Pierre Tchernia

Né le 29 janvier 1928 à Paris, Pierre Tchernia est le quatrième enfant d’un ingénieur, Itzko Tscherniakowsky, et d’une couturière, Aimée Dufour. Avec sa sœur et ses frères, il passe son enfance à Levallois-Perret près des usines Renault et obtient son baccalauréat au Lycée Pasteur de Neuilly. À la Libération, il entre à l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques et participe au Club d’essai de la radio française où il fait la connaissance de Pierre Dumayet ou Robert Dhéry.

En 1949, avec Pierre Sabbagh, Pierre Tchernia participe à la création du premier journal télévisé de France. Il commente le couronnement de Elizabeth II en 1953, réalise un reportage dans une mine à Lens en 1956 et collabore au magazine «5 colonnes à la une» de Pierre Lazareff, Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet. Parallèlement, il anime avec Jacques Grello et Robert Rocca l’émission satirique «La boîte à sel» (1955 à 1960) ou présente des extraits des dessins animés de Walt Disney dans «L’ami public n°1» (1961 à 1978). À l’initiative du CNC, il créée avec Jacques Rouland, le jeu «7ème art, 7ème case» (1966) rebaptisé l’année suivante «Monsieur Cinéma», diffusé jusqu’en 1980 le dimanche après-midi. L’émission programmée en prime-time devient «Jeudi Cinéma» (1980) puis «Mardi Cinéma» (1982) où sont diffusées les caméras cachées avec Jacques Legras jusqu’en 1988. Passionné du 7ème art, il est le maître des cérémonies des Césars de 1976 à 1982. Il assure la présentation la dernière année avec Jacques Martin.

Au cinéma, Pierre Tchernia assiste Robert Dhéry pour la réalisation de deux comédies «La belle américaine» (1961) et «Allez France» (1964) dont le rôle principal est tenu par Robert Dhéry entouré de la troupe des «Branquignols». Il écrit le scénario de «Carambolages» (1962) de Marcel Bluwal et adapte des bandes dessinées sous la direction de René Goscinny «Astérix et Cléopâtre» (1968) et «Lucky Luke» (1970). Pierre Tchernia passe à la réalisation avec l’aide de René Goscinny pour «Le viager» (1971) qui obtient un beau succès public. Dans cette comédie, Michel Serrault interprète un vieillard mourant qui enterre un à un les opportunistes qui ont cru bon de lui acheter sa maison en viager interprétés par Michel Galabru, Rosy Varte, Odette Laure et Jean-Pierre Darras. Michel Serrault devient l’interprète fétiche de Pierre Tchernia qui le dirige en libraire dans «Les Gaspards» (1973) avec Philippe Noiret, en homme politique et son sosie dans «La gueule de l’autre» (1979) avec Jean Poiret et en cadre dans «Bonjour l’angoisse» (1988). Entre-temps, il poursuit sa carrière de scénariste pour des films d’animation dont Astérix ou Lucky Luke sont les héros. Pour la télévision, il est réalisateur d’une dizaine de téléfilms, notamment des adaptations de nouvelles de Marcel Aymé, du «Passe-muraille» (1977) à «L’huissier» (1991) où il retrouve Michel Serrault. Pour ses dernières réalisations, il dirige Michel Galabru dans «Un bon petit milliard» (1992) et sa suite «Le secret du petit milliard» (1992). Sur le grand écran, il apparaît dans des petits rôles: le garde-champêtre dans «La guerre des boutons» (1961) de Yves Robert ou le centurion romain dans «Astérix et Obélix mission Cléopâtre» (2001) de Alain Chabat.

À la fin de sa carrière, Pierre Tchernia renoue avec la télévision en créant avec Arthur «Les enfants de la télé» (1994) sur France 2. Il meurt le 8 octobre 2016 à Paris.

© Olivier SINQSOUS