Roscoe Fatty Arbuckle

Roscoe Fatty Arbuckle voit le jour le 24 mars 1887 à Smith Center petite ville du Kansas. Dès sa naissance, des soupçons d’illégitimité de la part de son père William planent sur le nouveau-né, il est alors prénommé Roscoe Conkling en référence à un politicien démocrate que son père déteste. À l’automne 1888, la famille Arbuckle s’installe à Santa Ana en Californie. Le petit Roscoe grandit, maltraité par son père, dans une famille de neuf enfants. Juste après le décès de sa mère Mollie en 1899, son père l’abandonne. Roscoe survit en pratiquant plusieurs petits boulots. Alors qu’il travaille dans un hôtel, il réussit à se faire engagé dans une troupe de vaudeville ambulants en tant que chanteur et danseur. En 1904, Roscoe rejoint la troupe du «Morosco Burbank Stock Company» et se produit dans tout les Etats-Unis jusqu’en 1913, des tournées qui passeront par la Chine et le Japon.

En août 1908, Roscoe Arbuckle épouse la comédienne Minta Durfee, sa partenaire de scène et plus tard à l’écran. L’année suivante, il fait ses débuts au cinéma pour le studio Selig. En 1913, il est engagé par Mack Sennett, pour quarante dollars par semaine, pour jouer dans des films burlesques d’une ou deux bobines où il interprète souvent des policiers. Il travaille, entre autres, avec Charles Murray, Mabel Normand, Slim Summerville, Ford Sterling, Charles Chaplin, et porte un intérêt croissant pour les techniques du cinéma. Il franchit le pas de la mise en scène, début 1914, avec «Fatty au poulailler». En 1917, avec Joseph M. Schenck, le mari de Norma Talmadge, il fonde une société de distribution où il se paye au pourcentage. Jusqu’en 1920, Roscoe a le contrôle total de ses œuvres. Il va ainsi réaliser, interpréter et parfois écrire plusieurs dizaines de courts-métrages qui lui apporteront gloire et fortune. Il est alors le premier artiste hollywoodien à gagner un million de dollars par an au début des années vingt.

Le 5 septembre 1921, alors que Roscoe Fatty Arbuckle participe à une fête où l’alcool coule à flots, dans une chambre de l’hôtel St. Francis à San Francisco, la starlette Virginia Rappe se plaint de fortes douleurs à l’estomac. Hospitalisée deux jours plus tard, la jeune femme meurt le 9 d’une péritonite. Rosco est arrêté le 11 et accusé d’homicide involontaire. La presse s’empare de cette affaire et monte ce fait divers en un des plus gros scandale qu’Hollywood ai connu, on parle alors de viol et maltraitance dans des circonstances sordides. Les faits, largement amplifiés et déformés dans les journaux, causent un environnement incroyablement hostile de la part de l’opinion publique contre Roscoe Fatty Arbuckle, et ce malgré des preuves fragiles. Il est finalement acquitté au bout de trois procès en avril 1922. Mais la suspicion et rumeur rentent tenace et très vite la profession lui tourne le dos.

Par la suite, sa carrière détruite, Roscoe Fatty Arbuckle dépressif et toujours calomnié par sa prétendue culpabilité, se réfugie dans l’alcool. Seul Buster Keaton qui lui doit sa carrière lui viendra en aide en lui offrant des participations dans ses films. Il signe plusieurs courts-métrages sous le nom de William Goodrich et, comme un malheur ne vient jamais seul, sa seconde femme l’actrice Doris Deane obtient le dicorce en 1929 pour cruauté. Mais alors que le succès recommence à lui sourire quand la «Warner Bros.» lui propose enfin de réaliser un long-métrage et qu’il semble avoir trouvé le bonheur auprès de sa troisième épouse Andie McPhail, il meurt d’une crise cardiaque le 29 juin 1933 à New York.

© Pascal DONALD