![]() 1953 Tarzan et la diablesse (Tarzan and the she-devil) de Kurt Neumann avec Lex Barker & Raymond Burr | ![]() 1954 Série noire – de Pierre Foucaud avec Henri Vidal, Erich von Stroheim, Robert Hossein & Albert Dinan | ![]() 1967 Fearless Frank – de Philip Kaufman avec Jon Voight, Joan Darling, Severn Darden, David Steinberg & Lou Gilbert | ![]() 1972 De la chair pour Frankenstein (flesh for Frankenstein) de Paul Morrissey avec Udo Kier | ||
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C’est à Bruxelles, en Belgique, que Monique Bronze naît le 25 mars 1927. Son père, George est manufacturier, sa mère, Louise née van Vooren, commerçante. Selon certaines sources, elle aurait été étudiante en langues et en philosophie, pratiqué le patinage artistique et se serait fait remarquer dans plusieurs championnats. Elle débute à l’écran en Italie, sous le nom de Monique van Vooren, dans «Demain il sera trop tard» (1949) de Léonide Moguy, dans lequel elle incarne une femme légère qui trouble le jeune héros adolescent. On la retrouve ensuite aux États-Unis, où elle joue une aventurière cupide dans «Tarzan et la diablesse» (1953) de Kurt Neumann et est, à Broadway, une des interprètes auprès de Harry Belafonte de la revue musicale «John Murray Anderson’s Almanac» (1953/54). De retour en Europe, elle est, en France, la partenaire de Henri Vidal dans «Série noire» (1954) et de Eddie Constantine dans «Ça va barder» (1954), deux films policiers comme on en tourne beaucoup à l’époque dans l’Hexagone. Elle finit par s’installer définitivement aux États-Unis où elle poursuit sa carrière de vedette, bien qu’on la considérera toujours plus comme une personnalité que comme une actrice.
Au cinéma, Monique van Vooren travaille irrégulièrement. Dans «Dix mille chambres à coucher» (1956) de Richard Thorpe, on ne la voit que dans le générique de début, sensuellement allongée dans un lit. Néanmoins, on la trouve tellement décorative que, sur certaines affiches de ce film, c’est elle qu’on choisit de mettre en valeur, si brève que soit son apparition. Elle figure ensuite au générique de «Joyeux anniversaire» (1959) de David Miller et de «Fearless Frank» (1967) de Philip Kaufman, dans lequel elle joue une nommée Plethora, sans doute un clin d’œil à ses généreux appas. Dans les années 70, elle est l’ex-épouse d’un réalisateur de films porno dans «Sugar Cookies» (1972) et n’hésite pas à se fondre dans l’univers warholien, aux côtés de Joe Dallesandro, pour «De la chair pour Frankenstein» (1972) de Paul Morrissey. Elle y fait une hallucinante création de nymphomane, à la fois épouse et sœur du baron Frankenstein, qui meurt à la suite d’un coït trop brutal avec la créature élaborée par celui-ci. On peut aussi l’apercevoir, en reine des squelettes, dans «Le décaméron» (1971) de Pier Paolo Pasolini. Par la suite, sa filmographie ne s’enrichit plus que de trois films.
Maîtrisant le chant et la danse, Monique van Vooren se produit aussi beaucoup dans des cabarets et des night-clubs, mais aussi, à travers les États-Unis, dans des comédies musicales comme «Destry Rides Again», «Damn Yankees», «Do I Hear a Waltz ?»,… Charitablement, on ne s’attardera guère sur son retour à Broadway avec «Man on the Moon», un flop produit par Andy Warhol, qui s’arrête après quelques représentations en 1975. Durant son parcours, elle ne dédaigne pas non plus la télévision.
Au fil du temps, Monique van Vooren devient un personnage important de la jet set new-yorkaise et est, par exemple, une habituée du Studio 54, célébrissime club disco des seventies. Durant plusieurs années, elle est très amie avec le danseur Rudolf Noureev, qui lui piquera d’ailleurs, momentanément, un de ses amants, Hiram Keller. Une autre célébrité la côtoyant durant quelque temps n’est autre que David Bowie, dont elle déclarera avoir repoussé les avances lorsqu’il aurait tenté d’aller plus loin avec elle. Atteinte d’un cancer, Monique van Vooren s’éteind le 25 janvier 2020 à New York.
© Marlène PILAETE

1949 | Demain il sera trop tard ( domani è troppo tardi ) de Léonide Moguy avec Vittorio De Sica |
1953 | Tarzan et la diablesse ( Tarzan and the she-devil ) de Kurt Neumann avec Lex Barker |
1954 | Série noire – de Pierre Foucaud
avec Erich von Stroheim
Ca va barder… – de John Berry avec Eddie Constantine |
1956 | Dix mille chambres à coucher ( ten thousand bedrooms ) de Richard Thorpe avec Dean Martin |
1958 | Gigi – de Vincente Minnelli avec Maurice Chevalier |
1959 | Joyeux anniversaire ( happy anniversary ) de David Miller avec David Niven |
1967 | Fearless Frank / Frank’s greatest adventure – de Philip Kaufman avec Jon Voight |
1970 | Le décaméron ( il decameron ) de Pier Paolo Pasolini avec Ninetto Davoli |
1972 | Les pulpeuses / Le verger des amantes ( sugar cookies / love me my way ) de Theodore
Gershuny avec George Shannon
De la chair pour Frankenstein ( flesh for Frankenstein / Andy Warhol’s Frankenstein / Andy Warhol’s young Frankenstein / carne per Frankenstein / devil and Dr. Frankenstein / Frankenstein / il mostro è in tavola barone Frankenstein / up Frankenstein ) de Paul Morrissey avec Joe Dallesandro |
1973 | Noces de cendres ( ash Wednesday ) de Larry Peerce avec Henry Fonda |
1987 | Wall Street – de Oliver Stone avec Michael Douglas |
2011 | Greystone Park – de Sean Stone
avec Alexander Wraith
Remerciements à Daniel Doyon pour ses recherches d’état-civil |