![]() 1935 La kermesse héroïque – de Jacques Feyder avec Jean Murat, Françoise Rosay & André Alerme | ![]() 1941 Par la porte d’or (hold back the dawn) de Mitchell Leisen avec Charles Boyer & Olivia de Havilland | ![]() 1946 Ténèbres (so dark the night) de Joseph H. lewis avec Steven Geray, Ann Codee & Eugene Borden | ![]() 1947 Crime doctor’s gamble – de William Castle avec Warner Baxter, Roger Dann & Steven Geray | ||
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Micheline Cheirel, de son vrai nom Micheline Rogel, reconnue Truyen, naît le 12 avril 1917 à Paris. Elle commence par faire un peu de théâtre, à Paris, mais surtout en province, où elle joue «Tovaritch» de Jacques Deval. Elle découvre le cinéma alors qu’elle a à peine dix-huit ans. Elle est engagée par Jacques Feyder pour un film superbe, qui deviendra un classique, «La kermesse héroïque» (1935). Elle y incarne la fille mutine de André Alerme, bourgmestre poltron. C’est son premier rôle, et peut-être le meilleur. Cette beauté classique, un peu sage, au visage anguleux, fait une courte carrière en France, jusqu’à son départ pour l’Amérique, en 1941. Après «La kermesse», c’est un autre chef-d’œuvre, «La belle équipe» (1936) de Julien Duvivier, où elle est Huguette, la fiancée de Mario - Raphaël Médina - un ouvrier espagnol entré clandestinement en France. Les films suivants sont plus médiocres: «Ces dames aux chapeaux verts» (1937) de Maurice Cloche, où elle campe une jeune orpheline recueillie par ses vieilles filles de cousines, «Rendez-vous aux Champs-Elysées» (1937) de Jacques Houssin, où elle croise Jules Berry au sommet de son art ou encore «Feux de joie» (1938) du même réalisateur, où elle aide René Lefèvre et ses amis musiciens, dont un certain Ray Ventura, à relancer un hôtel sur la Côte-d’Azur.
Puis c’est le départ pour Hollywood, où Micheline Cheirel, comme Corinne Calvet ou Denise Darcel, essaie de prendre sa part du rêve américain. Mais les producteurs ne voient en elle, comme d’ordinaire, que la Française de service, qu’ils distribuent dans des films de qualité inégale. Le plus souvent, ses rôles sont mineurs. C’est le cas dans «La porte d’or» (1941), de Mitchell Leisen, son premier film américain, où elle donne tout de même la réplique à Charles Boyer ou dans «A close case for Ellery Queen» (1942) de James P. Hogan, avec William Gargan, où elle s’appelle Marie Dubois. Parfois, elle n’est pas même créditée au générique, comme dans «Ma femme est un ange» (1942) de W.S. Van Dyke ou dans «La vie passionnée des sœurs Brontë» (1945) de Curtis Bernhardt, où elle incarne Mlle Blanche. Il lui arrive de décrocher des rôles plus consistants, mais c’est alors, le plus souvent, dans de petits films de série B. Ce n’est pas le cas, toutefois, de «Terrible vengeance» (1945) de Edward Dmytryk, où, femme d(un collaborateur, Luther Adler, elle aide Dick Powell, un militaire canadien, à résoudre le mystère du meurtre de sa jeune femme, membre de la Résistance française. Les autres films sont des bandes un peu fauchées: «Ténèbres» (1946) de Joseph H. Lewis, où elle est Nanette, la fille d’un aubergiste français, qui tombe amoureuse d’un policier parisien incarné par Steven Geray et disparaît la nuit de ses fiançailles; «Flight to nowhere» (1946) où elle campe la «Comtesse», qui joue les agents secrets; ou encore son dernier film, «The crime Doctor’s gamble» (1947) de William Castle, où on l’a affublée du patronyme de Mignon Duval Jardin (sic!) et où elle croise Warner Baxter dans le rôle-titre.
Rentrée en France en 1949, Micheline Cheirel ne parvient pas à relancer sa carrière au cinéma et décide de remonter sur les planches. On la voit ainsi dans «Peter Ibbetson» de George Du Maurier, «Crime et châtiment» de Dostoïevski, «L’âge de Juliette» de Jacques Deval ou encore «La corde» (1954) de Patrick Hamilton, grand succès de Broadway, en 1929, repris à l’écran par Alfred Hitchcock en 1949. Micheline Cheirel a été mariée à l’acteur John Loder, puis à Paul Meurisse. Elle décède à Antibes, où elle s’est retirée, le 25 octobre 2002.
© Jean-Pascal LHARDY

1935 | Marius et Olive à Paris – de Jean Epstein
avec Marcel Barencey
Dora Nelson – de René Guissart avec André Lefaur La kermesse héroïque – de Jacques Feyder avec Jean Murat Tarass Boulba – de Alexis Granovsky avec Harry Baur |
1936 | La belle équipe – de Julien Duvivier avec Jean Gabin |
1937 | Rendez-vous aux Champs-Élysées – de Jacques Houssin
avec Jules Berry
Ces dames aux chapeaux verts – de Maurice Cloche avec Pierre Larquey |
1938 | Feux de joie – de Jacques Houssin avec René Lefèvre |
1941 | Par la porte d’or ( hold back the dawn / the golden door / memo to a movie director ) de
Mitchell Leisen avec Charles Boyer
A close call for Ellery Queen / A close call – de James P. Hogan avec William Gargan |
1942 | Ma femme est un ange ( I married an angel ) de W.S. Van Dyke avec Nelson Eddy |
1945 | Terrible vengeance / Pris au piège ( cornered ) de Edward Dmytryk
avec Dick Powell
La vie passionnée des sœurs Brontë ( devotion ) de Curtis Bernhardt avec Paul Henreid |
1946 | Ténèbres / Nuit tragique ( so dark the night ) de Joseph H. lewis
avec Steven Geray
Flight to nowhere – de William Rowland avec Jack Holt |
1947 | Jewels of Brandenburg – de Eugene Forde
avec Richard Travis
Crime doctor’s gamble / Doctor’s gamble – de William Castle avec Warner Baxter |