Harpo Marx

Fils de Simon devenu Sam Marx au pays de l’oncle Sam, mais né à Strasbourg en 1861, et de Miene Schoenberg, d’origine juive allemande, Adolph Marx voit le jour le 23 novembre 1888 à New York. Il est le troisième enfant d’une fratrie de six garçons qui comprend encore: Manfred (décédé en bas âge), Leonard (1887), Julius Henry (1890), Milton (1893) et Herbert (1901). Papa Marx travaille comme tailleur et professeur de danse. Maman Marx dite Minnie, d’abord ouvrière chapelière est mère au foyer. Mais Minnie, excellente chanteuse et musicienne, décide que la meilleure façon de se faire quelques «cents», c’est de monter sur les planches en famille. C’est ainsi qu’en 1908, Adoph Marx forme avec sa mère et deux de ses frères, Julius Henry futur Groucho et Milton dit Gummo, un groupe musical, «Les quatre Rossignols».

En 1912, le quatuor devient «Les six Mascottes» avec Leonard surnommé Chico et Hébert, un petit Zeppo, encore en culottes courtes. Adolph joue de la harpe d’où son surnom de Harpo Marx. Devant l’éloquence envahissante de Chico Marx et de Groucho Marx, il trouve un autre moyen de se faire remarquer: être muet et s’exprimer avec des sifflements de sale gosse, un chapeau haut-de-forme, un pardessus élimé et une perruque frisée (rouge vif!). Il fait aussi changer officiellement son prénom d’Adolph qu’il juge trop germanique en Arthur plus anglo-saxon. Incroyable ironie du sort que d’avoir été déclaré à l’état civil avec le prénom et le nom des hommes qui seront à l’origine des deux régimes totalitaires les plus meurtriers du vingtième siècle! À partir de 1917, le groupe désormais amputé de Gummo parti soldat avant de se lancer dans les affaires, se fait peu à peu une place à Broadway avant de triompher dans deux pièces de George S. Kaufman: «Noix de coco» (1925) et «L’explorateur en folie» (1928). Entre temps Harpo a fait une première et brève incursion cinématographique dans «Too many kisses» (1925) de Paul Sloane.

La Paramount, devant les succès théâtraux des frères, les fait débuter avec le parlant dans les deux adaptations des comédies de Kaufman bientôt suivies de trois films tout aussi délirants: «Monnaie de singe» (1931) et «Plume de cheval» (1932), de Norman Z. McLeod; et «La soupe au canard» (1933) de Leo McCarey. Le quatuor devenu trio, après le départ de Zeppo Marx, interprète encore, jusqu’au début des années quarante, six films dont «Une nuit à l’Opéra» (1935) et «Un jour aux courses» (1937) tous les deux de Sam Wood. Le groupe est alors au sommet d’une notoriété planétaire mais ne va plus faire de cinéma après l’entrée en guerre des Etats-Unis. Harpo donne cependant des spectacles pour le théâtre aux armées et fera une brève apparition dans «Hollywood Canteen» (1944). Par la suite le trio dont les membres commencent à prendre de l’âge, apparaît dans quatre autres films dont «La pêche au trésor» (1949) où pour une fois Harpo est le personnage central avec un rôle plus poétique et moins facétieux, et «L’histoire de l’humanité» (1957). Puis Harpo fera encore quelques émissions télévisées jusqu’en 1961.

Harpo Marx, le deuxième des «Marx Brothers» à disparaître, meurt le 28 septembre 1964, à Hollywood, peu après une opération à cœur ouvert. Il laisse sa femme Susan Fleming, l’amour de sa vie épousé en 1936, et quatre enfants adoptifs.

© Caroline HANOTTE & Philippe PELLETIER