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Max Ophüls



Date et Lieu de naissance : 6 mai 1902 (Sarrebruck, Empire allemand)
Date et Lieu de décès : 26 mars 1957 (Hambourg, Allemagne)
Nom Réel : Max Oppenheimer

REALISATEUR
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1932 Liebelei – de Max Ophüls avec Magda Schneider, Paul Hörbiger, Gustaf Gründgens & Wolfgang Liebeneiner
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1947 Lettre d’une inconnue (letter from an unknown woman) de Max Ophüls avec Joan Fontaine
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1950 La ronde – de Max Ophüls avec Simone Simon, Danielle Darrieux, Simone Signoret & Odette Joyeux
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1955 Lola Montès – de Max Ophüls avec Martine Carol, Peter Ustinov, Anton Walbrook & Lise Delamare

Max Ophüls est un magicien. Sur l’écran, sa caméra peint ses films avec la même fluide virtuosité que Auguste Renoir ses toiles. Il n’est, pour s’en convaincre, que de revoir le début du second épisode de «Le plaisir» (1951), inspiré de «La maison Tellier», une nouvelle de Maupassant. La caméra veut nous faire découvrir cette maison accueillante, où se rendent, le soir, tous les bourgeois de la ville. Par un travelling vertical, la caméra monte lentement le long des murs, jusqu’à découvrir une fenêtre ouverte, par où l’on aperçoit «Madame», l’hôtesse du lieu, toujours aimable, puis elle file sans hâte, dans un souple mouvement latéral, le long des fenêtres de la façade, pour nous montrer les autres pensionnaires. La caméra s’arrête parfois, l’espace d’un instant, puis reprend sa course légère.

Ce plan admirable, d’une seule volée, où le mouvement de la caméra s’accompagne du commentaire inspiré de Jean Servais. Un Art fait de grâce, où la technique, jamais pesante, est mise au service de la beauté. Il y a, chez lui, cette faculté de saisir les émotions des êtres et la quintessence du bonheur, qu’on retrouve aussi dans la partie de campagne qui suit. La charrette conduite par Jean Gabin, où ces dames ont pris place, file dans la campagne fleurie; «les colzas en fleurs mettaient, de place en place, une grande nappe jaune», nous dit la voix du narrateur.

C’est à la fin de sa carrière, dans les années 50, que Max Ophüls, né le 6 mai 1902, a donné toute la mesure de son génie. Outre «Le plaisir», il réalise alors une poignée de films qui sont autant de chefs-d’œuvre, à commencer par «La ronde» (1950), tirée d’une pièce d’Arthur Schnitzler, une fable désabusée sur la vanité du plaisir et l’absurdité de la vie. À l’apogée de son talent, il signe un autre film sublime, «Madame de...» (1953), Danielle Darrieux et Vittorio De Sica s’y aiment en valsant, au gré de bals qui se succèdent en fondus enchaînés. Plus aérienne que jamais, c’est la caméra qui dévoile, sous l’élégance des gestes et la banalité des propos, une idylle en train de naître. Les deux acteurs font sentir, avec une exceptionnelle finesse de jeu, les émotions qui, sous le masque de l’urbanité, sont près de les submerger. Avec «Lola Montès» (1955), le réalisateur termine sa carrière en apothéose. Exhibée comme un phénomène de foire, par une sorte de Monsieur Loyal, Peter Ustinov, la courtisane Lola Montès, maîtresse du Roi de Bavière Louis 1er, Martine Carol, livre au public les secrets les plus intimes de sa vie.

Le cinéaste, qui est aussi un grand homme de théâtre, réalise, en Allemagne, en Italie puis en France, d’autres films notables, même s’ils n’ont pas tous l’éclat des pépites dont nous venons de parler. Citons notamment «Liebelei» (1932), tiré d’une autre pièce de Schnitzler, qui donne son plus grand rôle à Magda Schneider, aussi ravissante que sa fille Romy, «De Mayerling à Sarajevo» (1940), avec Edwige Feuillère, qui est consacré à la figure peu connue de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empereur François-Joseph ou encore un film noir de belle facture, «Les désemparés» (1949), avec James Mason et Joan Bennett. Mais, des films de cette période, le plus abouti demeure «Lettre d’une inconnue» (1947), avec Louis Jourdan et Joan Fontaine. Ce film sombre, rythmé, là encore, par de nombreux retours en arrière, où l’amour le dispute au cynisme, transcende le genre du mélodrame auquel il n’appartient qu’en apparence. Max Ophüls meurt à Hambourg le 25 mars 1957.

