![]() 1954 L’Egyptien (the Egyptian) de Michael Curtiz avec Victor Mature, Michael Wilding & Edmund Purdom | ![]() 1955 Le cercle infernal (the racers) de Henry Hathaway avec Kirk Douglas, Gilbert Roland & Cesar Romero | ![]() 1956 Je reviendrais à Kandara – de Victor Vicas avec Daniel Gélin, François Périer, Jean Brochard & Julien Carette | ![]() 1958 Le gorille vous salue bien – de Bernard Borderie avec Lino Ventura, Pierre Dux, Jean Max & Charles Vanel | ||
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Bella Darvi, née Bajla Wegier, voit le jour le 23 octobre 1926, à Sosnowiec en Pologne. Un an après sa naissance, la famille Wegier s’installe à Paris. Elle y passe une enfance heureuse, dans le quartier du Marais, jusqu’à l’occupation allemande. Fuyant la capitale en 1943, la jeune fille est arrêtée par la police française et incarcérée à la prison Saint-Michel à Toulouse, puis placée dans un couvent-pénitencier de la région toulousaine. Tout au long de sa courte vie, elle sera traumatisée par cette pénible expérience.
De retour à Paris, devenue une très belle femme, Bajla se laisse emporter dans les folles nuits de Montparnasse et de Saint-Germain-des-Près. Elle y rencontre le riche homme d’affaires Alban Cavalade, qu’elle épouse le 7 octobre 1950. Elle fréquente assidûment la jet-set, et découvre les plaisirs pervers du jeu dans les casinos de la Côte d’Azur, de Deauville et de Biarritz. En 1951, Bajla rencontre Darryl F. Zanuck et sa femme Virginia qui sont séduits par sa beauté et sa joie de vivre. Le couple règle les dettes de jeu que la jeune femme a accumulées suite à sa séparation d’avec Cavalade. Le divorce est prononcé en 1952. La même année, sur l’invitation des Zanuck, elle s’installe dans leur maison de Santa Monica en Californie. Des rumeurs sulfureuses circulent sur le trio. Le producteur lui offre un contrat, et elle prend le nom de Darvi en hommage à ses protecteurs (compression des deux prénoms : Darryl et Virginia).
Bella Darvi apparaît pour la première fois à l’écran, et en tête de distribution, dans «Le démon des eaux troubles» (1953) aux côtés de Richard Widmark. Ensuite, elle enchaîne avec «L’égyptien» (1954) de Michael Curtiz et «Le cercle infernal» (1955) de Henry Hathaway. Les trois films remportent des succès mitigés aux Etats-Unis, et la critique est plutôt sévère avec l’actrice. Notons que ces films bénéficient de la promotion du CinémaScope lancés à grand renfort de publicité par la Twentieth Century Fox. Cependant, à la suite d’une discorde avec Virginia Zanuck, le conte de fée tourne court. Darryl et Bella quittent l’Amérique et s’installent en France. La jeune femme tourne dans «Je suis un sentimental» (1955) aux côtés de Eddie Constantine, mais sa carrière s’essouffle rapidement.
En 1955, Zanuck la quitte. Commence alors pour Bella Darvi une longue descente aux enfers. Dépressive, elle dilapide son argent dans les casinos, et boit plus que de raison. À nouveau, les dettes s’accumulent. Pour s’en acquitter, elle est contrainte d’accepter des apparitions dans des films très médiocres. Par ailleurs, elle est amenée à vendre tous ses biens, et au fond du gouffre, fait plusieurs tentatives de suicide. Nous pouvons l’apercevoir dans: «Raffles sur la ville» (1957) avec Charles Vanel, «Le gorille vous salue bien» (1958) avec Lino Ventura et «Le pain des Jules» (1960) avec Henri Vilbert.
En 1968, malade et complètement ruinée, Darryl F. Zanuck lui vient en aide. Bella joue dans «Le bourgeois gentil mec» (1969) de Raoul André, puis fait une ultime et pathétique apparition dans un film vaguement érotique. Le 17 septembre 1971, épuisée et meurtrie par sa vie chaotique et les abus en tous genres, Bella Darvi se suicide au gaz dans son petit appartement monégasque. Son corps n’est découvert qu’une semaine plus tard. Nous garderons d’elle, le souvenir magique d’une actrice extrêmement belle, qui aurait pu être une des reines de Hollywood.
© Philippe PELLETIER

1953 | Le démon des eaux troubles ( hell and high water ) de Samuel Fuller
avec Richard Widmark
Golden Globe du meilleur espoir féminin, USA |
1954 | L’Egyptien ( the Egyptian ) de Michael Curtiz
avec Edmund Purdom
Golden Globe du meilleur espoir féminin, USA |
1955 | Le cercle infernal ( the racers / such men are dangerous ) de Henry Hathaway
avec Kirk Douglas
Je suis un sentimental – de John Berry avec Eddie Constantine |
1956 | Je reviendrais à Kandara – de Victor Vicas avec François Périer |
1957 | Rafles sur la ville – de Pierre Chenal avec Charles Vanel |
1958 | Le gorille vous salue bien – de Bernard Borderie
avec Lino Ventura
La parole est à l’épée ( Pia de’ Tolomei ) de Sergio Grieco avec Jacques Sernas |
1959 | Énigmes aux Folies-Bergères – de Jean Mitry
avec Jean Tissier
La femme de glace ( la donna di ghiaccio ) de Antonio Raccioppi avec Renato Baldini |
1960 | Jeux précoces ( il rossetto ) de Damiano Damiani
avec Pierre Brice
Le pain des Jules – de Jacques Séverac avec Henri Vilbert |
1961 | L’urlo dei bolidi – de Leo Guerrasi avec Franco Silva |
1969 | Le bourgeois gentil mec – de Raoul André avec Francis Blanche |
1970 | Les petites filles modèles – de Jean-Claude Roy avec Michèle Girardon |