![]() 1958 Le temps de la peur (in love and war) de Philip Dunne avec Dana Wynter, Robert Wagner & Hope Lange | ![]() 1959 Le génie du mal (compulsion) de Richard Fleischer avec Orson Welles & Diane Varsi | ![]() 1968 Les complices (Jigsaw) de James Goldstone avec Hope Lange, Harry Guardino, Pat Hingle & Victor Jory | ![]() 1974 Les insectes de feu (bug) de Jeannot Szwarc avec Joanna Miles, Richard Gilliland, Jesse Vint & Alan Fudge | ||
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Contemporain de James Dean et de Marilyn Monroe, Bradford Dillman n’est pas passé à la postérité avec le même panache. Cet acteur américain naît le 14 avril 1930 à San Francisco. Diplômé de l’université de Yale, où il étudie l’anglais et le théâtre, et après un passage de deux ans dans le corps des Marines américains, il intègre le fameux Actors Studio, tourne pour la télévision, puis se lance dans le cinéma avec un succès immédiat. Certes, son physique l’avantage. Et son nom de naissance, qu’il garde pour sa distinction et sa théâtralité, le conforte dans sa vocation. Mais le talent est au rendez-vous. Après avoir joué le petit ami de l’héroïne d’«Un certain sourire» (1958), film de Jean Negulesco adapté du roman de Françoise Sagan, il remporte la même année le Golden Globe du meilleur nouvel acteur prometteur dans le drame de Philip Dunne «Le temps de la peur» (1958), en incarnant l’un des trois Marines confrontés lors d’une permission à des soucis familiaux. Bradford Dillman se distingue à nouveau avec «Le génie du mal» (1959) de Richard Fleischer, un thriller dans le Chicago des années 1920. Il y campe un des deux étudiants rebelles qui, par sentiment de supériorité et mépris pour la société, commettent des actes criminels jusqu’à être finalement démasqués, mais brillamment défendus par un avocat adversaire de la peine de mort, en la personne d’Orson Welles. Grâce à ce rôle, Bradford Dillman décroche un prix d’interprétation masculine au festival de Cannes.
Ces distinctions précoces auraient pu lui ouvrir une carrière hors normes. Mais Bradford Dillman ne cherche pas à devenir une star. Il enchaîne les tournages trente années durant avec le goût de l’éclectisme plus que de la renommée. Il prête son visage mobile, tantôt charmant, tantôt trouble, à des personnages des plus contrastés. Il revêt le costume d’un soldat envoyé à son insu en mission suicide dans «Interrogatoire secret» (1960) de Jack Lee; il s’empare du destin de «François d’Assise» (1961), dans la biographie que lui consacre Michael Curtiz; et le thriller de Jonathan Fields, «Les complices» (1968) le plonge dans le cauchemar d’un crime dont il n’a aucun souvenir. Il peut aussi déplaire et jouer de ses rictus en fou dangereux, détenteur d’un rayon mortel, dans «Espions en hélicoptère» (1967), ou en officier ambitieux, peu apprécié de ses hommes, dans «Le pont de Remagen» (1969) de John Guillermin. Tous les genres l’attirent. La science-fiction avec «Les évadés de la planète des singes» (1970) de Don Taylor, ou «La résurrection de Zachary Wheeler» (1971) de Bob Wynn. Comme les films d’horreur, tels «Les insectes de feu» (1974) de Jeannot Szwarc, «Piranhas» (1977) de Joe Dante, ou encore «Les diamants de l’Amazone» (1984) de René Cardona Jr. Une impressionnante carrière qui lui permet aussi de donner la réplique à Robert Redford, dont il est le meilleur ami dans «Nos plus belles années» (1973) de Sydney Pollack, ou Clint Eastwood dans deux opus (1976 et 1983) consacrés au célèbre inspecteur Harry.
À l’orée de ses 70 ans, Bradford Dillman fait une dernière apparition sur grand écran. Conscient de n’avoir pas toujours fait les choix les plus judicieux pour séduire le public, il ne met pas davantage sa profession sur un piédestal. Passionné de football, écrivain à ses heures, il a eu deux épouses, dont l’actrice Suzy Parker, et 5 enfants. C’est en Californie qu’il meurt le 16 janvier 2018 des suites d’une pneumonie. Incrédule d’avoir réussi à vivre d’un métier qui le comble, il a toujours été lucide sur sa carrière, au point de s’interroger avec humour sur une vie d’acteur dans ses mémoires: «Are You Somebody?».
