Vic Morrow

Né dans une famille juive de la «middle class» américaine d’origine russe, Vic Morozoff vient au monde le 14 février 1929 dans le quartier newyorkais du Bronx. Son père, Harry Morrow, est ingénieur-électricien; sa mère, Jean (née Kress), est femme au foyer; il a un frère, George, né en 1924. À dix-sept ans, il quitte le lycée pour s’engager dans US Navy. Après son service dans la Marine, il décide de reprendre ses études, bénéficiant d’une bourse allouée aux anciens militaires. Il rentre à l’Université de Floride où il suit des cours de droit. Il participe également à l’atelier théâtral, ce qui n’est qu’une matière pour améliorer ses compétences, devient très vite une passion. Il joue son premier vrai rôle sur scène, lors d’un stage estival à New York, dans la pièce «Un tramway nommé Désir» de Tennessee Williams.

C’est dans la peau d’un voyou que Vic Morrow fait ses débuts au cinéma, pour le film «Graine de violence» (1954) de Richard Brooks, où il partage l’affiche avec Glenn Ford, Anne Francis et Sidney Poitier. L’acteur apparaît ensuite dans une vingtaine de films, parmi lesquels: «La loi de la prairie» (1955) de Robert Wise avec James Cagney; «Bagarres au King Créole» (1958) de Michael Curtiz avec Elvis Presley; «Portrait d’un tueur» (1960) de Joseph Pevney avec Leslie Parrish; «La baby-sitter» (1975) de René Clément avec Maria Schneider; «Le trésor de Matecumbe» (1976) de Vincent McEveety avec Peter Ustinov. Pour sa première réalisation, «Deathwatch» en 1965, il adapte une pièce de Jean Genet. Il va encore réaliser le western «Un nommé Sledge» (1970) avec James Garner en vedette, et diriger plusieurs épisodes de série télévisées. C’est justement le petit écran qui va lui apporter la célébrité, grâce à «Combat!», 152 épisodes de la série qui reste encore un des meilleurs feuilletons sur la guerre. Vic Morrow est au générique de plusieurs dizaines de productions télévisées dont «L’homme à la carabine» (1958/59), «Bonanza» (1960/61), «Mannix» (1971) ou «Racines» (1977).

Vic Morrow se marie une première fois avec l’actrice et scénariste Barbara Turner, avec qui il aura deux filles qui seront aussi actrices: Carrie Ann Morrow en 1958, et Jennifer Leigh Morrow en 1962, qui se fera appeler plus tard Jennifer Jason Leigh à la suite d’une brouille avec son père afin d’éviter d’être publiquement associée à celui-ci. Jamais le père et sa fille cadette ne se réconcilieront. Le mariage avec Barbara a duré sept ans et c’est soldé par un divorce. En avril 1975, il se remarie avec Gale Lester, mais ils se sépareront peu de temps avant le tragique accident qui va coûter la vie au comédien.

En effet, aux premières heures du matin du 23 juillet 1982, dans le Comté de Ventura, au nord de la Californie, pendant le tournage de l’épisode réalisé par John Landis pour le film «La quatrième dimension», un hélicoptère s’écrase, tuant Vic Morrow et deux enfants acteurs, Myca Dinh Le (7 ans), et Renee Shin-Yi Chen (6 ans). La petite Renee est écrasée par l’appareil, Vic et Myca sont décapités par les pales du rotor. Des poursuites pénales contre la production, le pilote et John Landis sont engagées; le film sort malgré tout en juin 1983 aux Etats-Unis. Au terme d’un long procès très médiatisé, les accusés seront finalement acquittés. Un accord à l’amiable dédommage les victimes, les familles de chacun des deux enfants reçoivent chacune deux millions de dollars, celle de Vic Morrow sept cent mille dollars. L’acteur est enterré au cimetière «Hillside Memorial Park» de Culver City, en Californie.

© Pascal DONALD