![]() 1947 Le mannequin assassiné – de Pierre de Hérain avec Blanchette Brunoy, Gilbert Gil & Julien Carette | ![]() 1951 Boniface somnambule – de Maurice Labro avec Fernandel, Andrex, Gaby André & André Roanne | ![]() 1959 Le petit prof – de Carlo Rim avec Darry Cowl, Yves Robert, Béatrice Altariba, Roger Carel & Rosy Varte | ![]() 1963 L’honorable Stanislas, agent secret – de Jean-Charles Dudrumet avec Jean Marais & Geneviève Page | ||
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Mathilde Casadesus est née le 5 mai 1921 à Paris. Elle est la fille du violoniste et compositeur Marius Casadesus et de la violoncelliste Lucette Laffite. Elle appartient à cette illustre famille des Casadesus qui, depuis des générations, se voue à l’art sous toutes ses formes. Mathilde Casadesus est ainsi la cousine de la chère Gisèle Casadesus et la mère de la danseuse Lucile Casadesus. Avec une telle hérédité, Mathilde Casadesus ne peut qu’hésiter sur la Muse qui présiderait à son destin. Elle peut choisir Melpomène ou Terpsichore, elle opte pour Thalie et monte sur les planches. Celles, d’abord, du cabaret et du music-hall. Puis les scènes, plus prestigieuses, du théâtre, où elle révèle une véritable «vis comica», dans des pièces de boulevard comme «Le don d’Adèle», l’inusable succès de Barillet et Grédy, dans une mise en scène de Jacques Charon, ou «La bonne soupe», de Félicien Marceau ou dans des classiques comme «Les précieuses ridicules» de Molière et «Les plaideurs», de Racine, au théâtre Montparnasse.
Cette femme imposante et impérieuse est devenue, au fil des ans, une comédienne bien en chair, aux formes opulentes, que ses rondeurs doivent peu à peu cantonner à des rôles de plus en plus effacés, qui ne rendent nullement justice à son grand talent. Elle a pourtant quelques rôles plus notables: elle est ainsi Mme Malaise, la femme du commissaire, Robert Lussac, chargé de l’enquête au sujet du «Mannequin assassiné» (1947) de Pierre de Hérain; la reine Marika de Sergarie, qui épouse pour son argent le gendarme Léon Ménard, Bourvil, à la tête d’un fabuleux héritage; dans «Le roi Pandore» (1949) de André Berthomieu, ou bien cette sous-directrice de grands magasins, qui tombe amoureuse d’un Fernandel sous hypnose dans «Boniface somnambule» (1951) de Maurice Labro; mais elle est aussi Cocotte, une pensionnaires de la maison Tellier, menées par Madeleine Renaud, dans «Le plaisir» (1951) de Max Ophüls. On l’imagine également volontiers en dragon domestique: la voilà, par exemple, qui surprend son directeur de mari, incarné par Pierre Brasseur, en galante compagnie, dans «Messieurs les ronds-de-cuir» (1959) de Henri Diamant-Berger ou, encore, qui tyrannise son époux, alias Jacques Morel, avant de succomber aux vertus d’un sérum de bonté dans «À rebrousse-poil» (1960) de Pierre Armand.
Sinon, Mathilde Casadesus en est réduite à incarner des concierges dodues, dans «Gervaise» (1955) de René Clément ou dans «Le couteau dans la plaie» (1961) de Anatole Litvak, d’accortes patronnes d’auberges dans «Le feu aux poudres» (1956) de Henri Decoin, des cuisinières épanouies dans «La vie à deux» (1958) de Clément Duhour, des bouchères appétissantes dans son dernier film «Les combinards» (1964) de Jean-Claude Roy ou encore des divas pachydermiques dans «L’honorable Stanislas, agent secret» (1963), de Jean-Charles Dudrumet. Elle a très peu fréquenté les plateaux de télévision. On l’a ainsi aperçue dans «Le naïf amoureux» de Philippe Ducrest et dans la série «Illusions perdues» avec Yves Rénier et François Chaumette.
Lassée de ses kilos, qui limitent le registre de ses rôles et la manifestation de son talent, Mathilde Casadesus entreprend des cures d’amaigrissement. Et c’est au cours de l’une d’entre elles, sans doute trop drastique, qu’elle succombe à une crise cardiaque, le 27 août 1965, alors qu’elle est en vacances aux Baléares. Elle est inhumée au cimetière des Longs Réages de Meudon.
© Jean-Pascal LHARDY

1944 | La boite aux rêves – de Yves Allégret & Jean Choux avec René Lefèvre |
1945 | La part de l’ombre – de Jean Delannoy avec Jean-Louis Barrault |
1946 | L’idiot – de Georges Lampin avec Gérard Philipe |
1947 | Le mannequin assassiné – de Pierre de Hérain avec Julien Carette |
1948 | Tous les deux – de Louis Cuny
avec André Luguet
Marlène – de Pierre de Hérain avec Tino Rossi |
1949 | Au royaume des cieux – de Julien Duvivier
avec Serge Reggiani
Le roi Pandore – de André Berthomieu avec Bourvil Branquignols / Les Branquignols – de Robert Dhéry avec Raymond Bussières |
1950 | Le plaisir – de Max Ophüls
avec Jean Gabin
Segment « La maison Tellier » |
1951 | Boniface somnambule – de Maurice Labro
avec Fernandel
Les belles de nuit – de René Clair avec Gérard Philipe |
1952 | La dame aux camélias – de Raymond Bernard avec Gino Cervi |
1954 | L’air de Paris – de Marcel Carné avec Jean Gabin |
1955 | Ce soir les jupons volent – de Dimitri Kirsanoff
avec Eddie Constantine
Gervaise – de René Clément avec François Périer |
1956 | Le feu aux poudres – de Henri Decoin avec Raymond Pellegrin |
1958 | La vie à deux – de Clément Duhour
avec Pierre Brasseur
En cas de malheur – de Claude Autant-Lara avec Brigitte Bardot Certains l’aiment froide / Les râleurs font leur beurre… – de Jean Bastia avec Noël Roquevert |
1959 | Le petit prof – de Carlo Rim
avec Darry Cowl
Messieurs les ronds de cuir – de Henri Diamant-Berger avec Lucien Baroux Meurtre en quarante-cinq tours – de Etienne Périer avec Jean Servais |
1960 | Candide ou l’optimisme au XXe siècle / Candide – de Norbert Carbonnaux
avec Jean-Pierre Cassel
À rebrousse poil / Les piqués / Les mordus – de Pierre Armand avec Lucien Raimbourg Les amours de Paris – de Jacques Poitrenaud avec François Périer |
1961 | Conduite à gauche – de Guy Lefranc
avec Marcel Amont
Le couteau dans la plaie / La troisième dimension ( five miles to midnight ) de Anatole Litvak avec Anthony Perkins |
1962 | Un clair de lune à Maubeuge – de Jean Chérasse
avec Louis de Funès
La loi des hommes – de Charles Gérard avec Jacques Monod |
1963 | L’honorable Stanislas, agent secret – de Jean-Charles Dudrumet avec Jean Marais |
1964 | Les combinards – de Jean-Claude Roy
avec Michel Serrault
Les mordus de paris – de Pierre Armand avec Jean Richard |