![]() 1954 Le grand jeu (il grande gioco) de Robert Siodmak avec Jean-Claude Pascal & Gina Lollobrigida | ![]() 1972 Le viager – de Pierre Tchernia avec Michel Serrault, Michel Galabru & Jean-Pierre Darras | ![]() 1989 Daddy Nostalgie (Daddy nostalgia) de Bertrand Tavernier avec Jane Birkin & Dirk Bogarde | ![]() 1992 Les mamies – de Annick Lanoë avec Danielle Darrieux, Sophie Desmarets, Paulette Dubost & Jackie Sardou | ||
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Fille d’un propriétaire de bar dans le quartier populaire de Belleville, Odette Yvonne Marie Dhommée voit le jour le 28 février 1917, dans le XIXème arrondissement de Paris. Apprentie-coiffeuse, elle participe à plusieurs radios-crochets. Après la Seconde Guerre mondiale, elle débute sur la scène du cabaret de Suzy Solidor. Elle y restera plusieurs années. En 1949, Odette Laure décroche un petit rôle dans le film de Henri Jeanson: «Lady Paname» avec Louis Jouvet. La même année, elle côtoie Jean Gabin et Blanchette Brunoy dans «La Marie du port» de Marcel Carné, adapté du roman de Georges Simenon
Dans les années cinquante, Odette Laure devient une vedette à part entière. Elle interprète sur un monde comique les grands succès musicaux de l’époque comme «Moi je tricote, je suis idiote», chanson écrite par Michel Emmer. «Ça tourne pas rond dans ma p’tite tête» de Francis Blanche lui vaut même le Grand Prix du disque de l’Académie Charles Cros en 1954. Elle participe aussi à plusieurs émissions radiophoniques dont la célèbre «C’est arrivé à trente-six chandelles» de Jean Nohain. Henri Diamant-Berger en tire un film en 1957. Le cinéma lui offre l’occasion de tourner sous la direction des grands cinéastes parmi lesquels: Julien Duvivier pour «La fête à Henriette» (1952), Robert Siodmak pour «Le grand jeu» (1954) et Jean Delannoy pour «Guinguette» (1958). La décennie suivante, la dynamique chanteuse est balayée par la mode «yé-yé». Comme comédienne et malgré son réel talent, la «nouvelle vague» du cinéma français la «met sur la touche». Elle se retire alors au Japon pour plusieurs années. De retour en France, elle rencontre Jean-Laurent Cochet qui lui demande d’enseigner avec lui dans les cours d’art dramatique qu’il anime. En 1968, soutenue par Cochet, Odette Laure se lance dans l’aventure théâtrale avec une adaptation de «Boudu sauvé des eaux» avec le tout jeune Gérard Depardieu.
En 1972, la comédienne revient au cinéma pour «Le viager» de Pierre Tchernia. Le reste de sa carrière se partage entre l’opérette: «Véronique» (1979), le théâtre: «Revenu des étoiles» (1984) avec Valentine Tessier et des rôles de composition pour le petit et le grand écran. Odette Laure prête aussi sa voie bien caractéristique dans le dessin animé «Les douze travaux d’Astérix» (1976). Au cinéma, les spectateurs ont la joie de la retrouver, notamment dans: «Les nanas» (1984) de Annick Lanoë, mais aussi «Daddy Nostalgie» (1989) de Bertrand Tavernier, à l’occasion de ce film elle décroche une nomination aux Césars pour son rôle de Miche, aux côtés de Dirk Bogarde et Jane Birkin. Elle fait aussi partie de l’expédition des «Mamies» (1992). Toujours égale à elle-même, elle joue une charmante vieille dame qui, accompagnée de ses copines de la même génération, Danielle Darrieux, Sophie Desmarets, Paulette Dubost, Marthe Villalonga et Jackie Sardou, sont à la recherche d’un petit fils fugueur, dans la vieille ville de Lisbonne, si joliment filmée par Annick Lanoë. En 1997, Odette publie ses mémoires, «Aimer, rire et chanter», un titre qui résume parfaitement sa vie.
Odette Laure joue encore une dernière fois la comédie dans sa quatre-vingt deuxième année, à l’occasion du film «Le prof» (1999) de Alexandre Jardin avec Jean-Hugues Anglade. Mais souffrant de troubles cardiaques, elle doit s’éloigner du monde du spectacle. Alors qu’elle sommeille au calme dans son logis parisien, son cœur s’arrête de battre. C’était le 10 juin 2004.
© Philippe PELLETIER - Remerciements à Caroline HANOTTE & au Théâtre des Variétés de Paris

1949 | Lady Paname – de Henri Jeanson
avec Louis Jouvet
La Marie du port – de Marcel Carné avec Jean Gabin |
1950 | CM Ce bon monsieur Durand – de Charles-Félix Tavano avec Jean Lanier |
1952 | La fête à Henriette – de Julien Duvivier
avec Michel Auclair
La pocharde – de Georges Combret avec Pierre Brasseur |
1954 | Le grand jeu ( il grande gioco / card of fate / flesh and the woman ) de Robert Siodmak avec Jean-Claude Pascal |
1956 | Mitsou – de Jacqueline Audry avec Fernand Gravey |
1957 | C’est arrivé à trente-six chandelles – de Henri Diamant-Berger
avec Fernand Raynaud
L’école des cocottes – de Jacqueline Audry avec Bernard Blier |
1958 | Guinguette – de Jean Delannoy avec Paul Meurisse |
1959 | Nuits de Pigalle – de Georges Jaffé avec Yves Deniaud |
1972 | Le viager – de Pierre Tchernia avec Michel Serrault |
1976 | DA Les douze travaux d’Astérix – de René Goscinny, Albert Uderzo & Pierre Watrin
Seulement voix |
1977 | Moi, fleur bleue – de Eric Le Hung avec Jean Yanne |
1978 | Au bout du bout du banc – de Peter Kassovitz avec Victor Lanoux |
1982 | Le braconnier de dieu – de Jean-Pierre Darras avec Pierre Mondy |
1984 | Les nanas – de Annick Lanoë avec Marie-France Pisier |
1988 | Périgord noir – de Nicolas Ribowski avec Jean Carmet |
1989 | Daddy Nostalgie ( Daddy nostalgia / these foolish things ) de Bertrand Tavernier avec Dirk Bogarde |
1990 | Jalousie – de Kathleen Fonmarty avec Christian Vadim |
1991 | Le bal des casse-pieds – de Yves Robert
avec Jean Rochefort
Riens du tout – de Cédric Klapisch avec Fabrice Luchini |
1992 | Les mamies – de Annick Lanoë avec Danielle Darrieux |
1993 | L’inconnu dans la maison – de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo |
1998 | La dilettante – de Pascal Thomas avec Jean Desailly |
1999 | Le prof – de Alexandre Jardin avec Jean-Hugues Anglade |