1927 Thérèse Raquin (du sollst nicht ehebrechen) de Jacques Feyder avec Hans Adalbert Schlettow & La Jana | 1928 Péché (synd) de Gustaf Molander avec Lars Hanson, Elissa Landi, Ivan Hedqvist, Stina Berg & Anita Hugo | 1930 L’ensorcellement de Séville – de Benito Perojo avec Georges Charlia, Gaston Modot & Jean Toulout | 1932 La voix sans disque – de Léon Poirier avec Alexandre Mihalesco, Daniel Mendaille & Camille Bert | ||
Actrice française, Gina Manès est l’une des grandes femmes fatales du cinéma français des années 1920 et 1930 dans la lignée des vamps américaines. Née Blanche Murch le 7 avril 1893 à Paris dans le Faubourg Saint-Antoine, elle est reconnue le 26 décembre 1896 par son père Alfred Moulin. Elle vit ses jeunes années en Corse puis fait un mariage éclair à l’âge de seize ans avec un jeune styliste dont elle divorce peu après. Attirée par le monde du spectacle, elle obtient des petits rôles au théâtre puis devient ballerine de revue avant de tomber malade et de passer sa convalescence en Provence où elle rencontre l’acteur René Navarre qui l’envoie vers Louis Feuillade, réalisateur et directeur artistique à la Gaumont.
Sa première apparition à l’écran date de 1917 dans «Les cœurs de six petites françaises» mais son premier vrai rôle important est celui que Gina Manès joue dans «L’homme sans visage» au côté de René Cresté, deux ans plus tard. 1923 est une grande année pour la jeune actrice puisqu’elle tourne deux films sous la direction de Jean Epstein, réalisateur important de l’avant-garde française des années vingt: «Cœur fidèle», avec Léon Mathot et Edmond Van Daële, et «L’auberge rouge» ou elle retrouve Léon Mathot. En 1927, elle interprète Thérèse Raquin pour Jacques Feyder. Au cours de ces années, elle croise Germaine Dulac («Âme d’artiste» 1924) et Abel Gance («Napoléon» 1926).
Au cours des années trente, sa présence sensuelle, son jeu plein d’émotion lui valent le surnom de «Vamp aux yeux d’émeraude». Gina Manès tourne son plus grand succès en 1930 «Une belle garce» auprès de Gabriel Gabrio, puis est distribuée dans une trentaine de films parfois de production courante, telles que «La mystérieuse lady» (1935) de Robert Péguy avec Fernand Fabre et Simone Renant, «Le récif de corail» (1938) de Maurice Gleize avec Jean Gabin et Michèle Morgan, ou parfois d’auteurs comme le «Divine» (1934) de Max Ophüls. Elle participe également à quelques curiosités internationales comme «Grock» (1931) de Carl Boese et «Salto mortale» (1931) de Ewald André Dupont, deux films sur le cirque. À l’apogée de sa célébrité, elle quitte le cinéma et la France pour diriger, avec son mari l’acteur Georges Charlia, une cantine le long d’une piste routière au Maroc ce qui va porter un coup à sa carrière, d’autres vamps faisant alors leur apparition: Viviane Romance, Ginette Leclerc et Mireille Balin. De retour au cinéma, elle joue désormais des rôles secondaires mais attirée par le cirque, elle s’attelle à un numéro de dressage de tigres, présenté au cirque d’Hiver et Medrano. Cette passion est interrompue un soir de novembre 1942 où elle est grièvement blessée par un tigre laissant son corps à jamais couvert de cicatrices. En 1949, elle séjourne de nouveau au Maroc pour «La danseuse de Marrakech» de Léon Mathot. C’est là qu’elle s’installe durant cinq ans, ouvrant un cours d’art dramatique avant de regagner définitivement la France et de renouer avec le cinéma.
Au cours des années 1950, Gina Manès interprète de petits rôles et s’oriente également vers le théâtre en intégrant brièvement la troupe du Grenier de Toulouse. Sa dernière apparition à l’écran date de 1965, à l’âge de 72 ans dans «Pas de panique» de Sergio Gobbi. Elle s’éteint paisiblement à l’âge de 96 ans dans sa maison de retraite de Toulouse. Comme l’a écrit Colette: «son beau visage aux yeux de phosphore reste l’un des plus troublants parus sur l’écran».
