Françoise Blanchard

Née le 6 juin 1954 à Saint-Mandé dans le Val-de-Marne, Françoise Blanchard débute au cinéma dans «Les joyeuses colonies de vacances» (1979) de Michel Gérard, parfaite représentation des comédies légères des années 70 qui donnent la part belle à des acteurs comme Darry Cowl ou Pierre Tornade. Ce film bénéficie de la contribution de Richard Balducci pour le scénario et de la participation de Marthe Villalonga dans un second rôle.

Par la suite, la carrière de Françoise Blanchard s’oriente dans des péplums érotiques tournés en Italie «Caligula et Messaline» et «Les aventures sexuelles de Néron et Poppée», tous les deux réalisés par Bruno Mattei et Antonio Passalia en 1981. Cantonnée dans ce genre cinématographique, elle tourne notamment dans «Vénus» (1984) de Peter Hollison où débutent Florence Guérin et Sophie Favier, exploité directement en vidéo. Puis, elle se spécialise dans un cinéma que l’on qualifie de «cinéma bis» qui mêle fantastique et érotisme sous la direction de Jean Rollin. Elle est tête d’affiche du film d’horreur «La morte vivante» (1982) et du polar exotique «Les trottoirs de Bangkok» (1984). Elle apparaît également dans une adaptation de la nouvelle de Guy de Maupassant «La maison Tellier» (1981) par Pierre Chevalier où Arlette Didier reprend le rôle de la tenancière d’une maison close.

Parallèlement, Françoise Blanchard apparaît dans de multiples «nanars». Bernard Menez la sollicite pour son unique réalisation «Les p’tites têtes» (1981) dont il est également l’interprète principal. La même année, elle retrouve Richard Balducci dans «N’oublie pas ton père au vestiaire» où Jean Lefebvre est en conflit avec son fils. Ce réalisateur la dirige également dans d’autres séries Z: «On l’appelle catastrophe» (1983) avec Michel Leeb, «Y’a pas le feu» (1985) avec Hubert Deschamps et «Le facteur de Saint-Tropez» (1985) avec Paul Préboist. Dans cette catégorie, elle est dirigée à deux reprises par Alain Payet, réalisateur de films pornographiques, dans «L’émir préfère les blondes» (1983), elle incarne la compagne de Roger Carel tandis que Paul Préboist joue son majordome. Dans «Les amazones du Temple d’or» (1986), elle compose une des amazones blanches qui terrorisent une région d’Afrique noire, film d’aventure teinté d’érotisme produit par Jesus Franco qui réalise également quelques scènes.

Délaissée par le cinéma, Françoise Blanchard se reconvertit dans la postsynchronisation et se spécialise les dessins animés. Elle prête, entre autres, sa voix à Olive dans la série «Popeye» (1978) ou à Vera dans «Scooby-Doo» (1988) pour la télévision mais aussi «Basil, détective privé» (1985) au cinéma. Dans les années 90, elle devient également directrice artistique d’une société de doublage. En 1996, elle apparaît furtivement dans «Alliance cherche doigt» de Jean-Pierre Mocky avec François Morel et Guillaume Depardieu. Deux ans plus tard, sur la scène de la Comédie de Paris, elle retrouve Bernard Menez qui la dirige et lui donne la réplique dans «Couples en turbulences» de Eric Assous. En 2007, elle tourne dans «La nuit des horloges» de Jean Rollin avec une ancienne actrice pornographique Ovidie. Ce film rétrospective pour le cinéaste demeure inédit en salles et sort directement en dvd après avoir été présenté dans différents festivals. Le décès de Françoise Blanchard survenu le 24 mai 2013 à Caen est annoncé discrètement par la presse quelques jours plus tard.

© Olivier SINQSOUS