque, plus à l’aise dans le film noir (qu’on se souvienne de «Assurance sur la mort», de Billy Wilder) que dans cette guimauve hollywoodienne. Dans «Femme du monde» (1938), Madeleine Carroll épouse un journaliste pour gagner un pari et dans «Lune de miel à Bali» (1939), ses ambitions professionnelles s’effacent devant le charme d’un séduisant playboy.
Après avoir joué les espionnes pour Hitchcock, l’actrice persévère dans «J’étais une espionne» (1933), de Victor Saville, où elle intègre la résistance néerlandaise, et «Blocus» (1938), de William Dieterle. Avec, en arrière-plan, une Guerre Civile espagnole de carton-pâte, elle y incarne une improbable aventurière, amoureuse d’un paysan, Henry Fonda, guère plus vraisemblable. Et pourtant, dans la vraie vie, Madeleine Carroll est une authentique héroïne de la liberté. En effet, elle se voit décerner la Légion d’honneur pour son rôle d’agent de liaison entre l’armée américaine et la Résistance française. Retirée des écrans dès la fin des années 40, elle meurt d’un cancer le 2 octobre 1987.
© Jean-Pascal LHARDY

1928 | Les canons de Loos ( the guns of Loos ) de Sinclair Hill
avec Henry Victor
What money can buy – de Edwin Greenwood avec John Longden Le lien brisé ( the first bom ) de Miles Mander avec John Loder |
1929 | The croocked billet / International spy – de Adrian Brunel
avec Carlyle Blackwell Sr.
The american prisoner – de Thomas Bentley avec Carl Brisson Atlantique ( Atlantic / Titanic : Disaster in the Atlantic ) de Ewald André Dupont avec John Stuart The W plan – de Victor Saville avec Brian Aherne L’instinct – de Léon Mathot & & André Liabel avec Gil Roland |
1930 | Young Woodley – de Thomas Bentley
avec Frank Lawton
French leave – de Jack Raymond avec Henry Kendall Escape – de Basil Dean avec Gerald du Maurier L’école du scandale ( school for scandal ) de Maurice Elvey avec Ian Fleming Kissing cup’s race – de Castleton Knight avec Stewart Rome Madame Guillotine – de Reginald Fogwell avec Brian Aherne |
1931 | Fascination – de Miles Mander
avec Roland Culver
The written law – de Reginald Fogwell avec Percy Marmont |
1933 | Sleeping car / Love and let love – de Anatole Litvak
avec Ivor Novello
J’étais une espionne ( I was a spy ) de Victor Saville avec Conrad Veidt |
1934 | Le monde en marche ( the world moves on ) de John Ford
avec Franchot Tone
Le dictateur ( the dictator / loves of a dictator / for love of a queen / the love affair of the dictator ) de Victor Saville avec Clive Brook |
1935 | Les trente-neuf marches / L’homme au doigt coupé ( the thirty-nine steps ) de Alfred
Hitchcock avec Robert Donat
Quatre de l’espionnage / Agent secret ( secret agent ) de Alfred Hitchcock avec John Gielgud CM The story of Papworth, the village of hope – de Anthony Asquith avec C. Aubrey Smith |
1936 | The case against Mrs Ames – de William A. Seiter
avec George Brent
Le général est mort à l’aube ( the general died at dawn ) de Lewis Milestone avec Gary Cooper Le pacte ( Lloyd’s of London ) de Henry King avec George Sanders + chansons Sur l’avenue / La dame de la cinquième avenue ( on the avenue ) de Roy Del Ruth avec Dick Powell CM Screen snapshots series 16, No. 3 – de Ralph Staub avec Fredric March Seulement apparition |
1937 | La joyeuse héritière ( it’s all yours ) de Elliott Nugent
avec Francis Lederer
Le prisonnier de Zenda ( the prisoner of Zenda ) de John Cromwell avec Ronald Colman + chansons CM Screen snapshots series 16, No. 12 – de Ralph Staub avec Ralph Bellamy Seulement apparition |
1938 | Blocus ( blockade ) de William Dieterle
avec Henry Fonda
Femme du monde / Café Société ( Cafe Society ) de Edward H. Griffith avec Fred MacMurray CM It might be you – de R.M. Lloyd avec Elizabeth Allan |
1939 | Lune de miel à Bali ( honeymoon in Bali / husbands or lovers / my love for yours ) de Edward
H. Griffith avec Allan Jones
Mon fils, mon fils ( my son, my son ) de Charles Vidor avec Louis Hayward |
1940 | Safari – de Edward H. Griffith
avec Douglas Fairbanks Jr.
Les tuniques écarlates ( North West Mountain police / the scarlet riders / the Northwest Mounted police ) de Cecil B. DeMille avec Robert Preston Virginia – de Edward H. Griffith avec Sterling Hayden |
1941 | Une nuit à Lisbonne ( one night in Lisbon ) de Edward H. Griffith
avec John Loder
Sous le soleil de Polynésie ( Bahama Passage ) de Edward H. Griffith avec Sterling Hayden |
1942 | La blonde de mes rêves ( my favorite blonde ) de Sidney Lanfield avec Bob Hope |
1946 | L’orphelin ( White Cradle Inn / high fury ) de Harold French avec Michael Rennie |
1948 | Tous les maris mentent ( don’t trust your husband / an innocent affair ) de Lloyd Bacon avec Charles Buddy Rogers |
1949 | L’éventail de Lady Windermere ( the fan / Lady Windermere’s fan ) de Otto Preminger avec George Sanders |