© Isabelle MICHEL

1958 | Un certain sourire ( a certain smile ) de Jean Negulesco
avec Joan Fontaine
Le temps de la peur / L’amour et la guerre ( in love and war ) de Philip Dunne avec Dana Wynter Golden Globe du meilleur nouvel acteur prometteur, USA |
1959 | Le génie du mal ( compulsion ) de Richard Fleischer
avec Diane Varsi
Prix d’interprétation masculine au festival du cinéma de Cannes, France |
1960 | Drame dans un miroir ( crack in the mirror ) de Richard Fleischer
avec Juliette Gréco
Interrogatoire secret ( a circle of deception ) de Jack Lee avec Suzy Parker |
1961 | Sanctuaire ( sanctuary ) de Tony Richardson
avec Lee Remick
François d’Assise ( Francis of Assisi ) de Michael Curtiz avec Dolores Hart |
1962 | DO Jane – de D.A. Pennebaker avec Jane Fonda |
1963 | Monstrosity ( the atomic brain ) de Joseph V. Mascelli
avec Marjorie Eaton
Seulement voix & narration |
1965 | À corps perdu ( a rage to live / John O’Hara’s a rage to live ) de Walter Grauman avec Suzanne Pleshette |
1966 | Les fusils du far-west / Les invincibles ( the plainsman ) de David Lowell Rich avec Don Murray |
1967 | Espions en hélicoptère ( the helicopter spies ) de Boris Sagal
avec David McCallum
L’odyssée d’un sergent / Sergent Ryder ( sergeant Ryker / the case against Paul Ryder / the case against sergeant Ryder / torn between two values) de Buzz Kulik avec Lee Marvin |
1968 | Les complices ( Jigsaw ) de James Goldstone avec Hope Lange |
1969 | Le pont de Remagen ( the bridge at Remagen ) de John Guillermin avec Sonja Ziemann |
1970 | Un sacré baroud / Trois réservistes en java ( suppose they gave a war and nobody came ? /
war games ) de Hy Averback
avec Tony Curtis
Brother John – de James Goldstone avec Sidney Poitier Satan, mon amour ( the Mephisto waltz ) de Paul Wendkos avec Jacqueline Bisset Les évadés de la planète des singes ( escape from the planet of the apes ) de Don Taylor avec Kim Hunter |
1971 | The resurrection of Zachary Wheeler – de Bob Wynn avec Angie Dickinson |
1972 | The iceman cometth – de John Frankenheimer avec Lee Marvin |
1973 | Nos plus belles années ( the way we were ) de Sydney Pollack
avec Barbra Streisand
Chosen survivors – de Sutton Rolley avec Diana Muldaur Pour quelques pépites de plus ( gold / the great gold conspiracy ) de Peter Hunt avec Susannah York |
1974 | Refroidi à 99% ( 99 and 44/100% dead / call Harry Crown ) de John Frankenheimer
avec Richard Harris
Deborah ( un fiocco nero per Deborah / black ribbon for Deborah ) de Marcello Andrei avec Marina Malfatti Les insectes de feu ( bug ) de Jeannot Szwarc avec Joanna Miles |
1975 | Mastermind – de Alex March
avec Zero Mostel
Zone rouge / Delta terror ( one away ) de Sidney Hayers avec Elke Sommer |
1976 | L’inspecteur ne renonce jamais ( the enforcer ) de James Fargo
avec Clint Eastwood
The Lincoln conspiracy – de James L. Conway avec John Dehner |
1977 | Tueries à Amsterdam / De la neige sur les tulipes… ( the Amsterdam kill ) de Robert Clouse
avec Robert Mitchum
L’inévitable catastrophe ( the swarm ) de Irwin Allen avec Olivia de Havilland Piranhas ( piranha ) de Joe Dante avec Kevin McCarthy |
1978 | Avec les compliments de Charlie / À toi de jouer, Charlie ! ( love and bullets ) de Stuart Rosenberg avec Charles Bronson |
1979 | La secte de l’enfer ( Guyana, el crimen del siglo / Guyana : Crime of the century / Guyana : Cult of the damned ) de René Cordona Jr. avec Joseph Cotten |
1980 | Le marais de la mort ( running scared / back in the USA / desperate men ) de Paul Glicker avec John Saxon |
1983 | Le retour de l’inspecteur Harry ( sudden impact ) de Clint Eastwood avec Sondra Locke |
1984 | Les diamants de l’Amazone ( the treasure of the Amazon / greed / el tresoro del Amazones ) de René Cardona Jr. avec Sonia Infante |
1987 | Man outside – de Mark Stouffer avec Kathleen Quinlan |
1988 | Les seigneurs des abîmes ( Lords of the deep ) de Mary Ann Fisher avec Priscilla Barnes |
1989 | Heroes stand alone – de Mark Griffiths avec Chad Everett |