© Daniel CHOCRON
1917 | CM Les cœurs de six petites françaises / Les six cœurs de six petites filles – de Edouard Emile Violet avec André Roanne |
1919 | CM L’homme sans visage – de Louis Feuillade avec René Cresté |
1920 | Le secret d’Alta Rocca – de André Liabel
avec Henri Bosc
Sérial en 12 épisodes 1 : Les dessous d’Alta Rocca 2 : Octave Bernac 3 : L’homme à l’anneau de fer 4 : La rencontre 5 : La boutique de la rue Picpus 6 : Le magazine révélateur 7 : La méprise rouge 8 : L’hydravion mystérieux 9 : Détresse 10 : Une levée d’écrou imprévue 11 : Le camion disparu 12 : La cave à noyade Tue-la-mort – de René Navarre avec Maurice Thorèze Sérial en 12 épisodes 1 : L’auberge du petit Chaperon Rouge 2 : La forge des quatre chemins 3 : Les contrebandiers 4 : L’inconnu 5 : Tue-la-mort et Ovilla 6 : Une étrange hypothèse 7 : L’incendie 8 : Canzonette 9 : Tu ne tueras point 10 : Un et un font un 11 : Tiberio 12 : La vengeance d’Ovilla |
1921 | L’homme aux trois masques – de Emile Keppens & René Navarre
avec André Marnay
Sérial en 12 épisodes 1 : Les briseurs d’ailes 2 : Le calvaire de Pascaline 3 : L’innocent 4 : Les remords de Fergus 5 : Je me vengerai 6 : La fille du forçat 7 : Le marquis de Santa-Fiore 8 : Le mendiant mystérieux 9 : La lutte à mort 10 : L’horrible complot 11 : Jean-Claude et Jeannine 12 : Le justicier Le sept de trèfle – de René Navarre avec Henri Bosc Sérial en 12 épisodes 1 : La carte fatale 2 : L’idylle de Lottie 3 : La princesse Irène 4 : Le fond de l’abîme 5 : Les deux frères 6 : En cage 7 : Le mariage de Lottie 8 : Ce que femme veut 9 : La dernière route 10 : L’enjeu suprême 11 : Les cachots de Venise 12 : Le vainqueur du sept de trèfle |
1922 | La dame de Montsoreau – de René Le Somptier avec Geneviève Félix |
1923 | Cœur fidèle – de Jean Epstein
avec Léon Mathot
L’auberge rouge – de Jean Epstein avec Pierre Hot La nuit rouge – de Maurice de Marsan & Maurice Gleize avec Léon Bousquet Le cavalier de minuit / Le cavalier fantôme – de Maurice Charmeroy, René Alinat & M. Toulet avec André Nox |
1924 | La main qui a tué – de Maurice de Marsan & Maurice Gleize
avec Jean d’Yd
Âme d’artiste / Rêve et réalité – de Germaine Dulac avec Iván Petrovitch |
1925 | Naples au baiser de feu – de Serge Nadejdine & Jacques Robert
avec Gaston Modot
Le soleil de minuit – de Richard Garrick & Jean Legrand avec Paul Hubert Le train sans yeux – de Alberto Cavalcanti avec Georges Charlia |
1926 | Napoléon / Napoléon Bonaparte / Napoléon vu par Abel Gance – de Abel Gance
avec Albert Dieudonné
Sables – de Dimitri Kirsanoff avec Colette Darfeuil |
1927 | Celle qu’on renie … / Voleurs de jeunesse ( mädchenschicksal ) de Richard Löwenbein
avec Rudolf Klein-Rogge
Printemps d’amour ( love’s springtime ) de Léonce Perret avec Hope Hampton Thérèse Raquin ( du sollst nicht ehebrechen ) de Jacques Feyder avec Wolfgang Zilzer |
1928 | La sainte et son fou ( die heilige und ihr narr ) de William Diertele
avec Heinrich Gotho
Pauvre gosse ( die kleine sklavrin ) de Luise Fleck & Jacob Fleck avec Fred Louis Lerch S.O.S. ( schiff im not S.O.S. ) de Carmine Gallone avec Alfons Fryland Ivresse ( rausch ) de Gustaf Molander avec Lars Hanson Looping the loop – de Arthur Robison avec Warwick Ward Péché ( synd ) de Gustaf Molander avec Lars Hanson |
1929 | Quartier Latin – de Augusto Genina
avec Iván Petrovitch
Nuit de prince / Nuit de tziganes – de Marcel L’Herbier avec Jaque-Catelain Un soir au Cocktail’s Bar / Une soirée au Cocktail’s Bar – de Roger Lion avec Jim Gérald Le requin – de Henri Chomette avec Rudolf Klein-Rogge |
1930 | L’ensorcellement de Séville – de Benito Perojo
