![]() 1957 Les plaisirs de l’enfer (Peyton Place) de Mark Robson avec Lana Turner, Arthur Kennedy & Hope Lange | ![]() 1958 La fureur des hommes (from hell to Texas) de Henry Hathaway avec Don Murray, Chill Wills & Ken Scott | ![]() 1959 Le génie du mal (compulsion) de Richard Fleischer avec Orson Welles & Bradford Dillman | ![]() 1967 Les troupes de la colère (wild in the streets) de Barry Shear avec Christopher Jones & Hal Holbrook | ||
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Une allure sage, et un faux air de Lee Remick, Diane Varsi, née le 23 février 1938 à San Mateo, en Californie, avait tout d’une jeune fille rangée. C’est du moins l’impression qu’elle donnait. On connaît d’ailleurs son peu de goût pour le maquillage et pour les fêtes hollywoodiennes. C’est sans doute cette simplicité et cette fraîcheur qui lui valent, pour ses débuts au cinéma, le rôle en or d’Allison MacKenzie dans «Les plaisirs de l’enfer» (1957), de Mark Robson.
Ce film, plus connu sous son titre original de «Peyton Place», décrit les sentiments troubles et les turpitudes des habitants d’une petite ville. Avec ses 18 ans, Diane Varsi a l’âge du personnage, cette «teenager» que ses bandeaux dans les cheveux et ses robes chasubles rendent assez peu féminine, au désespoir de la coquette Lana Turner, sa mère dans le film. Mais c’est qu’elle a d’autres passions, et notamment un ardent amour pour un père qu’elle ne connaît pas. Ce personnage, devenu emblématique, c’est le rôle de sa vie. Il lui vaut une nomination aux oscars et un contrat avec la 20th Century Fox. Mais la suite n’est pas conforme à ces débuts prometteurs. Diane Varsi tourne certes quelques films, et pas des moindres: un western de Henry Hathaway, «La fureur des hommes» (1958), où elle essaie de séduire un Don Murray pétri de préceptes bibliques, et, surtout, un film glaçant de Richard Fleischer, «Le génie du mal» (1959), avec Orson Welles, qui met en scène, comme dans «La corde» de Alfred Hitchcock, deux jeunes désireux de prouver leur prétendue supériorité en commettant un «crime parfait».
Puis, brusquement, Diane Varsi quitte Hollywood. Jugeant ses rôles superficiels et étouffant dans l’atmosphère frivole de La Mecque du cinéma, elle veut, selon ses propres termes, «échapper à la destruction». Sans se soucier du studio et de son contrat, elle se rend à San Francisco, où elle fait un peu de théâtre. Voulant se prouver qu’elle est une véritable comédienne, elle passe même une audition dans les locaux du fameux Actor’s studio et la réussit haut la main. Après cette escapade, l’actrice revient devant les caméras. Cette seconde partie de carrière la voit figurer dans des films un peu marginaux, dont certains sont devenus des œuvres cultes. C’est le cas pour «Les troupes de la colère» (1967), de Barry Shear, qui fera presque toute sa carrière à la télévision. Dans ce film de politique-fiction «jeuniste», qui raconte la prise de pouvoir, aux Etats-Unis, par des adolescents résolus, Diane Varsi incarne une élue au Congrès, qui préconise d’abaisser l’âge de vote à 14 ans. Elle participe également à «Bloody mama» (1969), une de ces œuvres à scandale (pour l’époque) qu’affectionne le prolifique réalisateur et producteur Roger Corman. Dans ce film de genre, Diane Varsi joue une prostituée, séduite par l’un des fils d’une mère chef de gang, interprétée par une volcanique Shelley Winters.
À noter enfin son rôle d’infirmière dans «Johnny s’en va-t-en guerre» (1970), le seul film, en tant que réalisateur, du grand scénariste Dalton Trumbo, blacklisté par le maccarthysme, qui l’empêche de travailler, du moins sous son vrai nom, durant près de 15 ans, de 1947 à 1960. Diane Varsi tourne son dernier film six ans plus tard. Au total, la brève et intermittente carrière de cette actrice douée, mais qui n’a pu trouver sa place à Hollywood, lui a permis de figurer dans quelques films mémorables. Souffrant de la maladie de Lyme, Diane Varsi succombe à des complications respiratoires le 19 novembre 1992.
© Jean-Pascal LHARDY

1957 | Les plaisirs de l’enfer ( Peyton Place ) de Mark Robson
avec Lana Turner
Dix rue Frederick ( ten North Frederick ) de Philip Dunne avec Gary Cooper |
1958 | La fureur des hommes ( from hell to Texas / the Hell-Bend Kid / manhunt ) de Henry Hathaway avec Chill Wills |
1959 | Le génie du mal ( compulsion ) de Richard Fleischer avec Orson Welles |
1966 | Sweet love, bitter / Black love, white love / It won’t rub off, Baby ! – de Herbert Danska avec Don Murray |
1967 | Roseanna – de Hans Abramson
avec Keve Hjelm
Les troupes de la colère ( wild in the streets ) de Barry Shear avec Hal Holbrook |
1968 | Trois fauves déchaînés ( killers three ) de Bruce Kessler avec Robert Walker Jr. |
1969 | Bloody Mama – de Roger Corman avec Robert De Niro |
1970 | Johnny s’en va-t-en guerre ( Johnny got his gun ) de Dalton Trumbo avec Timothy Bottoms |
1976 | Je ne t’ai jamais promis un jardin de roses ( I never promised you a rose garden ) de Anthony Page avec Bibi Andersson |
AUTRES PRIX : | |
Golden Globe du meilleur espoir féminin, USA ( 1958 ) |