© Jean-Pascal LHARDY

copyright
1931Plus jamais d’amour ( nie wieder liebe ) de Anatole Litvak avec Lilian Harvey
    Seulement assistant réalisateur
L’amour au studio / Le studio amoureux ( die verliebte firma ) de Max Ophüls avec Anny Ahlers
    + scénario
Calais-Douvres – de Jean Boyer avec André Roanne
    Seulement conseiller pour la traduction
CM On préfère l’huile de foie de morue ( dann schon lieber Lebertran ) de Max Ophüls avec Käthe Haack
    + scénario
1932Liebelei / Une histoire d’amour ( liebelei ) de Max Ophüls avec Magda Schneider
    + scénario
Une histoire d’amour – de Max Ophüls avec Simone Héliard
    Version française de « Liebelei » – + scénario
La fiancée vendue ( die verkaufte braut ) de Max Ophüls avec Jarmila Novotna
    + scénario
Les joyeux héritiers ( lachende erben ) de Max Ophüls avec Heinz Rühmann
    + scénario
1933On a volé un homme – de Max Ophüls avec Lili Damita
1934La dame de tout le monde ( la signora di tutti ) de Max Ophüls avec Isa Miranda
    + scénario
    Coupe du Ministère des Entreprises au festival du cinéma de Venise, Italie

Le scandale – de Marcel L’Herbier avec Gaby Morlay
    Seulement réalisation de quelques scènes – Non crédité
1935Divine – de Max Ophüls avec Yvette Lebon
    + scénario
La tendre ennemie – de Max Ophüls avec Simone Berriau
    + scénario & production
CM Valse brillante de Chopin – de Max Ophüls avec Alexander Brailowsky
1936La comédie de l’argent ( komedie om geld ) de Max Ophüls avec Herman Bouber
    + scénario
CM Ave Maria / Ave Maria de Schubert – de Max Ophüls avec Elisabeth Schümann
1937Yoshiwara – de Max Ophüls avec Sessue Hayakawa
1938Werther / Le roman de Werther – de Max Ophüls avec Pierre Richard-Willm
    + scénario
1939Sans lendemain / La duchesse de Tilsitt – de Max Ophüls avec Edwige Feuillère
    + scénario
1940De Mayerling à Sarajevo – de Max Ophüls avec John Lodge
    + scénario
L’école des femmes – de Max Ophüls avec Louis Jouvet
    Inachevé
1946Vendetta – de Mel Ferrer avec Faith Domergue
    Seulement réalisation de quelques scènes – Non crédité
1947L’exilé ( the exile ) de Max Ophüls avec Douglas Fairbanks Jr.
Lettre d’une inconnue ( letter from an unknown woman ) de Max Ophüls avec Joan Fontaine
1948L’impasse / Pris au piège ( caught ) de Max Ophüls avec Barbara Bel Geddes
1949Les désemparés ( the reckless moment ) de Max Ophüls avec Joan Bennett
1950La ronde – de Max Ophüls avec Simone Signoret
    + scénario
    BAFTA du meilleur film (toutes origines) aux British Academy Awards, Grande-Bretagne

    Prix du meilleur scénario au festival du cinéma de Venise, Italie
1951Le plaisir – de Max Ophüls avec Simone Simon
    + scénario, décors & production
1953Madame de… – de Max Ophüls avec Danielle Darrieux
    + scénario
1955Lola Montès – de Max Ophüls avec Martine Carol
    + scénario
1957Montparnasse 19 / Les amants de Montparnasse – de Jacques Becker avec Gérard Philipe
    Seulement scénario
AUTRES PRIX :
      
    Prix FIPRESCI pour sa carrière (posthume) au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne ( 1966 )
Fiche créée le 16 mars 2024 | Modifiée le 16 septembre 2025 | Cette fiche a été vue 8931 fois
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