avec Ginette Maddie
Une belle garce – de Marco de Gastyne avec Gabriel Gabrio |
1931 | Sous le masque de cuir – de Albert de Courville
avec Gaston Modot
Grock – de Carl Boese & Joë Hamman avec Léon Bary Salto mortale – de Ewald André Dupont avec Roger Maxime Pax – de Francisco Elías avec Georges Charlia |
1932 | La voix sans disque – de Léon Poirier
avec Camille Bert
La tête d’un homme – de Julien Duvivier avec Valery Inkijinoff |
1933 | L’amour qu’il faut aux femmes – de Adolf Trotz
avec Pierre Magnier
Le diable en bouteille – de Raoul Ploquin, Heinz Hilpert & Reinhardt Steinbicker avec André Dubosc |
1934 | Barcarolle – de Gerhardt Lamprecht & Roger Le Bon
avec Pierre Richard-Willm
La famille Pont-Biquet – de Christian-Jaque avec Armand Bernard Divine – de Max Ophüls avec Georges Rigaud |
1935 | Mayerling – de Anatole Litvak
avec Charles Boyer
La brigade en jupons – de Jean de Limur avec Andrex La mystérieuse lady – de Robert Péguy avec Simone Renant |
1936 | Le mort – de E.G. de Meyst
avec Constant Rémy
Les loups entre eux – de Léon Mathot avec Jules Berry La tentation – de Pierre Caron avec Antonin Berval Les réprouvés – de Jacques Séverac avec Jean Servais Maria de la nuit – de Willy Rozier avec Paul Bernard |
1937 | Nostalgie – de Victor Tourjansky
avec Harry Baur
Gosse de riche – de Maurice de Canonge avec Pierre Brasseur Mollenard – de Robert Siodmak avec Gabrielle Dorziat |
1938 | La mariage de Verena / La batârde – de Jacques Daroy
avec Pierre Larquey
Le récif de corail – de Maurice Gleize avec Jean Gabin Fort Dolorès – de René Le Hénaff avec Roger Karl S.O.S. Sahara – de Jacques de Baroncelli avec Jean-Pierre Aumont |
1939 | La maison du Maltais – de Pierre Chenal
avec Louis Jouvet
Retour au bonheur / L’enfant dans la tourmente – de René Jayet avec Jules Berry |
1944 | Les caves du Majestic – de Richard Pottier avec Albert Préjean |
1945 | Yasmina – de Jean Lordier avec Jamal Badry |
1946 | Le bateau à soupe – de Maurice Gleize avec Charles Vanel |
1947 | Minuit rue de l’horloge – de Jean Lordier
avec Simone Sylvestre
CM Ecole foraine – de Jacques Séverac |
1948 | Les noces de sable – de André Zwoboda avec Denise Cardi |
1949 | La danseuse de Marrakech – de Léon Mathot avec Aimé Clariond |
1952 | CM Appel 17 – de L. de Masure |
1953 | Marchandes d’illusions – de Raoul André
avec Louise Carletti
Crime au Concert Mayol – de Pierre Méré avec Jean Tissier |
1954 | La belle Otero – de Richard Pottier
avec Maria Félix
Le vicomte de Bragelonne ( il visconte di Bragelonne ) de Fernando Cerchio avec Georges Marchal Le secret de sœur Angèle – de Léo Joannon avec Raf Vallone |
1955 | Milord l’Arsouille – de André Haguet
avec Robert Manuel
Le couturier des ces dames – de Jean Boyer avec Fernandel Les carnets du Major Thompson ( the diary of Major Thompson / the french, they are a funny race ) de Preston Sturges avec Jack Buchanan |
1956 | Paris Palace Hôtel – de Henri Verneuil
avec Charles Boyer
Pitié pour les vamps – de Jean Josipovici avec Félix Marten Rafles sur la ville – de Pierre Chenal avec Marcel Mouloudji |
1957 | La loi des rues – de Ralph Habib
avec Lino Ventura
Un certain monsieur Jo – de René Jolivet avec Michel Simon L’or de Samory – de Jean Alden Delos Inachevé Mimi Pinson – de Robert Darène avec Dany Robin |
1958 | Premier mai / Le père et l’enfant – de Luis Saslavsky
avec Aldo Fabrizi
Le joueur – de Claude Autant-Lara avec Gérard Philipe |
1959 | Le bonheur est pour demain – de Henri Bastiani
avec Henri Crolla
Les amants de demain – de Marcel Blistène avec Michel Auclair |
1965 | Pas de panique – de Sergio Gobbi avec Pierre Brasseur |